Michel Garroté – Y a-t-il une différence entre, d’une part, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), et d’autre part, le Conseil français du culte musulman (CFCM) ? Y a-t-il une différence entre, d’une part, la tablette de chocolat aux noisettes entières, et d’autre part, la tablette de chocolat aux éclats de noisettes ? Y a-t-il une différence entre, d’une part, une burqa de couleur bleu, blanc rouge, et d’autre part, une burqa de couleur verte ? Y a-t-il une différence entre d’une part, se moquer légèrement du monde, et d’autre part, se foutre carrément de la gueule des gens ?
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Après qu'une vingtaine d'islamistes aient été interpellés en France, Yves Thréard s'interroge dans ‘Le Figaro’ sur le congrès de l'UOIF : « Il a fallu les tueries terroristes de Toulouse et Montauban pour qu’enfin la France mette un peu plus son nez dans le congrès annuel du Bourget, organisé du 6 au 9 avril par l’Union des organisations islamiques de France. Plus connue sous le sigle d’UOIF, cette structure intégriste, fondamentaliste, qui représente un pourcentage infime des musulmans de France, prend pourtant beaucoup de place dans notre pays. Elle prône un islam radical, politique, contre la mixité hommes-femmes, contre les relations entre musulmans et non musulmans. Et tient un double discours sur l’antisémitisme et le voile. Bref, l’UOIF, proche des thèses des Frères musulmans, est plus favorable à la charia qu’à la laïcité ».
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Yves Thréard ajoute : « Et dire qu’elle siège au très officiel Conseil français du culte musulman (CFCM), fondé par Nicolas Sarkozy, qu’elle forme des imams en France et qu’elle dirige des mosquées sur notre territoire. Sa réunion annuelle du Bourget, qui existe depuis 1988, est l’occasion pour elle de faire venir des prédicateurs du Proche Orient qui disent des horreurs sur l’Occident et notre pays. Il est heureux que le gouvernement ait décidé, cette année, de dissuader ou d’interdire la venue de six d’entre eux. Deux questions : pourquoi le gouvernement n’interdit pas tout simplement, et définitivement, ce congrès islamiste du Bourget ? Il en a les moyens. Pourquoi ne surveille-t-il pas d’un peu plus près les activités de l’UOIF ? Il en a aussi les moyens puisqu’il les met en œuvre contre bien d’autres structures prétendument confessionnelles », précise Yves Thréard.
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Par ailleurs, la revue de presse LSB reproduit ce commentaire judicieux : « Youssef al-Qaradaoui et Mahmoud al-Masri ont ‘renoncé à venir’ au rassemblement de l’UOIF : Nicolas Sarkozy avait dit à l’émir du Qatar que ces prédicateurs n’étaient pas bienvenus chez nous. En outre, nous dit un communiqué conjoint des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères, ‘à la demande du président de la République, Nicolas Sarkozy, le gouvernement a décidé d'interdire l'entrée sur le territoire français de quatre personnalités étrangères invitées au congrès de l'Union des Organisations Islamiques de France’ : Akrima Sabri, Ayed Bin Abdallah Al Qarni, Safwat Al Hijazi, Abdallah Basfar ».
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LSB : « Bref, ce sont six orateurs du rassemblement de l’UOIF qui sont interdits de séjour, parce que ‘les positions et les propos tenus par ces personnes qui appellent à la haine et à la violence portent gravement atteinte aux principes de la République et, dans le contexte actuel, représentent un fort risque de troubles à l'ordre public’. Autrement dit, les orateurs étrangers de l’UOIF portent atteinte aux principes de la République, mais l’UOIF est une organisation reconnue par la République parce qu’elle en respecte les principes. Ça va durer longtemps, ces palinodies ? », conclut, sur le mode ironique, le commentateur cité par la revue de presse LSB.
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Pour ce qui me concerne – cela sera ma conclusion – je ne crois pas un seul instant à une modification des relations étroites entre d’une part, les autorités françaises, et d’autre part, l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et le Conseil français du culte musulman (CFCM). Je crois simplement, que les autorités françaises sont actuellement mal prises entre d’un côté, les meurtres perpétrés par Merah, et de l’autre, la campagne des présidentielles et des législatives. D’une main, les autorités françaises font mine de durcir le ton ; de l’autre, elles continuent de ménager, l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Qatar, l’Arabie saoudite, les Frères musulmans, les wahhabites et les salafistes. La politique intérieure et extérieure de la France à l’égard de l’islam n’a pas changé sur le fond et elle n’est pas prête de changer, que cela soit avec Sarkozy ou avec Hollande.
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