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lundi 3 novembre 2008

Qu'est-ce qu'un antisioniste ?

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Miguel Garroté - Ci-dessous, je verse au dossier de « l’antisionisme » une analyse de mon ami israélien Victor PEREZ (
http://victor-perez.blogspot.com ). J’aimerais réécrire ici ce que j’ai déjà écrit le 19 septembre 2007 – ce sera mon seul témoignage (1) – que je me suis rendu en Israël à trois reprises et qu’avant cela, j’ai été, pendant mes années de jeunesse, un supporter inconditionnel et servile de l’OLP. La première fois, j’ai été en Israël en avril 1983, la deuxième en novembre 1989 et la troisième en juin 1997. En 1983, je fis la connaissance d’Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du siège européen de l’ONU, à Genève, puis de deux historiens israéliens, Bat Yeor, d’origine juive égyptienne et son époux, David Litman, d’origine juive anglaise. En 1983, en Israël, je rencontrais Asher Naïm, d’origine juive libyenne, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et Shlomo Bino, d’origine juive irakienne, directeur pour le Moyen-Orient au même ministère. Je suis arrivé à Jérusalem, en 1983, complètement athée. J’en suis reparti croyant. En 1989, j’ai surtout parcouru Jérusalem-est (principalement son secteur arabe), Nazareth et les villes palestiniennes de la Judée-Samarie (Cisjordanie). En 1997, je me suis notamment rendu à Tel-Aviv, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Nazareth. Par ailleurs, je me suis rendu et j’ai ainsi pu goûter l’islam tel qu’il est, en d’autres occasions, en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et au Maroc. L’analyse de Victor PEREZ ci-dessous m’a semblé intéressante, car elle démontre que l’antisionisme reste l’antisionisme quoi que les divers gouvernements israéliens depuis Ben Gourion à Ehud Olmert fassent ou ne fassent pas. L’antisionisme, en réalité, ne veut pas reconnaître l’Etat d’Israël quel que soit sa politique et quel que soit le tracé de ses frontières. L’antisionisme voudrait que « l’entité sioniste » disparaisse. L’antisionisme considère purement et simplement que les Juifs n’ont rien à faire en Palestine. Cet antisionisme - concocté par Arafat avec ses potes moscovites à l’époque soviétique - n’est plus aujourd’hui le monopole de la gauche et de l’extrême gauche. L’antisionisme est aujourd’hui une conviction très diffuse et très répandue. Y compris dans l’Eglise catholique, où trop prêtres sont antisionistes, pour avoir sciemment voulu voir en Israël, uniquement ce que leurs préjugés leur dictaient de voir avec, dans la foulée, une affligeante méconnaissance de l’histoire biblique et de l’histoire de l’islam et une conception dévoyée des droits de l’homme, dont parle du reste Victor PEREZ ci-dessous. Bonne lecture.
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(1)
catholique et sioniste (suite et fin) par Miguel Garroté
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Qu’est-ce un antisioniste ?
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(Début de l’analyse de Victor PEREZ) Combattre le Sionisme est devenu, pour certains de plus en plus nombreux, une raison de vivre. Tout antisioniste se revendiquant publiquement de ce combat se drapera, pour se justifier, des vertus des droits de l’homme. Il vous exposera, au fil du temps, qu’il n’a rien contre les Juifs mais est contre la politique du gouvernement israélien qui perpétue « l’occupation des territoires palestiniens », « sa colonisation » ainsi que la « répression des autochtones ». On peut en déduire, en conséquence, qu’être antisioniste de nos jours c’est être, sans conteste, contre le gouvernement d’Ehud Olmert qui n’a pas hésité à déclencher des représailles contre les ‘’résistants’’ palestiniens, a développé les ‘’colonies’’ et a poursuivi ‘’l’occupation’’ des territoires. Sans pour autant cesser de rechercher, vainement, un accord de paix avec l’autorité palestinienne.
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L’antisioniste était donc aussi, il y a quelques années, contre les gouvernements successifs d’Ariel Sharon qui n’a pas hésité, lui non plus, à guerroyer contre les ennemis de son pays jusqu’à la victoire, a étendu les ‘’colonies’’ et poursuivi ‘’l’occupation’’. Tout en décidant un retrait unilatéral de la bande de Gaza espérant un début de solution au conflit mais récoltant, en lieu et place, une base arrière des ennemis les plus acharnés de l’état juif. L’antisionisme, c’était encore en remontant le temps une ‘’doctrine’’ justifiant l’opposition au gouvernement d’Ehud Barak qui persista, lui aussi, dans les représailles, ‘’l’occupation’’ et l’extension des ‘’colonies’’. Mais qui cependant, parallèlement, ordonna le retrait du Liban et discuta, lui aussi en vain, à Camp David avec Yasser Arafat d’une paix juste et durable pour la région.
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Être antisioniste, c’était tout pareillement combattre le gouvernement de Benyamin Netanyahou qui ne fit rien contre ‘’l’occupation’’, les ‘’colonies’’, augmenta les représailles contre les bombes humaines et leurs commanditaires mais ordonna après un accord le retrait de la ville de Hébron. Être antisioniste enfin, c’était encore et toujours être contre le gouvernement d’Itzhak Rabin (z’’l), autant ‘’colon qu’assassin’’ que ses successeurs, de surcroît chef d’état-major de TSAHAL lors de la guerre des six jours qui vit Israël s’étendre au-delà de ses frontières et néanmoins prix Nobel de la paix pour avoir signé les accords d’Oslo devant permettre à terme l’entente pacifique entre les belligérants.
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Bref ! L’antisionisme c’est de tout temps, comme on le voit ici, être systématiquement contre les gouvernements israéliens, qu’ils soient de droite, du centre ou de gauche, quelles que soient leurs politiques de main tendue vers la paix. Mais c’est aussi une opposition à toute personne - quel que soit son rang ou sa place dans la société - revendiquant son appartenance au Judaïsme et/ou à Israël et/ou au Sionisme. On peut donc sans crainte affirmer que l’antisionisme est le paravent de l’antisémitisme et qualifier TOUT antisioniste d’ANTISEMITE. Déjà, en Août 1967, le Dr Martin Luther King écrivait : « L'antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l'âme de l'humanité. (…) antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi ».
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A cette période, 1967, il n’y avait pas de ‘’colonies’’, ni de représailles, mais déjà des antisionistes. Ils étaient probablement, alors, contre le développement des colonies israéliennes, contre la dictature démocratique exercée à l’encontre des arabes locaux et, surtout, contre l’occupation par les Juifs d’une petite partie de leur terre ancestrale (fin de l’analyse de Victor Perez).
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Victor PEREZ ©
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