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lundi 26 octobre 2009

Israël - Mener la guerre diplomatique

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Michel Garroté
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Lundi 26 octobre 2009 - 8 Heshvan 5770
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La semaine dernière, les médias occidentaux se sont livrés à une pantomime grotesque et bouffonne visant à nous faire croire qu'un accord historique avait été conclu avec l'Iran sur le nucléaire offensif des mollahs intégristes chiites au pouvoir à Téhéran. Pour que cette ridicule propagande produise un maximum d'effet sur l'opinion publique, les médias ont diffusé leurs inepties en boucle pendant plusieurs jours avec, chaque jour, plusieurs fois par jour, les mêmes mots, les mêmes images. Et en ajoutant, par dessus le marché, que désormais, plus rien ne justifierait des frappes israéliennes préventives contre le nucléaire offensif iranien.
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Sur la question palestinienne aussi, nos media ont déliré un max durant toute la semaine dernière. Au point d'éviter soigneusement - comme d'habitude - l'aspect le plus important, à savoir le chaos empirique qui caractérise la soi-disant « Autorité palestinienne », et son « Président » présumé, Mahmoud Abbas, c'est à dire, en réalité, le parti politique palestinien Fatah, champion toutes catégories de la dissension interne perpétuelle (le fait qu'en moins de 60 ans les Palestiniens ont reçu plus de 700 milliards de dollars - saupoudrés puis vaporisés - cela n'intéresse pas non plus nos media).
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Sur l'Iran et sur les Palestiniens, la réalité est tout autre que sa version médiatique et fort heureusement, quelques spécialistes ont pris la peine de le démontrer, tels Barry Rubin, Guy Millière et quelques autres. Ainsi, au travers d'une brillante analyse intitulée « Mener la guerre diplomatique », Caroline Glick, spécialiste en géopolitique proche et moyen-orientale au Center for Security Policy à Washington, écrit, dans The Jerusalem Post, le 23 octobre (Adaptation française de Sentinelle 5769. Version raccourcie et commentée de Michel Garroté) : « (...) Les Palestiniens et les Iraniens disposent de ressources diplomatiques formidables. Ainsi, les Palestiniens et l’Iran peuvent s’attendre à recevoir le soutien de majorités automatiques à l’ONU pour tout ce qu’ils font (Note de Michel Garroté : avec l'Organisation de la Conférence Islamique, avec la Ligue arabe, avec les pays soi-disant « non-alignés », avec des régimes autoritaires tel la Russie et totalitaires tel la Chine, les Palestiniens et l'Iran obtiennent des « majorités » bidon, notamment à l'Assemblée générale de l'ONU et au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU).
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Et aujourd’hui, la plus grande part de la diplomatie internationale est conduite sous l’égide de l’ONU ou de ses organismes affiliés. Comprenant leur force, les Palestiniens et les Iraniens utilisent l’ONU et ses filiales pour faire progresser leurs objectifs les plus importants. Dans le cas des Palestiniens, leur diplomatie onusienne est utilisée pour délégitimer Israël. Dans le cas de l’Iran, leur diplomatie à l’ONU est utilisée pour faciliter l’acquisition d’armes nucléaires par la mollahcratie. Au cours de la semaine passée, aussi bien les Palestiniens et les Iraniens ont bénéficié de victoires stratégiques dans leurs campagnes diplomatiques. Vendredi dernier, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a adopté une résolution condamnant Israël de toutes les manières possibles (…), condamnent même Israël pour la défense de ses citoyens contre un terrorisme illégal (...) en provenance de Gaza contrôlé par le Hamas (Note de Michel Garroté : des milliers de roquettes et d'obus ont été tirés sur des civils en Israël, depuis la bande de Gaza, contrôlée par le groupe terroriste maffieux Hamas, qui - dois-je le rappeler ? - dans sa Charte islamique, dit vouloir reconquérir, aussi, l'Andalousie...).
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La résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a constitué un résultat énorme pour les palestiniens. Elle renvoie Israël devant le Conseil de Sécurité de l'ONU en recommandant le jugement des dirigeants d’Israël comme criminels de guerre devant des tribunaux internationaux. C’est-à-dire que la résolution du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a effectivement délégitimé le droit d’Israël à l’existence en lui déniant le droit à la défense de son territoire et de son peuple contre une agression illégale conduite par une organisation terroriste illégale (Note de Michel Garroté : concernant les soldats israéliens, il n'y a pas de criminels de guerre et les preuves existent à cet égard, notamment avec la récente intervention orale du Colonel Richard Kemp devant le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ; en revanche, on attend toujours que le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU s'en prenne aux vrais criminels de guerre, au Soudan, en Somalie, en République Démocratique du Congo, etc., etc., etc.).
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Puis mercredi, Mohamed El Baradeï, le Directeur de l’Agence Internationale de l'Énergie Atomique de l’ONU, anti-israélien virulent (Note de Michel Garroté : Mohamed El Baradeï qui, preuves contre lui à l'appui, a été pris, de nombreuses fois, en flagrant délit de mensonge sur le nucléaire offensif iranien), a annoncé qu’un accord a été obtenu entre l’Iran et la USA, la Russie et la France concernant le programme nucléaire de l’Iran. L’accord – que les parties ont entamé à Genève après seulement trois jours de pourparlers – légitime le programme d’armements nucléaires de l’Iran et transforme effectivement les USA, l’UE et la Russie en facilitateurs plutôt qu’en opposants à ce programme (...) les USA ont donné leur accord pour envoyer du personnel américain en Iran pour améliorer un réacteur (...). La Russie a donné son accord pour augmenter le taux d’enrichissement de l’uranium iranien de leur taux actuel de 3.5 % à 19.5 %, et la France a accepté de transformer l’uranium le plus enrichi en combustible nucléaire métallique. (...) L’accord de mercredi blanchit (...) l’Iran de sa conduite illégale, en acceptant effectivement le droit de l’Iran à enrichir l’uranium.
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Et ce n’est pas tout. Selon David Ignatius, éditorialiste au quotidien Washington Post, en donnant leur accord pour enrichir l’uranium de 3.5 % à 19.5 %, les USA, la Russie et la France ont apporté à l’Iran la solution à ses incapacités techniques. Citant un rapport du journal Nucleonics Week, David Ignatius a écrit la semaine dernière que « l’Iran a été apparemment incapable d’enrichir l’uranium au-delà de 3.5 % et ses réserves actuelles d’uranium faiblement enrichi semblent avoir certaines impuretés qui pourraient provoquer la défaillance des centrifugeuses si les Iraniens essayaient de l’élever au niveau militaire ». Jack Wakeland, un ingénieur employé dans l’industrie électrique nucléaire, a élargi la révélation d’Ignatius sur le site Internet The Intellectual Activist. Jack Wakeland a expliqué que le combustible métallique que l’Iran recevra selon cet accord « peut être transformé très facilement en hexafluorure d’uranium hautement purifié ». C’est à dire que l’accord permet à l’Iran de surmonter les obstacles scientifiques auxquels il serait maintenant confronté, ouvrant aux mollahs la voie pour acquérir de l’uranium de qualité militaire.
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De leur côté, les Iraniens n’ont pas perdu leur temps pour pousser leur avantage diplomatique encore davantage. Comme les Américains, les Français et les Russes leur en offraient plus qu’ils n’auraient jamais pu y croire – y compris la perspective de personnel américain servant de bouclier humain contre une possible frappe aérienne israélienne sur les installations nucléaires de l’Iran – de retour à Téhéran, ils ont rehaussé leurs exigences. Mardi, Abdolfazl Zohrehvand, conseiller de Saeed Jalili, négociateur en chef de l’Iran à Genève, a déclaré à l’agence de presse iranienne IRNA : « des circonstances peuvent se produire selon lesquelles l’Iran demandera de l’uranium enrichi à 63 % ». Puis jeudi, l’Iran a déclaré ne pas vouloir d’un accord prenant tout son uranium enrichi hors du pays. Il ne s’agit pas d’une rupture de l’accord puisque celui avec les USA, la France et la Russie initié mercredi ne prévoit que le retrait de 80 % des réserves connues d’uranium enrichi de l’Iran vers la Russie.
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Tout de même, cela signale que les Iraniens n’ont fait que commencer à arracher des concessions des Américains et de leurs partenaires. Et les Américains voudront sans aucun doute en céder davantage. Après tout, le président Barack Obama peut désormais se vanter d’un accord historique avec l’Iran, digne d’un Prix Nobel de la Paix (Note de Michel Garroté : vu sous cet angle, c'est très habile d'avoir donné le Prix Nobel - embarrassant - de la Paix à Obama...). On ne peut s’attendre à ce qu’il l’abandonne juste parce que les Iraniens s’en servent comme d’une nouvelle voie pour fabriquer leurs bombes nucléaires. Jusqu’à mercredi, Israël s’est abstenu d’attaquer publiquement la décision des USA sur l’accord avec l’Iran. Cela est sensé. Israël n’a pas intérêt à être perçu comme préjugeant du résultat d’un processus sur lequel le gouvernement Obama a joué son prestige. Mais maintenant qu’il a donné son accord qui transforme effectivement l’Amérique en un facilitateur du programme d’armement nucléaire de l’Iran, le temps est venu pour Israël de faire connaître ses objections à voix haute.
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A l’opposé des Palestiniens et des Iraniens, Israël ne dispose pas de grandes ressources diplomatiques. Il peut présumer qu’il sera toujours condamné par l’ONU. On ne peut attendre de la part de UE, avec son équipe anti-juive au sein des nations membres, avec une minorité musulmane croissante et radicalisée et avec une addiction au pétrole arabe, de se tenir aux côtés d’Israël. Les Organisations Non Gouvernementales occidentales sont largement financées par des gouvernements anti-Israël et par des philanthropes gauchistes, et elles utilisent leurs ressources pour faire progresser la cause des ennemis d’Israël (Note de Michel Garroté : le problème des Organisations Non Gouvernementales est bien plus grave que cela ; car les Organisations Non Gouvernementales, financées notamment par les contribuables européens et américains que l'on ne consulte évidemment pas sur ce point pourtant douteux, adoptent systématiquement des politiques fanatiques qui vont à l'encontre des démocraties ; en clair, des politiques qui sont menées en collaboration avec des régimes dictatoriaux et avec des mouvements extrémistes ; et à cet égard, les Organisations Non Gouvernementales qui défendent les droits des non musulmans en terre dite d'islam sont extrêmement peu nombreuses et elles ne bénéficient d'aucune couverture médiatique).
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(...) Sur le front de la diplomatie publique, le premier ministre Benyamin Netanyahou, les ministres de sont cabinet et le ministre des affaires étrangères doivent utiliser toutes les opportunités pour discréditer le dernier accord avec l’Iran. Ils doivent souligner ses dangers et appeler à mettre fin à cette catastrophe diplomatique avant qu’un plus grand dommage ne soit causé pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Une telle campagne échouera probablement à faire capoter les pourparlers actuels. Mais si elle est couronnée de succès, elle empêchera l’accord d’être utilisé comme moyen de délégitimer le droit d’Israël à une frappe militaire contre les installations nucléaires de l’Iran. (...) Les ennemis d’Israël font un usage expert de leur vaste puissance diplomatique pour faire progresser leurs objectifs les plus importants. Israël doit utiliser son maigre potentiel diplomatique pour faire de même à travers une diplomatie publique offensive contre la criminalistique d’Israël et contre la capitulation de la communauté internationale devant l’Iran. Une première bonne mesure dans cette direction serait de cesser d’utiliser nos pouvoirs limités d’une façon qui augmente les avantages de nos ennemis sur nous ».
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