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mercredi 26 mai 2010

4e guerre mondiale - Pour qui travaille la Corée du Nord ?

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Par Michel Garroté
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Mercredi 26 mai 2010 – 13 Sivan 5770
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Or donc, la responsable de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, ne reste que quelques heures en Corée du Sud, aujourd’hui mercredi 26 mai 2010, après avoir fait une escale rapide en Chine. Pour mémoire, une enquête internationale a récemment conclu qu'un sous-marin nord-coréen a bien tiré la torpille responsable du naufrage de la corvette Cheochan et de la mort de 46 de ses marins, en mars dernier.
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La dictature communiste nord-coréenne nie son implication et menace d'une « guerre totale ». De son côté, Hillary Clinton déclare, aujourd’hui mercredi : « Il s'agissait d'une provocation inacceptable de la Corée du Nord et la communauté internationale a la responsabilité et le devoir d'y répondre ». Ce torpillage « nécessite une réponse forte mais mesurée ». Détail intéressant, la dictature nord-coréenne fait maintenant savoir qu'elle n'entend pas reprendre les relations tant que le président sud-coréen Lee Myung-bak sera en poste.
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L’Administration Obama affirme qu’elle soutient totalement la Corée du Sud et qu’elle prévoit de grandes manœuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud au large de la péninsule coréenne. Environ 28’000 soldats américains sont basés en Corée du Sud. La Corée du Nord et la Corée du Sud sont juridiquement toujours en guerre étant donné que le conflit de 1950-1953 s'est achevé par une trêve sans qu’un traité de paix n'ait été signé à ce jour.
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Le torpillage perpétré par la Corée du Nord survient après que le dictateur nord-coréen s’est rendu en Chine communiste. Dès lors, il ne peut y avoir que deux explications : soit le cinglé de Pyongyang a pris la décision du torpillage sans consulter la Chine, auquel cas il est vraiment complètement cinglé ; soit il a pris cette décision après avoir consulté la Chine.
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Autre coïncidence dans les dates : l’Iran, pays allié de la Corée du Nord, a récemment bidouillé un accord de pacotille, sur son nucléaire offensif, avec la Turquie et le Brésil. Et à ce propos, le chef de l’Etat turc est actuellement au Brésil où il entame une tournée latino-américaine. Concernant l’Amérique latine, rappelons que l’Iran a tissé des liens étroits avec le Venezuela. Dans le même temps, l’Iran a renforcé, via son allié syrien, sa présence au Liban.
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Autrement dit, nous sommes donc confrontés à une série de rapprochements, directs et indirects, entre d’une part, la Chine, la Russie, la Corée du Nord, certains pays du Proche et du Moyen Orient, et d’autre part, certains pays d’Amérique latine. Mine de rien, ces rapprochements, directs et indirects, incluent, par cercles concentriques et par ramifications, la Chine, la Russie, la Corée du Nord, l’Iran, la Turquie, la Syrie, le Liban, le Brésil, le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur, Cuba et le Nicaragua.
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D’où les deux explications envisagées plus haut : soit le cinglé de Pyongyang a pris la décision du torpillage sans consulter la Chine ; soit il a pris cette décision après avoir consulté la Chine. Partons du principe que le cinglé de Pyongyang a pris cette décision après avoir consulté la Chine.
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La question se pose alors de savoir, quelle est l’intention de la Chine, à travers ce torpillage exécuté par les Nord-coréens (si Kim Jong-il-le-cinglé avait pris cette décision sans consulter la Chine, ce serait pour des raisons internes au régime nord-coréen ; le dictateur Kim Jong-il, affaibli par une attaque en 2008, aurait besoin de consolider son pouvoir avant d’opérer sa propre succession, au profit de l’un de ses fils ; ou encore, Kim Jong-il voudrait faire oublier la catastrophique « réforme économique » de 2009).
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Mais partons du principe que le cinglé de Pyongyang a pris cette décision après avoir consulté la Chine. Il se trouve que la priorité, dans les objectifs occidentaux, c’est de résoudre la crise provoquée, non pas par une torpille nord-coréenne, mais par le nucléaire offensif iranien. Si donc la Chine a donné son feu vert au torpillage exécuté par les Nord-coréens, c’est certes pour activer la crise entre les deux Corée, mais en relation avec la crise iranienne.
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Car la Chine serait alors en position de promettre, maintenant, un apaisement de la crise dans la péninsule coréenne, en échange d’une série de sanctions occidentales, les plus modérées possibles, envers son allié l’Iran. Les plus cyniques diront qu’au contraire, la Chine veut bien que les USA et Israël traitent, même de manière offensive, la cible nucléaire iranienne, mais qu’en échange, la Chine veut une finlandisation de la Corée du Sud lui permettant de renforcer sa position dans la péninsule coréenne.
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Dans tous les cas de figure, il reste à savoir quelle est la stratégie de la Russie en relation avec tous ces enjeux. Sachant que la Russie a une frontière orientale qui donne sur l’archipel nippon ainsi que sur la péninsule coréenne. Et sachant que la Russie a en outre des échanges commerciaux très juteux avec l’Iran.
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Qu’il y ait sanctions contre l’Iran ou qu’il y ait frappes contre l’Iran, la Russie dans les deux cas ne renoncera pas à ses business avec Téhéran sans contre-parties.
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Par exemple, le renforcement accéléré, déjà en cours, de sa flotte de guerre, dans le port ukrainien de Sébastopol en mer Noire ; dans les ports syriens de Tartous et de Lattaquié en mer Méditerranée et peut-être un jour en Libye ; et pourquoi pas, dans un proche avenir, dans le port abkhaze d'Otchamtchira ou, au plan aérien, sur la base militaire vénézuélienne de La Orchila, dans la mer des Antilles, base qui a déjà d’accueilli dans un passé récent des bombardiers russes.
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La torpille nord-coréenne n’a pas fini de faire parler d’elle.
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