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lundi 15 février 2010

L'amitié de Sarah Palin

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Par Caroline B. Glick
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http://jewishworldreview.com/0210/glick021210.php3
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Adaptation française de Sentinelle 5770
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Le président américain Barack Obama est un dirigeant inepte et incompétent. Plus encore que son échec à faire adopter son projet de politique intérieure sur les soins de santé et le réchauffement climatique, malgré sa majorité du Parti Démocrate dans les deux chambres du Congrès ; l’annonce faite par l’Iran jeudi qu’elle a atteint la puissance nucléaire et a la capacité de produire des armes dotées d’uranium est le témoignage de l’incompétence irresponsable d’Obama. Même ses partisans les plus ardents l’admettent.
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Prenez le ‘New York Times’. Jeudi, dans une analyse d’informations sur l’échec d’Obama à empêcher l’Iran de faire progresser son programme nucléaire, David Sanger a écrit que pour Obama, l’année passée a été « une année pendant laquelle bien peu de ses échanges avec l’Iran a pris le chemin attendu par la Maison Blanche ».
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Depuis qu’Obama a d’abord annoncé son souhait de négocier avec Mahmoud Ahmadinejad lors du débat des candidats présidentiels au printemps 2008, la seule stratégie du 44ème président des USA pour traiter avec l’Iran a été de chercher le compromis avec ses dirigeants. Et depuis mardi, il croit encore que se faire bien voir par leur régime est son meilleur atout.
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Mardi, Obama n’admettait pas que la compromission avait échoué même si tous les chefs suprêmes de l’Iran ont déclaré qu’ils augmentaient les activités illicites d’enrichissement de l’uranium. Le plus qu’il pouvait faire était de reconnaître que les chefs du régime « avaient fait leur choix jusqu’à présent, bien que la porte restât ouverte ».
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Pour les sanctions, eh bien, Obama a dit « qu’elles prendraient plusieurs semaines » avant de les déposer devant l’ONU. La vérité affligeante est que le but d’Obama n’a jamais été d’empêcher l’Iran d’acquérir une arme nucléaire. Toute sa stratégie de « sanctions si les discussions échouent » n’est qu’une ruse. L’administration Obama n’a jamais eu l’intention d’imposer des sanctions à l’Iran. Comme un officiel de haut rang du gouvernement l’a dit au ‘New York Times’, l’objet des pourparlers sur les sanctions est d’obtenir que les Iraniens acceptent de négocier. Comme il l’a dit : « Cela est destiné à les ramener à la négociation, parce que le véritable objectif ici, c’est d’éviter la guerre ».
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Vous avez pigé ? En ce qui concerne Obama, l’Iran dotée d’armes nucléaires n’est pas le principal souci. L’utilisation de la force par Israël pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires est le principal souci. Les présidents américains ont la main largement plus libre en matière de politique étrangère que dans les affaires intérieures. La capacité d’un président de réaliser son projet de politique intérieure est encadrée par le Congrès. Le Congrès a beaucoup moins à dire en matière de politique étrangère. Mais le facteur le plus contraignant pour un président américain aussi bien pour les affaires intérieures qu’étrangères, c’est l’opinion publique.
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Au cours de l’année écoulée, Obama a échoué à faire passer son projet de politique intérieure malgré sa majorité de gouvernement dans les deux chambres du Congrès, parce que le public s’y est opposé. De même, si le public est capable d’exprimer son opposition à sa politique étrangère, en particulier pour ce que touche à Israël et à l’Iran, il ne pourra pas la maintenir.
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Jusqu’à présent, à la lumière du naufrage de son taux de satisfaction [dans les sondages], le fait principal en sa faveur depuis l’élection présidentielle, c’est l’absence d’un dirigeant politique parmi ses opposants capable de les unir autour d’une voie alternative. La semaine dernière, ce dirigeant pourrait bien avoir émergé.
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Samedi, l’ancienne gouverneur de l’Alaska, et candidate Républicaine à la vice-présidence Sarah Palin a donné le thème principal du discours lors de la convention du ‘Mouvement Tea Party’* à Nashville, Tennessee. Comme elle l’a fait lors de la campagne, Palin a électrisé son auditoire à Nashville en canalisant de façon crédible les impulsions populistes des électeurs américains. A côté de sa signature, elle interrogeait : « Alors, comment cette ‘salade esperanza et changement’ a marché pour vous ? ».
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Palin a écorché Obama sur son traitement de la politique étrangère de l’Amérique. Entre autres choses, elle a remarqué qu’au cours de son année de quête d’un compromis avec des dictateurs, le rang international de l’Amérique a été un désastre. « Israël, un ami et un allié critique, s’interroge désormais sur la solidité de notre soutien » ajouta-t-elle.
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Palin mugit que sur les questions de politique étrangère, il n’y a aucune place pour l’auto illusion. Comme elle l’a dit : « la Sécurité Nationale, c’est vraiment le lieu où vous devez l’appeler par son nom ». Puis : « Nous avons besoin d’une politique étrangère qui distingue les amis de l’Amérique de ses ennemis et reconnaît la vraie nature des menaces auxquelles nous sommes confrontés ».
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Si son discours ne suffisait pas pour convaincre les Américains – et en particulier les Juifs américains – que Palin pense que soutenir Israël et faire front face à l’Iran sont les clés de la sécurité nationale des USA, il y a eu aussi son entretien sur ‘Fox News’ dimanche. Interrogée sur la question de savoir comment Obama pourrait emporter sa réélection en 2012, Palin répondit : « Disons qu’il ait décidé de déclarer la guerre à l’Iran ou bien de faire paraître vraiment tout son soutien à Israël, ce que j’aimerais qu’il fasse ». Et si cela n’était pas encore assez, il reste son épinglette.
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La politicienne qui conduit l’opposition populaire à Obama a décidé de faire son discours le plus important depuis l’élection de 2008 en portant une ‘épinglette’ représentant le drapeau des USA et le drapeau d’Israël.
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Palin, qui envisage de se présenter aux primaires présidentielles du Parti Républicain en 2012 utilise les plateformes de son public pour rassembler la coalition des faucons de la sécurité, les socio-conservateurs, et les travailleurs en col bleu qui ont propulsé Ronald Reagan à la Maison blanche en 1980. Son soutien à Israël lui sert à construire un support à la fois parmi les faucons de la sécurité et les socio-conservateurs.
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A l’opposé des protestations vides de sens du soutien d’Obama à Israël, celui de Palin vient évidemment du fond du cœur, et donc il ne diminuera pas pendant le mandat d’Obama. Et à mesure que Palin se renforcera, elle augmentera sa capacité d’influence sur le débat aux USA : elle pourra encadrer la capacité d’intimidation d’Obama envers Israël, permettant à l’Iran de devenir une puissance nucléaire.
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Malgré l’extraordinaire soutien de Palin à Israël, la communauté juive américaine la rejette massivement. Comme Jennifer Rubin l’a noté dans son article : « Pourquoi les Juifs haïssent-ils Palin ? », dans le magazine ‘Commentary’, les Juifs ont désapprouvé le choix de Palin par le sénateur John Mc Cain comme colistière par 54 % contre 37 %. Les railleries cinglantes publiées par les principaux auteurs juifs américains sont légion.
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Dans son article, Rubin donne nombre de raisons au rejet de Palin par les Juifs américains. D’un côté, ceux-ci qui s’identifient dans leur grande majorité aux Démocrates et de façon disproportionnée aux Libéraux, s’opposent à Palin pour la raison même pour laquelle ils s’opposent aux socio-conservateurs Républicains – parce qu’elle n’est pas une Démocrate Libérale. Ce qui est unique dans le rejet de Palin par les Juifs américains est sa puissance émotionnelle. Rubin met en avant que la haine viscérale que beaucoup de Juifs américains expriment envers Palin est effectivement une affaire de haine de classe, ou de snobisme. Ils sont à quatre générations de distance des ateliers où étaient exploités leurs grands-parents sur ‘New York Lower East Side’. Et ils n’aiment pas cette femme au drôle d’accent qui est allée à l’Université de l’Idaho, vide le poisson et chasse l’élan [en Alaska].
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C’est peut-être vrai. Mais si c’est le cas, les Juifs pourraient vouloir repenser leur loyauté à leur classe sociale. Comme les manifestations contre l’ambassadeur Michael Oren à l’Université Irving, contre l’ancien premier ministre Ehud Olmert à l’Université de Chicago, contre le ministre adjoint des affaires étrangères Danny Ayalon à Oxford, ainsi que le retrait de l’invitation au Pr. Benny Morris à Cambridge et la célébrité du Pr. antisémite Steve Walt à Harvard le montrent clairement, les bastions de l’élitisme intellectuel où les Juifs américains se sentent le mieux chez eux sont devenus les dépositaires de la haine la plus virulente contre les Juifs en Amérique et en Occident aujourd’hui.
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Les véhicules du standard libéral comme Hollywood n’ont aucun scrupule à donner des récompenses prestigieuses à des films comme « Paradise Now » qui glorifie les meurtriers de Juifs d’une manière jamais vue depuis l’époque de Leni Riefenstahl. Les media de l’élite comme ‘Atlantic Monthly’ ne sont que trop heureux de publier les rodomontades de nouveaux antisémites à la mode comme Andrew Sullivan.
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Les voix des Juifs Démocrates Libéraux, comme Leon Wieseltier, du journal ‘New Republic’ savent qu’il y a un problème d’antisémitisme rampant dans leur propre camp. Et ils craignent qu’en conséquence, les Juifs américains ne repensent à Palin avec son épinglette au drapeau israélien. Comme Wieseltier l’a écrit cette semaine : « Il ne se passe pas un jour où je ne fasse mon humble travail pour empêcher une telle transformation [de la communauté juive américaine, passant des Libéraux aux Conservateurs] de réussir ».
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Le fond de l’affaire est qu’au nom d’Israël, une telle transformation ne peut survenir assez vite. Ce n’est pas que les Juifs américains doivent modifier leur projet social, mais ils doivent reconnaître qu’aujourd’hui, il n’y a hélas pas de soutien bipartisan significatif pour Israël au Congrès américain. Les 54 législateurs qui ont écrit une lettre à Obama le mois dernier pour lui demander d’obliger Israël à ouvrir les frontières de Gaza étaient tous de Démocrates. L’opposition à l’adoption de sanctions contre l’Iran, et contre une frappe sur les installations nucléaires de l’Iran ne sont politiquement significatives que parmi les Démocrates.
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Dans son discours à la Conférence du ‘Tea Party’, Palin a déclaré : « Nous avons besoin d’un commandant en chef, pas d’un professeur de droit se tenant devant un pupitre ». Le fond de l’affaire est qu’Obama en est venu à ses opinions anti-Israël à travers ses amis professeurs - Rashid Khalidi, John Mearshimer, Samantha Power, William Ayres, Bernadine Dohrn et bien sûr, le vieil Edward Said. Des Américains intéressés par la sécurité nationale – en particulier des Juifs américains qui soutiennent Israël – devraient être les premiers à seconder la déclaration de Palin.
L’apparition de Sarah Palin comme porte-parole de l’opposition populaire à Obama représente pour les partisans d’Israël – et en particulier les partisans juifs d’Israël – une extraordinaire opportunité et un défi extraordinaire. Le couplage par Palin du soutien à Israël avec son projet politique intérieur populiste marque pour la première fois que le soutien à Israël est considéré comme une question populaire centrale. L’opportunité que cela représente pour les Juifs américains qui se soucient d’Israël est sans précédent.
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Mais bien sûr, pour faire le meilleur usage de cette opportunité, les Juifs américains qui soutiennent Israël vont décevoir Wieseltier. Ils doivent reconnaître que la Gauche a rejeté leur cause et les rejette de plus en plus.
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L’échec d’Obama à empêcher l’Iran de progresser dans son programme nucléaire, et son refus entêté de soutenir tout geste d’Israël pour refuser à l’Iran la capacité de le menacer ainsi que la sécurité mondiale dans son ensemble, placent Israël et les intérêts essentiels de la sécurité nationale des USA dans un gâchis sans précédent. La volonté de ses amis Démocrates de le soutenir alors qu’il maintient sa démarche périlleuse signifie que le bateau Démocrate a abandonné Israël, et tout bon sens stratégique.
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L’avenir de Palin en politique est inconnu. Mais il est assez clair aujourd’hui que sa voix est la plus puissante et la seule s’opposant à la politique étrangère d’Obama, et la plus forte avocate du soutien à Israël et du refus des armes nucléaires de l’Iran. Pour cela, elle mérite la gratitude et le soutien des Juifs américains.
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