-
Par Michel Garroté
-
Mercredi 21 avril 2010 – 7 Iyyar 5770
-
To scud or not to scud that is the question – A vrai dire, la vraie question, le vrai danger, c’est le Hezbollah ; et non pas la question de savoir si le Hezbollah détient, ou ne détient pas, des Scud.
-
Ainsi, aujourd’hui mercredi, le quotidien libanais francophone ‘L’Orient Le Jour’, sur son site Internet, informe, avec toutefois beaucoup de guillemets et beaucoup de retenue, étant donné que la liberté de la presse reste relative au pays du cèdre hezbollizé : « Au lendemain de la convocation du chef de la mission diplomatique syrienne à Washington, le département d'État US a affirmé qu'il continue d'examiner les allégations israéliennes selon lesquelles la Syrie a livré des missiles Scud au Hezbollah. ‘Nous n'avons pas encore formé un jugement sur le fait de savoir si un transfert a eu lieu ou non’, a dit le porte-parole Philip Crowley. L'administration Obama ‘a vu des informations’ et les ‘étudie’, a ajouté M. Crowley interrogé par la presse, sans préciser s'il s'agissait d'informations confidentielles, ni l'origine de celles-ci.
-
En l'absence de l'ambassadeur de Syrie aux États-Unis, le chef de mission adjoint Zouheir Jabbour, avait été convoqué lundi au département d'État ‘pour répondre des actes de provocation de la Syrie concernant le possible transfert d'armes au Hezbollah’, avait indiqué la diplomatie américaine dans un communiqué. Questionné sur la raison de cette convocation alors que les États-Unis ignorent si un transfert a eu lieu, M. Crowley a invoqué ‘le contexte’. ‘Il y a eu une déclaration récente de l'ambassadeur disant que nous n'avions pas soulevé ce problème avec eux’, a-t-il affirmé : en fait, nous l'avons soulevé de nombreuses fois depuis février’. Il a été convoqué ‘pour s'assurer qu'il comprend que nous prenons le problème très au sérieux’.
-
Il y a quelques jours, le président israélien Shimon Peres avait accusé Damas de fournir des missiles Scud au Hezbollah. La Syrie avait nié les allégations israéliennes, accusant l'État hébreu de préparer le terrain ‘à une éventuelle attaque dans la région’. Lundi, un porte-parole de la diplomatie américaine, Gordon Duguid, avait affirmé que ‘les États-Unis condamnent dans les termes les plus forts le transfert de toute arme, en particulier de missiles balistiques comme les Scud, de la Syrie au Hezbollah’. ‘Le transfert de ces armes ne peut qu'avoir un impact déstabilisant sur la région et poser une menace immédiate pour la sécurité d'Israël et la souveraineté du Liban’, tout en constituant une ‘entrave’ au processus de paix, avait-il précisé dans un communiqué.
-
Pour sa part, le Premier ministre, Saad Hariri, a fait le rapprochement entre ces accusations et celles qui avaient été lancées par l'administration Bush contre l'Irak de Saddam Hussein, pour justifier l'invasion de ce pays. À l'époque, l'Irak avait été accusé mensongèrement de cacher des armes de destruction massive (Note de Michel Garroté : le Libanais d’origine saoudienne Saad Hariri oublie que Saddam Hussein a utilisé des armes de destruction massive contre des civils kurdes irakiens ; il oublie qu’en 2003, les deux tiers des ADM irakiennes ont été transférées en Iran et en Syrie, comme l’a notamment révélé l’analyste Laurie Mylroie ; il oublie que Saddam Hussein a envoyé un missile Scud sur Tel Aviv durant la première Guerre du Golfe ; et il oublie que Israël a détruit des centrales nucléaires à usage militaire en Syrie et en Irak ; dès lors, le fait que la Syrie ait transféré des Scud au Hezbollah demeure de l’ordre du possible).
-
On rappelle (Note de Michel Garroté : qui ça « On » ?) que durant la guerre de l'été 2006, le Hezbollah avait tiré plus de 4 000 roquettes contre le nord d'Israël, tandis que l'aviation israélienne se déchaînait sur le Liban-Sud et l'infrastructure routière libanaise (Note de Michel Garroté : les 4'000 roquettes tirées sur les civils de la moitié Nord d’Israël justifiaient pleinement les opérations de l’aviation israélienne sur le Liban-Sud ; l’aviation israélienne aurait très bien pu opérer sur l’ensemble du Liban et non pas uniquement sur le Liban-Sud ; ce qui aurait réduit à néant les bases du Hezbollah autour de Beyrouth et dans la plaine de la Bekaa).
-
Le bilan du conflit parle de lui-même : plus de 1 200 morts côté libanais en majorité des civils, et 160 côté israélien (Note de Michel Garroté : 160 côté israélien parce que les civils israéliens passaient leur vie dans des caves ; 1'200 côté libanais parce que la légion étrangère et mercenaire du Hezbollah pro-iranien utilisait les civils libanais comme boucliers humains). Depuis, selon Israël, le Hezbollah s'est doté de plus de 40 000 roquettes, dont certaines d'une portée supérieure à 300 km et donc capables d'atteindre les grandes villes israéliennes (Note de Michel Garroté : les services de renseignements israéliens, américains et européens savent cela depuis longtemps ; « on » notera au passage l’incapacité des casques bleus de la Finul à empêcher l’approvisionnement en armes du Hezbollah).
-
« Or, conclut L’Orient Le Jour, il n'est pas question, pour Israël, de permettre à une force paramilitaire comme le Hezbollah de modifier l'équilibre des forces régional » (Note de Michel Garroté : L’Orient Le Jour, malgré les pressions et les menaces du Hezbollah sur la presse libanaise, aura au moins eu le courage de conclure son article avec cette remarque de bon sens : « Or il n'est pas question, pour Israël, de permettre à une force paramilitaire comme le Hezbollah de modifier l'équilibre des forces régional » ; autrement dit L’Orient Le Jour est parfaitement conscient du fait que ce sont les paramilitaires du Hezbollah, avec ou sans Scud d’ailleurs, - et non pas Israël - qui mettent en danger la paix au Liban).
-
-
-
Par Michel Garroté
-
Mercredi 21 avril 2010 – 7 Iyyar 5770
-
To scud or not to scud that is the question – A vrai dire, la vraie question, le vrai danger, c’est le Hezbollah ; et non pas la question de savoir si le Hezbollah détient, ou ne détient pas, des Scud.
-
Ainsi, aujourd’hui mercredi, le quotidien libanais francophone ‘L’Orient Le Jour’, sur son site Internet, informe, avec toutefois beaucoup de guillemets et beaucoup de retenue, étant donné que la liberté de la presse reste relative au pays du cèdre hezbollizé : « Au lendemain de la convocation du chef de la mission diplomatique syrienne à Washington, le département d'État US a affirmé qu'il continue d'examiner les allégations israéliennes selon lesquelles la Syrie a livré des missiles Scud au Hezbollah. ‘Nous n'avons pas encore formé un jugement sur le fait de savoir si un transfert a eu lieu ou non’, a dit le porte-parole Philip Crowley. L'administration Obama ‘a vu des informations’ et les ‘étudie’, a ajouté M. Crowley interrogé par la presse, sans préciser s'il s'agissait d'informations confidentielles, ni l'origine de celles-ci.
-
En l'absence de l'ambassadeur de Syrie aux États-Unis, le chef de mission adjoint Zouheir Jabbour, avait été convoqué lundi au département d'État ‘pour répondre des actes de provocation de la Syrie concernant le possible transfert d'armes au Hezbollah’, avait indiqué la diplomatie américaine dans un communiqué. Questionné sur la raison de cette convocation alors que les États-Unis ignorent si un transfert a eu lieu, M. Crowley a invoqué ‘le contexte’. ‘Il y a eu une déclaration récente de l'ambassadeur disant que nous n'avions pas soulevé ce problème avec eux’, a-t-il affirmé : en fait, nous l'avons soulevé de nombreuses fois depuis février’. Il a été convoqué ‘pour s'assurer qu'il comprend que nous prenons le problème très au sérieux’.
-
Il y a quelques jours, le président israélien Shimon Peres avait accusé Damas de fournir des missiles Scud au Hezbollah. La Syrie avait nié les allégations israéliennes, accusant l'État hébreu de préparer le terrain ‘à une éventuelle attaque dans la région’. Lundi, un porte-parole de la diplomatie américaine, Gordon Duguid, avait affirmé que ‘les États-Unis condamnent dans les termes les plus forts le transfert de toute arme, en particulier de missiles balistiques comme les Scud, de la Syrie au Hezbollah’. ‘Le transfert de ces armes ne peut qu'avoir un impact déstabilisant sur la région et poser une menace immédiate pour la sécurité d'Israël et la souveraineté du Liban’, tout en constituant une ‘entrave’ au processus de paix, avait-il précisé dans un communiqué.
-
Pour sa part, le Premier ministre, Saad Hariri, a fait le rapprochement entre ces accusations et celles qui avaient été lancées par l'administration Bush contre l'Irak de Saddam Hussein, pour justifier l'invasion de ce pays. À l'époque, l'Irak avait été accusé mensongèrement de cacher des armes de destruction massive (Note de Michel Garroté : le Libanais d’origine saoudienne Saad Hariri oublie que Saddam Hussein a utilisé des armes de destruction massive contre des civils kurdes irakiens ; il oublie qu’en 2003, les deux tiers des ADM irakiennes ont été transférées en Iran et en Syrie, comme l’a notamment révélé l’analyste Laurie Mylroie ; il oublie que Saddam Hussein a envoyé un missile Scud sur Tel Aviv durant la première Guerre du Golfe ; et il oublie que Israël a détruit des centrales nucléaires à usage militaire en Syrie et en Irak ; dès lors, le fait que la Syrie ait transféré des Scud au Hezbollah demeure de l’ordre du possible).
-
On rappelle (Note de Michel Garroté : qui ça « On » ?) que durant la guerre de l'été 2006, le Hezbollah avait tiré plus de 4 000 roquettes contre le nord d'Israël, tandis que l'aviation israélienne se déchaînait sur le Liban-Sud et l'infrastructure routière libanaise (Note de Michel Garroté : les 4'000 roquettes tirées sur les civils de la moitié Nord d’Israël justifiaient pleinement les opérations de l’aviation israélienne sur le Liban-Sud ; l’aviation israélienne aurait très bien pu opérer sur l’ensemble du Liban et non pas uniquement sur le Liban-Sud ; ce qui aurait réduit à néant les bases du Hezbollah autour de Beyrouth et dans la plaine de la Bekaa).
-
Le bilan du conflit parle de lui-même : plus de 1 200 morts côté libanais en majorité des civils, et 160 côté israélien (Note de Michel Garroté : 160 côté israélien parce que les civils israéliens passaient leur vie dans des caves ; 1'200 côté libanais parce que la légion étrangère et mercenaire du Hezbollah pro-iranien utilisait les civils libanais comme boucliers humains). Depuis, selon Israël, le Hezbollah s'est doté de plus de 40 000 roquettes, dont certaines d'une portée supérieure à 300 km et donc capables d'atteindre les grandes villes israéliennes (Note de Michel Garroté : les services de renseignements israéliens, américains et européens savent cela depuis longtemps ; « on » notera au passage l’incapacité des casques bleus de la Finul à empêcher l’approvisionnement en armes du Hezbollah).
-
« Or, conclut L’Orient Le Jour, il n'est pas question, pour Israël, de permettre à une force paramilitaire comme le Hezbollah de modifier l'équilibre des forces régional » (Note de Michel Garroté : L’Orient Le Jour, malgré les pressions et les menaces du Hezbollah sur la presse libanaise, aura au moins eu le courage de conclure son article avec cette remarque de bon sens : « Or il n'est pas question, pour Israël, de permettre à une force paramilitaire comme le Hezbollah de modifier l'équilibre des forces régional » ; autrement dit L’Orient Le Jour est parfaitement conscient du fait que ce sont les paramilitaires du Hezbollah, avec ou sans Scud d’ailleurs, - et non pas Israël - qui mettent en danger la paix au Liban).
-
-
-
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
laissez un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.