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mardi 16 février 2010

Hillary Clinton et l'Iran

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Les USA font fausse route au Moyen-Orient, raconte aujourd’hui mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, suite aux propos tenus hier lundi par la secrétaire d'Etat américaine (Affaires étrangères) Hillary Clinton, propos selon lesquels la République islamique se dirige vers une dictature militaire. En visite au Qatar, avant de se rendre en Arabie saoudite, Hillary Clinton a déclaré hier lundi que les USA souhaitent poursuivre le dialogue avec l’Iran et elle a précisé qu'ils ne peuvent toutefois rester les bras croisés pendant que l'Iran poursuit un programme nucléaire militaire clandestin. En outre, les USA vont demander à l’Arabie saoudite de garantir à la Chine son approvisionnement en pétrole, pour le cas où de nouvelles sanctions entraîneraient l’arrêt des importations d’hydrocarbures iraniens. La Chine, opposée à de nouvelles sanctions contre l’Iran, pourrait donc rejoindre le camp des sanctions lors d'une réunion à venir du Conseil de sécurité de l’ONU. C'est du moins l’espoir de Hillary Clinton qui était en Arabie saoudite hier lundi en provenance du Qatar.
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En fait, l’Arabie saoudite craint surtout de se trouver aux premières loges si l’Iran attaque ses voisins en représailles à d'éventuelles frappes américaines ou israéliennes. Et puis, les projets d’infrastructures de la Chine en Arabie saoudite s’élèvent à 40 milliards de dollars. En ce qui concerne le pétrole, l'Arabie saoudite dépasse l'Iran et elle sera bientôt le premier fournisseur de la Chine dont 20 % des importations de pétrole sont saoudiennes. Pourquoi Hillary Clinton a-t-elle déclaré hier lundi que l'Iran se dirige vers une dictature militaire ? Parce que les USA considèrent que les Pasdaran, corps d'élite des Gardiens de la Révolution supplante le gouvernement iranien civil. Concrètement, les USA veulent que soient adoptées de nouvelles sanctions qui viseront en particulier les entreprises contrôlées par les Gardiens de la Révolution. Le message de Hillary Clinton à l’Iran consiste à dire que les USA laissent la porte ouverte au dialogue, mais que les USA « ne resteront pas sans rien faire pendant que vous poursuivez un programme nucléaire qui pourrait être utilisé pour menacer vos voisins et même au-delà ».
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Hillary Clinton a également déclaré : « Les dirigeants civils (iraniens) sont, soit préoccupés par la situation politique intérieure, soit en train de céder du terrain aux Gardiens de la Révolution ». Hillary Clinton est convaincue, à tort ou à raison, que les Pasdaran dirigent le programme nucléaire et qu'un changement d'attitude de l'Iran nécessite « que les directions cléricale et politique commencent à se réaffirmer ». Hillary Clinton a du reste précisé : « Je ne prédis pas ce qui va se passer mais je pense que la tendance à une emprise militaire de plus en plus puissante sur les décisions des dirigeants devrait déranger les Iraniens de même que nous autres à l'extérieur ». Hillary Clinton a encore ajouté que l'Iran qui se profile à l’horizon est « bien éloigné de la République islamique qui tenait des élections et avait différents points de vue au sein du cercle dirigeant » et « c'est en partie pourquoi nous sommes tellement inquiets de ce que nous voyons à l’œuvre là-bas ». Il est vrai que l’Iran refuse de suspendre ses activités nucléaires qui peuvent avoir un usage militaire et il multiplie les provocations, lançant l'enrichissement d'uranium à 20% dans sa centrale de Natanz.
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Hier lundi, au Qatar, Hillary Clinton a martelé : « Il est temps désormais que l'Iran ait à rendre des comptes pour ses activités ». Les USA et d'autres travaillent à de « nouvelles mesures » pour tenter de faire plier l'Iran. « J'aimerais trouver une manière de gérer cela de la manière la plus pacifique possible, et j'accueille certes tout engagement significatif, mais nous ne voulons pas être conciliants tandis qu'ils fabriquent leur bombe. (…) Les preuves s'accumulent que c'est exactement ce qu'ils cherchent à faire ». Outre Hillary Clinton, divers responsables américains sont - ou seront bientôt - au Moyen Orient. L'amiral américain Mike Mullen, chef de l'état-major interarmes (en Israël et en Egypte). Le général américain David Petraeus, chef du Central Command de l'armée US, en charge des opérations militaires au Moyen Orient, sera également en déplacement dans la région.
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En clair, les USA traitent actuellement d’abord avec l'Arabie saoudite et le Qatar, parce que ces deux pays sont à la fois géographiquement proches de l'Iran et très inquiets de l’influence croissante iranienne et des visées régionales de l’Iran. Officiellement, les USA ne souhaitent pas mener des frappes aériennes préventives contre le nucléaire offensif iranien. Mais le général américain David Petraeus a récemment déclaré que de telles frappes ne constitueraient pas une catastrophe pour l’ensemble du Moyen Orient. En Israël, certains responsables affirment que l’Etat hébreu ne frapperait pas l’Iran, mais d’autres déclarent que l’option militaire demeurerait sur la table.
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