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lundi 1 février 2010

"Plus jamais ça !". Vraiment ?

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« Plus jamais ça ! ». Vraiment ?
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Michel Garroté
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Lundi 1er février 2010 – 17 Shevat 5770
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Peu de monde, à l’occasion de la cérémonie d’Auschwitz, a fait le lien entre l’antisémitisme national-socialiste jadis et la judéophobie islamiste aujourd’hui. Ce lien, nous l’avons fait sur ce blog. Quelques autres, peu nombreux, aussi. Ainsi, l’excellente Caroline Glick, dans un éditorial, publié dans l’édition anglaise du Jerusalem Post, au lendemain de la cérémonie d’Auschwitz, a écrit (Adaptation française de Sentinelle 5770) : « Plus jamais ça ! ». Ainsi parla le Premier Ministre Binyamin Netanyahou en s’exprimant à Auschwitz-Birkenau mercredi, lors du 65ème anniversaire de sa libération. Netanyahou a utilisé son discours dans le trop fameux camp de la mort pour pousser celles qu’il a dénommées «les nations éclairées du monde » à reconnaître que le « mal meurtrier » doit être arrêté aussitôt que possible pour l’empêcher de parvenir à ses fins. Hélas, les évènements de la semaine passée montrent clairement que le mal est en marche, et que les « nations éclairées du monde » prennent la pause café depuis l’âge des lumières.
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Alors que Netanyahou s’adressait au monde depuis le site de l’usine génocidaire la plus prolifique de l’histoire humaine, à l’endroit où un million de Juifs ont été gazés, affamés, battus, violés, soumis au gel, tués d’une balle ou pendus puis brûlés dans des fours, les dirigeants de l’Iran déclaraient à voix haute leur intention de finir ce que les nazis avaient commencé. Ils détruiront le Peuple juif.
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Le dictateur suprême d’Iran, Ali Khamenei a utilisé une photo de couverture avec le président de Mauritanie Ould Abdel Aziz – qui a révoqué les liens diplomatiques de son pays avec Israël en janvier dernier – pour renouveler sa promesse de commettre encore un autre Holocauste. Comme il l’a dit : « Certainement, le jour viendra où les nations de la région seront témoins de la destruction du régime sioniste… Quand la destruction surviendra, cela dépendra de l’approche de la question par la nation islamique ».
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Tandis qu’il s’exprimait, la capacité « des nations éclairées du monde » à nier que le régime iranien est en train de construire un arsenal nucléaire a été enfin complètement effacée. Lundi, le magazine allemand ‘Der Spiegel’ a rapporté la preuve glanée à partir de documents interceptés et du témoignage de deux Iraniens de haut rang ayant fait défection, qui étaient impliqués dans le programme nucléaire de l’Iran : cela prouve au-delà de tout doute raisonnable que le programme nucléaire de l’Iran n’est en rien pacifique. Les Iraniens conçoivent et fabriquent des têtes nucléaires pour leurs missiles balistiques Shihab 3. Selon un résumé des informations qui circulent aujourd’hui dans les allées du pouvoir, l’Iran aura la capacité de fabriquer des têtes nucléaires d’ici 2012.
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Ainsi le rapport du ‘Spiegel’ a montré que l’Iran développe la capacité de réaliser un second Holocauste en moins de 100 ans. Et pourtant, malgré leur connaissance certaine que le mal est en marche, comme ils l’ont fait il y a 70 ans, les « nations éclairées » d’Europe prennent le parti du mal contre les victimes potentielles. A un niveau populaire, comme l’a documenté le rapport annuel de l’Agence Juive publié dimanche au sujet de l’antisémitisme dans le monde, il y a eu plus d’agressions antisémites en Europe en 2009 qu’il n’y en a eu chaque année depuis l’Holocauste. Le rapport a constaté que les agressions étaient réalisées par des antisémites aussi bien de Gauche que de Droite.
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Les antisémites d’Europe n’ont pas perdu de temps pour prouver que le rapport était exact. Lundi, un évêque catholique polonais, Tadeusz Pieronek a déclaré que les Juifs s’étaient « approprié » l’Holocauste comme une « arme de propagande ». Les Juifs, a-t-il dit, « jouissent d’une bonne presse parce qu’ils disposent de moyens financiers puissants, d’un énorme pouvoir et du soutien inconditionnel des Etats-Unis et cela favorise une certaine arrogance que je trouve insupportable ».
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Puis nous avons l’alliance politique des gauchistes antisémites avec les antisémites musulmans. Ensemble, non seulement ils agressent les Juifs, mais ils apportent une couverture politique à ces agressions en rejetant le droit d’Israël à l’existence et en justifiant des violences contre des Juifs en dehors d’Israël comme conséquence logique de leur colère politique légitime à l’encontre d’Israël pour son refus de s’autodétruire. Ilmar Reepalu, le maire de Malmö en Suède, est un exemple. Malmö est l’un des lieux les plus dangereux pour les Juifs en Europe. La petite population juive de la ville s’enfuit. La situation à Malmö a été montrée crûment en mars dernier quand les champions du tennis d’Israël, Amir Haddad et Andy Ram ont été opposés à des adversaires suédois au cours du tournoi de coupe Davis à Malmö, et que les autorités suédoises ont fait jouer les matchs sans le public. Les résidents musulmans de Malmö et leurs partenaires post-chrétiens de Gauche ont menacé de les agresser. Les autorités de Malmö n’ont pas songé qu’il était de leur responsabilité de protéger leurs hôtes israéliens. Ainsi, Haddad et Ram ont été obligés de jouer devant un stade vide.
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Interrogé par un journal local cette semaine sur la montée de l’antisémitisme dans sa ville, Reepalu a chargé Israël. Selon lui, la violence contre les Juifs à Malmö, liée à l’extrême Gauche et aux Musulmans, « s’est répandue à partir de Gaza ». Selon ses ‘lumières’, le mouvement de libération national juif est tout aussi mauvais que le mouvement d’annihilation des Juifs. Comme il l’a dit : « Nous n’acceptons ni le sionisme ni l’antisémitisme. Ce sont des positions extrêmes qui se placent d’elles-mêmes au-dessus d’autres groupes qu’ils considèrent moins importants ». Reepalu a ensuite reproché aux Juifs de Malmö leur victimisation par ses amis Gauchistes et ses camarades Musulmans. En ce qui le concerne, les Juifs ont attiré la violence sur leur propre tête en mars dernier en organisant une manifestation de soutien à Israël. Selon lui, les Juifs doivent se séparer d’Israël, et ne pas le soutenir.
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Depuis l’Holocauste, les antisémites de droite à l’ancienne mode en Europe ont connu des temps difficiles de par leur adhésion politique à leur désir de voir les Juifs souffrir. Mais en recollant les Juifs avec Israël, leurs collègues de Gauche ont fait du soutien aux Juifs, à notre Etat et à nos partisans le chemin le plus facile pour marquer des points politiques. De même lors de son premier discours en tant que nouveau chef de la politique étrangère de l’UE, la britannique Catherine Ashton a fait de son mieux pour condamner les constructions à Jérusalem par Israël, la fermeture de sa frontière de Gaza contrôlée par le Hamas, et sa propre défense contre les terroristes palestiniens en Judée et Samarie.
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Ainsi les amis d’Israël sont harcelés, conduits hors d’Europe, et si possible mis en jugement. Le député hollandais Geert Wilders, chef du Parti de la Liberté de Hollande, est l’un des plus grands partisans d’Israël en Europe. Aujourd’hui, Wilders est jugé pour avoir critiqué publiquement ce qu’il considère comme l’antisémitisme endémique du Coran.
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Sur un fond persistant d’antisémitisme de Droite, et de l’ascendant politique de l’alliance Rouges-Verts des antisémites, on comprend que l’Europe ne lèvera pas le petit doigt pour empêcher un autre Holocauste. Aussi, sans surprise, à la suite du rapport du ‘Spiegel’, les ministres des affaires étrangères de l’UE se sont réunis pour décider de ne soutenir aucune nouvelle sanction contre l’Iran – à moins qu’elle ne soit adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Puisque les ministres des affaires étrangères de l’Europe savent tous parfaitement que le Conseil de Sécurité de l’ONU n’adoptera pas de sanctions contre l’Iran parce que la Chine a annoncé qu’elle brandira son droit de veto, cette semaine, les ministres des affaires étrangères de l’UE se sont réunis pour dire ‘Oui’ à un autre Holocauste.
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Avec l’Europe hors jeu, et avec les pays « éclairés » d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud jamais vraiment dans le jeu, le seul pays « éclairé » dont on pourrait attendre qu’il arrête le mal meurtrier avant qu’il ne puisse réaliser ses objectifs, ce sont les Etats-Unis. Malheureusement, comme les Européens, les Américains ne se sentent pas responsables. Le président Barack Obama, son gouvernement et ses amis Démocrates s’en prendraient plus volontiers à Israël. Cette semaine, 54 membres Démocrates du Congrès ont écrit une lettre à Obama pour mettre la pression sur Israël afin qu’il fasse cesser les restrictions sur les importations de biens – dont des biens à usage ambivalents comme des matériaux de construction – à Gaza, contrôlé par le Hamas. Ne songez pas que selon la loi américaine, il est légalement problématique de fournir la moindre aide (y compris les 300 millions de $ qu’Obama a promis) à Gaza à la lumière du fait que Gaza est contrôlé par une organisation terroriste.
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Pour sa part, le gouvernement croit apparemment qu’il n’y a pas de raison de chercher à renverser le Hamas simplement parce que la loi américaine s’impose aux USA et s’attache à ce que les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU l’exécutent. Le ministère des finances des USA aurait seulement rayé un seul officiel du Hamas de sa liste de terroristes connus et ainsi ouvert la voie pour que le Hamas reçoive un financement de l’Europe. Ainsi pour Israël, pendant son voyage ici cette semaine, George Mitchell, l’envoyé d’Obama au Moyen-Orient est venu avec une nouvelle idée révolutionnaire. Devant l’intransigeance palestinienne, Mitchell a introduit le concept bouleversant de mettre la pression sur Israël pour faire des concessions aux Palestiniens.
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Cette semaine, Mitchell a demandé à Israël de stopper toutes opérations antiterroristes en Judée et en Samarie, et de permettre aux forces palestiniennes d’opérer non seulement dans les zones palestiniennes, mais aussi dans les zones à prédominance israélienne. En particulier, Mitchell a demandé à Israël d’autoriser le déploiement des forces palestiniennes dans ce que les accords d’Oslo sans doute défunts désignent comme la zone C, où l’Autorité Palestinienne n’a de toute façon aucune prétention à la sécurité.
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En ce qui concerne l’Iran, le gouvernement Obama se comporte comme si le jury est encore en train de délibérer pour savoir si les mollahs recherchent vraiment des armes nucléaires. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton a dit jeudi dernier que l’Iran pourrait faire face à de dures déclarations de la part du monde s’il continue de refuser un compromis avec la Maison Blanche d’Obama, bien qu’elle fût incapable de dire si de réelles mesures pouvaient être prises pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires dont elle ne reconnaissait pas le développement par les mollahs.
Et lors de son discours sur l’état de l’Union mercredi, Obama lui-même a dit clairement que les USA ne feront rien pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires. En ce qui concerne Obama, l’arsenal nucléaire qui nécessite la plus urgente éviscération, c’est l’arsenal nucléaire américain.
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Tout cela permet simplement de montrer qu’en fin de compte, dans les moments difficiles actuels, il n’y a qu’une nation « éclairée » dans le monde qui puisse vraiment faire quelque chose pour empêcher la progression du mal meurtrier. Et malheureusement Israël occupe les deux versants de ce problème. D’un côté, nous avons Netanyahou, qui est clairement concentré pour empêcher un autre Holocauste de la communauté juive. Mais d’un autre côté, nous avons le ministre de la défense Ehud Barak, qui a proclamé mardi que « l’absence de paix avec les Palestiniens – et pas l’Iran – est la plus grande menace à laquelle Israël est confronté aujourd’hui ». Comme il le dit : « L’absence de frontières définies avec Israël, et non pas la bombe iranienne, est la plus grande menace pour notre avenir ». Cette déclaration scandaleuse de Barak est un résumé succinct de la grande aspiration de la Gauche israélienne. S’il pouvait seulement avoir raison, Israël pourrait résoudre tout seul tous les problèmes de la région et être immédiatement adoré par les semblables de l’UE et du gouvernement Obama en se réduisant lui-même.
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Aussi avec le fléau d’une cécité stratégique et morale rampante non seulement en Europe et en Amérique, mais au sein de son propre gouvernement, Netanyahou approche rapidement du moment de vérité. Dans ce qui sera indiscutablement la décision la plus fatidique de sa vie, il devra décider si l’Iran deviendra une puissance nucléaire, ou si Israël, résistant seul, l’empêchera de le devenir. Sa déclaration « Plus jamais ça » à Auschwitz était-elle seulement le discours pompeux d’un autre chef « éclairé » manquant du courage de ses convictions ? Ou bien était-ce le vœu solennel que la promesse du Sionisme sera tenue ?
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