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lundi 15 février 2010

Au Liban la résistance continue

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Plusieurs dizaines de milliers de partisans de la majorité favorable à l’indépendance et à la souveraineté du Liban (majorité baptisée ‘coalition du 14 mars’) se sont réuni, hier dimanche 14 février, place des martyrs, à Beyrouth. Ils ont ainsi fait mémoire de l'assassinat, le 14 février 2005, de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Assassinat qui avait entraîné, en 2005, le retrait des troupes syriennes après 29 ans d’occupation au Liban. Sans que les services secrets syriens ne cessent pour autant, à partir de 2005, d’agir au Liban y compris via l’assassinat d’hommes politiques.
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Suite au rassemblement d’hier, le quotidien libanais L’Orient-Le Jour publie, entre autres, le discours de Samir Geagea, leader du parti chrétien des Forces Libanaises (extraits) : « Samir Geagea a axé son discours principalement sur le problème des armes du Hezbollah, soulignant que tout arsenal militaire maintenu en dehors de l'État est devenu un poids que le Liban n'est plus en mesure de supporter, d'autant qu'il risque d'entraîner le pays dans des conflagrations militaires. Après avoir entamé par une métaphore soulignant que ‘si le cèdre tend la main, cela ne signifie nullement qu'il se livre à des compromissions’, M. Geagea s'est adressé aux ‘fils de la révolution du Cèdre’, au ‘peuple du 14 Mars’ (ndmg : en référence à la majorité favorable à l’indépendance et à la souveraineté du Liban, majorité baptisée ‘coalition du 14 mars’) : ‘Ils (ndmg : les pro-Hezbollah, pro-syriens et pro-iraniens) ont dit que vous aviez disparu, or voici que vous êtes revenus pour célébrer la mémoire d'Abou Bahaa (Rafic Hariri), de Pierre (Gemayel), de Gebran (Tuéni), de Georges (Haoui), de Samir (Kassir), de Bassel (Fleyhane), d'Antoine (Ghanem), de Walid (Eido) ».
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« Vous êtes revenus en faisant preuve de courage, en restant attachés à votre foi pour affirmer que la révolution du Cèdre (ndmg : révolution pour la souveraineté et l’indépendance du Liban) se poursuit contre vents et marées, au service de vos enfants : elle se poursuit au service du Liban fort et pérenne. Ils ont voulu abattre la révolution du Cèdre. Mais le cèdre ne saurait être abattu et la liberté ne saurait plier l'échine. Chrétiens et musulmans du 14 Mars, dites-leur que la voilà (à la place des Martyrs) la véritable commission nationale supérieure, pour le partenariat, pour l'unité nationale effective (allusion à la commission sur l'abolition du confessionnalisme). Dites-leur que la voilà la place de la liberté effective, dont ils se vantent tous les jours. Dites-leur que la voilà la résistance (ndmg : résistance à la tutelle Hezbollah-Syrie-Iran, par opposition à la soi-disant « résistance » du Hezbollah et de ses alliés libanais et étrangers), libanaise, véritablement nationale, qu'ils évoquent à chaque heure. Cette résistance est libanaise car son slogan est le Liban d'abord. Cette résistance est nationale car elle prend en considération les intérêts des Libanais, en toute priorité. Cette résistance est véritablement nationale car elle est la seule à pouvoir préserver le Liban ».
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« Seule la logique de l'État représente la résistance effective. Seul le gouvernement libanais peut préserver le Liban et son peuple. La responsabilité de la sauvegarde du Liban incombe à ceux qui peuvent présenter des comptes au peuple, de manière à éviter de se comporter sans tenir compte de l'intérêt national supérieur, en entraînant les Libanais dans un étau de fer et de feu pour défendre un dossier régional par ici ou un dossier nucléaire par-là (ndmg : le nucléaire offensif iranien). Il est de notre devoir national de nous adresser en toute franchise aux Libanais pour leur dire que le maintien d'un arsenal militaire en dehors de l'État constitue un poids que le Liban n'est pas en mesure de supporter, du fait qu'il entraîne le pays sur la voie des agressions étrangères (ndmg : il serait naturel qu’Israël finisse par anéantir l’énorme arsenal du Hezbollah car celui-ci menace en permanence les populations civiles de toute la moitié Nord de l’Etat hébreu). Les leaders de la partie adverse se doivent de prendre une décision nationale courageuse visant à placer leur potentiel militaire au service de l'État libanais, la décision de guerre et de paix devant être exclusivement entre les mains du Conseil des ministres ».
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« ll s'agit là de la seule voie capable de tenir le Liban à l'écart des tiraillements régionaux. Le salut du Liban passe par la solidarité de son peuple avec son État, exclusivement ; (…) il passe par l'attachement ferme aux résolutions internationales, notamment les résolutions 425, 1559, 1680 et 1701 » (ndmg : malgré les résolutions de l’ONU, le Hezbollah non seulement refuse toujours de désarmer, mais il augmente fortement son arsenal et sa domination sur le Liban en dépit de la présence des casques bleus de la Finul). « Nous avons été soumis à l'oppression au fil des siècles et nous avons subi des liquidations, de saint Jean Maron à Fakhreddine, en passant par Kamal Joumblatt et Bachir Gemayel, parce que nous sommes attachés à la liberté et à l'indépendance (ndmg : depuis treize siècles l’islam essaye de soumettre à sa dhimmitude les chrétiens libanais, pourtant descendants des premiers chrétiens, les araméens). D'aucuns ont pensé que nous formons un peuple qui a peur. Mais lorsque le crime s'est manifesté et qu'il a frappé l'un de nos grands leaders, la révolution du Cèdre s'est mise en marche et a poussé le monde à former un Tribunal spécial pour le Liban » (ndmg : Tribunal international qui a fourni les preuves de l’implication syrienne dans les assassinats au Liban, notamment celui de Rafic Hariri). « Il ne saurait y avoir de compromission sur le tribunal et nous nous opposerons à toute tentative visant à porter atteinte à son action’ ».
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« Après avoir souligné que l'option du gouvernement d'union nationale avait pour but de ‘redresser la situation dans le pays, de s'engager sur la voie de l'édification de l'État et de la consolidation de l'unité nationale, de plancher sur les problèmes de la vie quotidienne des citoyens, de développer l'économie’, M. Geagea s'est adressé au président Michel Sleiman et au Premier ministre Saad Hariri (ndmg : qui apparemment n’ont pas le courage d’affirmer leur indépendance par rapport à la Syrie) en déclarant : ‘Le gouvernement d'union nationale a été dès le premier jour un défi et il l'est toujours. Vous et nous continuons à relever ce défi, mais ne laissez pas certaines parties transformer le gouvernement d'union nationale en un gouvernement de paralysie nationale’ » (ndmg : le Hezbollah a un droit de veto au sein du gouvernement). « Après avoir réaffirmé sa détermination ainsi que celle du 14 Mars à réaliser les objectifs de l'Intifada de l'indépendance (ndmg : l’Intifada de l’indépendance et de la souveraineté du Liban par rapport à l’Iran et la Syrie ; une Intifada pacifique dont nos médias ne parlent jamais), notamment la délimitation des frontières, le règlement du problème des détenus en Syrie, le rétablissement de la souveraineté totale et l'édification d'un État bénéficiant du monopole de la violence légitime (ndmg : au sens où ce sont les autorités libanaises qui doivent décider du recours à la force sur sol libanais et non pas la milice armée du Hezbollah et les milices armées palestiniennes), M. Geagea a déclaré en conclusion : ‘Nous avons été, nous sommes toujours, et nous resterons 14-marsistes’ » (Fin des extraits du discours de Samir Geagea publié dans L’Orient-Le Jour).
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