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vendredi 23 octobre 2009

Comme un marteau qui brise la faucille

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Michel Garroté
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Vendredi 23 octobre 2009 - 5 Heshvan 5770
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Hier jeudi 22 octobre, dans
sarko-népotisme contre néo-conservatisme, j'ai tenté d'expliquer, en citant un article de Guy Millière paru sur Metula News Agency, la différence ente sarkozysme et néoconservatisme. Hasard franchement ironique, il se trouve que Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a signé hier jeudi 22 octobre un protocole entre son parti et le Parti communiste chinois au cours d'une visite en Chine. "Ce protocole veut dire une meilleure compréhension, une meilleure connaissance et beaucoup plus d'échanges" entre le parti communiste au pouvoir en Chine et le parti de droite au pouvoir en France, a précisé Xavier Bertrand. "Cela veut dire, sur de nombreux sujets, par exemple sur l'environnement ou l'avenir de l'Europe, multiplier les échanges entre dirigeants mais aussi entre cadres et élus du parti", a ajouté Xavier Bertrand.
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A vrai dire, je suis tombé sur cette hallucinante nouvelle sino-française ce matin et non hier. Sans quoi j'eus parlé non pas de sarko-népotisme, mais de sarko-communisme, ce d'autant que le fils (Jean) du père (Nicolas) sera finalement administrateur, et non pas président, du truc économique qui fait actuellement débat (là je résume).
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Et puis, toujours à propos de Sarkozy, j'ai lu ce matin, et non hier, une information sur deux amis du Parti Communiste Chinois, je veux parler de la dictature militaire birmane et de la dictature stalinienne nord-coréenne. Et là encore, si j'avais lu cette information hier et non pas ce matin, j'eus davantage encore parlé de sarko-communisme et non pas de sarko-népotisme.-Mais penchons-nous sur les deux amis de la Chine. La Birmanie est le théâtre de violations des droits de l'homme alarmantes, les Nord-Coréens connaissent la famine et une peur constante ont souligné, en substance, hier jeudi, des rapporteurs de l'ONU. Des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l'homme de l'ONU (ndmg : Conseil des droits de l'homme de l'ONU, CDH, dominé par l'Organisation de la Conférence Islamique, OCI, et CDH pour lequel je n'éprouve, du fait de la domination de l'OCI, aucun respect, mais ce n'est pas là le sujet du jour), des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, écrivais-je, ont en effet exposé la situation en Birmanie et en Corée du Nord lors d'une réunion des 192 États membres de l'ONU. Le rapporteur Tomas Ojea Quinatana a pu se rendre deux fois en Birmanie.
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En revanche, la Corée du Nord communiste a refoulé le rapporteur Vitit Muntarbhorn. "La situation sur le plan des droits de l'homme en Birmanie reste alarmante. On y observe un type de violations largement répandues et systématiques qui, dans beaucoup de zones de conflit, entraînent de graves atteintes aux droits et à l'intégrité des civils", a dit Quintana. "L'impunité qui prévaut permet aux violations de continuer." Il a aussi déploré que la junte birmane maintienne l'opposante Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Au sujet de la Corée du Nord, le rapporteur Vitit Muntarbhorn a fait état d'une situation désespérée en matière d'aide alimentaire, la seule assistance venant du Programme alimentaire mondial, aide qui touche un tiers seulement des habitants dans le besoin. La torture est pratiquée à grande échelle, a-t-il ajouté. "Les libertés associées aux droits de l'homme et à la démocratie, par exemple celle de choisir un gouvernement, la liberté d'association ou d'expression (...), la liberté de culte, sont bafouées chaque jour par la nature et les pratiques du régime en place", a-t-il encore dit. "Du fait de la répression omniprésente qu'imposent les autorités, les habitants vivent dans une peur incessante et sont incités à fournir des renseignements les uns sur les autres. L'état soumet ses habitants à une surveillance considérable".
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Voilà pour les amis birmans et nord-coréens du Parti Communiste Chinois avec lequel le parti de Sarkozy vient de s'allier pour le meilleur et pour le pire. Et à propos de népotisme, de communisme et de néoconservatisme, hier jeudi, le webmaster de
http://www.monde2bestfriend.over-blog.com écrivait, sur drzz.info, sous mon article intitulé sarko-népotisme contre néo-conservatisme (extraits du commentaire de bestfriend) : "Nicolas Sarkozy a de bonne relations au grand jour avec les grands entrepreneurs de notre pays sans quoi nous ne serions pas grand chose. A la différence de Mitterand et de Chirac qui avaient des réseaux beaucoup plus occultes avec des banquiers, des escrocs internationaux, des loges maçonniques et des marchands d'armes. Les grands patrons ont vu dans N. Sarkozy quelqu'un qui les comprenait alors que ses prédécesseurs les méprisaient parfois. Mais les relations ne sont pas aussi proches que cela . Exemple : comment Sarkozy peut-il être un proche de Martin Bouygues tout en étant un proche de son pire ennemi, c'est à dire Vincent Bolloré ? Autre exemple : pour la haine entre Arnault et Pinault. Sarkozy a des relations importantes avec Bernard Arnault (mais c'est surtout Mitterand qui a aidé le patron de la Financière Agache à devenir l'empereur mondial du luxe), alors que Pinault est surtout l'ami de Jacques Chirac, le pire ennemi de N. Sarkozy" (Fin des extraits du commentaire de bestfriend).
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De son côté, Evan, a réagis à mon article avec notamment cette réflexion : «
Quand à l'irruption éventuelle d'un personnage public d'influence néo-conservatrice en France, surtout d'ici deux ans, j'ai de bonnes raisons de penser qu'après la trahison de Sarkozy, une telle figure serait rapidement taxée de fascisme par l'intelligentsia ».
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Autre réaction, celle du webmaster de
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/ : « Quand à vouloir le diffuser (ndmg : le néoconservatisme) en France et de l'imprégner me semble illusoire. Le néoconservatisme, même si l'on en trouve des adeptes tels vous, le blog drzz par exemple, me semble in-exportable ailleurs dans le monde, tant le néoconservatisme est un truc typiquement américain. Rien que leurs visions messianiques pour la démocratie dans le monde, qui se retrouvent que chez les néocons et qui sont partagées également par des millions d'américains ».
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Et puis vient cette simple question d'un lecteur : « Philippe de Villiers là-dedans ? ».
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Sur la réaction de bestfriend, je dirais ceci : en effet, Sarkozy est mieux disposé que ses prédécesseurs à l'égard des grands groupes industriels français ; néanmoins, depuis le début de la crise financière, Sarkozy, plutôt que de s'attaquer avec courage à l'appareil de l'Etat français qui coûte une fortune pour pas grand chose de positif, a préféré accuser « la haute finance internationale » terme abstrait d'origine marxiste. Et Sarkozy a préféré emprunter de l'argent à des institutions financières étatiques ; je mets ma main au feu que ces institutions sont notamment chinoises et émiraties, ce qui explique l'union sacrée entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois scellée hier ; et ce qui explique le rapprochement stratégique tout récent avec certaines monarchies du Golfe persique.
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Evan argumente qu'une éventuelle figure française néoconservatrice serait rapidement taxée de fasciste par l'intelligentsia. Ce qui selon moi, est parfaitement exact. Mais ce n'est pas nouveau. Et ce n'est pas une raison suffisante pour baisser les bras. Car l'objectif n'est pas forcément de voir un néoconservateur à l'Elysée en 2012. L'objectif est de chercher et de trouver une homme ou une femme qui, en échange de notre soutient électoral, inclura, dans son discours et dans son programme, un certain nombre de valeurs néoconservatrices au sens où Guy Millière les a définies dans son article récent sur Irving Kristol publié sur Metula News Agency et repris en partie par moi-même sur drzz.info et sur monde-info.
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Le webmaster de leblogdjetliberte semble considérer le néoconservatisme comme un ensemble de valeurs spécifiquement américain. C'est à la fois vrai et pas tout à fait vrai. C'est vrai dans le sens où les premiers néoconservateurs étaient américains. Ce n'est pas tout à fait vrai dans le sens où, premièrement, la pensée néoconservatrice a, depuis longtemps, traversé l'Atlantique (la revue 'Commentary' existe en français : 'Commentaires') ; et deuxièmement, ce n'est pas tout à fait vrai dans le sens où certains pays européens ont repris - et reprennent - à leur compte quelques principes néoconservateurs, notamment au plan économique.
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La simple question d'un lecteur, « Philippe de Villiers là-dedans ? », m'amène de façon plus concrète à la dimension politique et, plus spécifiquement, à l'élection présidentielle française de 2012. Laissons de côté les candidats d'extrême-gauche, de gauche, du centre et de l'extrême-droite. Et concentrons-nous sur ce que l'on peut considérer comme « la droite » en France. Pour ce qui me concerne, la droite française inclut : l'aile droite de l'UMP ; une partie du CNI ; le mouvement de Christine Boutin si elle décidait de rompre avec les thèses conspirationnistes style 9/11 ; le mouvement de Carl Lang s'il décidait d'adhérer au concept de société libre de culture judéochrétienne au lieu de se limiter à un concept strictement catholique. Quant à Philippe de Villiers, j'ai bien peur que hormis le cercle restreint de quelques traditionalistes à particule, en quête de respectabilité, il ne rassemblera jamais grand monde.
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On peut toujours me rétorquer que cela fait beaucoup de « si » et de « quant à » pour pas grand chose. Et que jamais les personnes et les mouvements que j'ai cités n'accepteront de constituer une plateforme commune sur l'essentiel. La crise d'autisme du jeune vendeur de disques (D.B.) et son soutient précipité - et sans concertation - à la NDR (et à Pinochet...), cela aussi aurait pu décourager quelques uns. Seulement voilà, il y a tous les autres, tels Guy Millière, Michel Gurfinkiel et Gilles-William Goldnadel par exemple. Comme je l'écrivais hier, la campagne présidentielle débutera en novembre 2011. Il nous reste donc deux ans. Or en deux ans, il peut se passer beaucoup de choses et même beaucoup de catastrophes. Imaginons que mon texte initial concernant une plateforme commune sur l'essentiel, publié en avril 2008, prenne une dimension politique. Je veux dire un texte collectif qui serait signé par des intellectuels de droite. Imaginons que ce nouveau texte - qui ne serait donc plus le mien - soit soumis aux candidats potentiels. Et imaginons que certains de ces candidats déclarent publiquement leur adhésion à ce texte. Que l'on veuille bien y réfléchir. Ce serait même le minimum. Nous sommes vendredi après-midi. Shabbat Shalom et Bon Dimanche.
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Michel Garroté
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