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mercredi 3 février 2010

Faut-il brûler le Israël ? (3e partie)

Michel Garroté

Voici la 3e partie de ma série "Faut-il brûler Israël ?".

J'ai publié les analyses ci-dessous en juillet 2007.

Avec le recul historique, il vaut peut-être la peine de les relire...

(2e partie : http://monde-info.blogspot.com/2010/01/michel-garrote-jai-ecrit-les-textes-ci.html)

(1e partie : http://www.drzz.info/article-faut-il-bruler-israel--43446790.html)






Juin 1967 – Juin 2007 : mémorial d’une défaite.

La situation, des Palestiniens, s’est évidemment aggravée, depuis la partition en d’une part, le Hamastan à Gaza; et d’autre part, le Fatahland en Judée Samarie. A cet égard, il est bon de rappeler, que des événements, qualifiés de victoires, par les dirigeants arabes, ne sont pas, pour autant, des victoires, pour le peuple arabe. En juin dernier, le monde arabe a fait, le mémorial, de la défaite de juin 1967. La guerre de juin 1967 a mis fin au rêve arabe de « jeter les juifs à la mer ». En juin 1967, le monde arabe a perdu Jérusalem-est, la Judée Samarie, la Bande de Gaza, le Sinaï et le Golan. Les médias arabes ont tenté, en juin dernier, de donner une bonne image du principal responsable de la guerre de juin 1967, en l’occurrence le dictateur égyptien Nasser. Curieusement, aucune commission d’enquête indépendante, n’a jamais été mise sur pied, concernant Nasser. Il y a une telle commission pour le premier ministre israélien Olmert, qui riposta, lors de la guerre au Liban, en juillet 2006. Mais pas pour Nasser, qui déclara la guerre à Israël, entraîna l’Egypte, la Jordanie, le Monde arabe dans une guerre d’agression contre Israël. Une guerre qui se solda par la plus terrible déroute arabe du vingtième siècle. Les Arabes ont pris l’habitude, depuis 1967, de laisser leurs dirigeants se vanter, non pas de victoires réelles, mais de slogans virtuels. Ce qui compte, dans cette étrange dialectique, c’est ce qui est dit et non ce qui est accomplis. En juin dernier, les médias arabes, ont fait mémoire de Nasser, comme si ce dictateur, avait rendu, aux peuples du Proche et du Moyen Orient, leur fierté. Au lieu d’admettre, que la provocation et le bluff de Nasser, ont engendré un Trafalgar arabe. La soi-disant victoire du Hezbollah, dans son agression contre Israël, en juillet 2006, est un autre exemple de slogan virtuel. Car cette victoire s’est soldée par 1'200 Libanais tués, des milliards de dollars de dégâts et la présence de troupes de l’ONU sur sol libanais. A ce jour, aucune commission indépendante, n’a enquêté, sur la responsabilité du Hezbollah. Même chose pour le Hamas à Gaza. Il y a une commission d’enquête pour Olmert et le gouvernement israélien. Il y a une commission d’enquête pour l’assassinat de Rafic Hariri. Il n’y en a pas et il n’y en aura pas, pour Haniyeh du Hamas et pour Nasrallah du Hezbollah.


Mercredi 4 juillet 2007
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Israël-Vatican

Le 3 juillet, l’agence du Vatican ZENIT a diffusé une dépêche, sur les relations du Saint-Siège avec l’Etat d’Israël. Cette dépêche a fait suite à une rencontre, entre le député démocrate-chrétien Pier Ferdinando Casini, le député conservateur Giulio Tremonti, ainsi que l’ambassadeur d’Israël en Italie, M. Gideon Meir et le président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran. Le cardinal a exposé les éléments suivants, concernant la diplomatie du Saint-Siège vis-à-vis d’Israël : « Le Saint-Siège tant une puissance à caractère moral et religieux, se fonde sur des principes (…) le premier, que les papes ont voulu rester super-partes, comme dernière instance pour toutes les parties en conflit. Le deuxième principe: en tant que sujet de droit international à caractère religieux, le Saint-Siège n’a jamais voulu proposer des solutions techniques mais a plutôt cherché à les faciliter. Un troisième principe reconnaît les droits légitimes des Israéliens et des Palestiniens, à avoir un Etat. Et ceci parce que pour le Saint-Siège il s’agit d’une question de justice internationale. Quatrièmement, le Saint-Siège n’oublie pas la présence de communautés chrétiennes en Israël comme en Palestine, et donc a toujours défendu leurs droits, en particulier le droit à la liberté de conscience et de religion ».

A propos de Jérusalem, le cardinal Tauran a déclaré : « deux problèmes se posent: un problème politique et territorial, c’est-à-dire de savoir si Jérusalem doit être la capitale d’un Etat ou de deux Etats, et un problème spirituel sur le statut des lieux saints des trois religions (…) Le caractère unique de la ville devrait être l’objet d’un statut spécial internationalement garanti ». Pour sa part, l’ambassadeur d’Israël en Italie, Gideon Meir a déclaré : « Les relations diplomatiques entre Israël et l’Europe posent des questions non seulement politiques mais aussi éthiques. Parmi les critiques légitimes à la gouvernance d’un pays, il y a l’antisémitisme (…) Il existe encore une discrimination insidieuse et tenace. Israël est le seul Etat moderne dont certains discutent encore l’existence légitime ».

Les déclarations de principe, du cardinal Tauran, d’une part, sur « les droits légitimes des Palestiniens à avoir un Etat » ; et d’autre part, sur le « statut spécial internationalement garanti » de Jérusalem, posent évidemment, un sérieux problème, en l’état actuel des choses sur place. Il n’est pas toujours facile, pour les catholiques, de comprendre, les réticences légitimes des Israéliens en la matière. Lorsque les Arabes ont attaqué Israël en juin 1967, il y à quarante ans, Jérusalem-Est et la Cisjordanie étaient jordaniennes et non palestiniennes. La bande de Gaza était égyptienne, et non palestinienne. Quant à un statut spécial internationalement garanti pour Jérusalem, les difficultés énormes rencontrées par la Finul au Liban, n’encouragent pas les Israéliens à envisager la même chose chez eux.


Jeudi 5 juillet 2007
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Etat palestinien ou Etat djihadiste ?
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L’idée, politiquement correcte, la plus répandue est la suivante : un Etat palestinien, sur les frontières de 1967, est la clé, de la paix, au Proche et au Moyen Orient. Pourtant, ni la Hamas, ni le Fatah, ne reconnaissent, l’existence de l’Etat d’Israël. Le Fatah, est la principale composante, de l’Autorité palestinienne. Le président de cette Autorité palestinienne, Mahmoud Abas, reconnaît l’Etat hébreu, dans ses discours, adressés à Israël ; et à l’opinion publique occidentale. C’est, un peu, comme si Sarkozy reconnaissait la Belgique ; et que l’UMP ne la reconnaissait pas.

L’idée, politiquement incorrecte, la plus répandue est la suivante : la victoire contre le djihadisme islamique, notamment contre son plus dangereux soutient, en l’occurrence l’Iran, est la clé, de la paix, au Proche et au Moyen Orient. Des concessions israéliennes, dans le climat actuel, seraient contraires aux intérêts d’Israël, aux intérêts des pays arabes modérés et aux intérêts du monde occidental. Israël peut donner, à l’Autorité palestinienne, une opportunité, d’établir l’autonomie, en Cisjordanie. Cependant, Israël resterait, au moins au début, en charge de la sécurité en Cisjordanie. Sans quoi, la Cisjordanie, deviendrait un Fatahland, qui mettrait en danger, non seulement Israël mais la Jordanie. Précision: La réunion du Conseil législatif palestinien, prévue aujourd'hui, n'a pas eu lieu. Elle a été boycottée par la Fatah, qui en outre, a assassiné le technicien, chargé d’installer la vidéo-conférence prévue, dans ce cadre, entre la Cisjordanie et Gaza.

Maintenant, lisez ceci : « La conséquence la plus importante de ce qui se passe à Gaza [ndlr la mise en place du Hamastan] est probablement que la ‘cause sacrée’, la ‘priorité absolue des Arabes’ [ndlr la cause palestinienne], a cessé d’exister. En cela, il s’agit d’un événement plus important que la défaite de 1967, qui nous met face à des questions considérables, au niveau des individus, de nos peuples et sociétés, et de nos modes de pensée. Depuis 1948, notre vie tournait autour de cette ‘cause’. C’est à son aune que nous mesurions les pays étrangers et jugions nos propres régimes, qui, à leur tour, s’en servaient pour justifier leurs méthodes dictatoriales ». Vous voulez naturellement savoir qui a écrit cela et dans quel journal ? C’est l’éditorialiste Hazem Saguieh, dans le journal arabe Al-Hayat, daté du 2 juillet 2007.


Vendredi 6 juillet 2007

Otage libéré au Hamastan

Alan Johnston, journaliste à Gaza, depuis trois ans, pour le compte la télévision britannique BBC, a été retenu en captivité, pendant 114 jours, par le groupe terroriste palestinien « Armée de l’Islam ». Il a été libéré par le Hamas. Voilà pour la version officielle. La soi-disant « Armée de l’Islam » est, en réalité, une puissante milice privée, dirigée par la non moins puissante famille Dughmusch. Trois membres, de la famille Dughmusch, ont pris part, aux tractations, en vue de la libération d’Alan Johnston. Après sa victoire à Gaza, le Hamas n’a plus supporté que d’autres groupes armés fassent la loi. Le Hamas a kidnappé plusieurs membres de la famille Dughmusch et a encerclé son fief dans la ville de Gaza. Auparavant, le Hamas et « l’Armée de l’Islam » travaillaient mains dans la main. Le chef de « l’armée de l’Islam », Mumtas Dughmusch, est un proche d’Al-Qaïda.


Mercredi 25 juillet 2007

Cause palestinienne et djihad islamique

Prenons l’exemple des brigades des Martyrs d’Al-Aqsa. Elles ont été créées lors du début de la seconde Intifada. Ce groupe armé est proche du Fatah, ce qui pose un problème, dans la mesure où le Fatah est la principale composante de l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas. Certes, il ne faut pas confondre ces brigades avec le groupe armé DJihad islamique. Cela dit, les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, au demeurant très mobiles et très organisées, reflètent une islamisation du Fatah. Ces brigades revendiquent les attentats commis en Israël depuis 2002. En mars 2002, après un attentat suicide des Brigades ayant fait 11 morts à Jérusalem, dont des enfants, celles-ci furent inscrites sur la liste américaine des organisations terroristes. Entre 2000 et 2006, les brigades ont procédé à sept attentats suicides, causant la mort de dizaines personnes et blessant 200 autres.

Quelle est l’autonomie des brigades par rapport au Fatah et à l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas ? Fin 2003, le Fatah demanda aux Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa de siéger à son conseil. Ce fut la reconnaissance de l’appartenance des brigades au Fatah. En 2004, Mahmoud Abbas annonça que les brigades faisaient partie du Fatah. Ni le Fatah, ni l’Autorité palestinienne n’ont fait des efforts pour arrêter les actes terroristes des brigades.

Après l’élection et l’accession du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa suspendirent les attentats contre Israël et se lancèrent dans la lutte contre le Hamas. Les brigades menèrent le combat contre les groupes armés du Hamas dans la Bande de Gaza, notamment contre la Force exécutive du Hamas. Après la prise de contrôle militaire de la bande de Gaza par le Hamas, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa lancèrent des représailles contre le Hamas en Cisjordanie.

Dans le cadre de la libération, par le Premier ministre israélien Ehud Olmert, de combattants des Brigades d’Al-Aqsa, la question reste posée, de savoir si à terme, les prisonniers libérés ne vont pas reprendre la lutte armée contre Israël. L’autre question qui se pose toujours d’avantage est de savoir qu’est-ce qui, de la cause palestinienne ou de la guerre sainte, prend actuellement le dessus dans l’opinion publique, palestinienne en particulier, et arabe en général. Les attentats du 11 septembre 2001 ont révélé qu’apparemment, la guerre sainte mobilise plus de kamikazes que la cause palestinienne. Si tel est bien le cas, la création d’un Etat palestinien, en Cisjordanie, pourrait réserver quelques mauvaises surprises de type djihadiste.


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