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lundi 3 novembre 2008

Farc : le sale jeu de la France

Miguel Garroté - Je m’étais montré très sévère à l’égard de Sarkozy concernant ses gesticulations contreproductives dans la libération d’Ingrid Betancourt. J’avais également fait quelques révélations et levé quelques lièvres, ce qui créa un certain émoi sur la toile (1). Or, voici que Jacques Thomet, ex-journaliste de l'Agence France Presse notamment en poste en Colombie (il se définit aujourd’hui ainsi : « Journaliste puis rédacteur en chef à l'AFP durant 32 ans, je continue mon travail d'investigation dans des bouquins depuis 2006, sur des sujets percutants. La manipulation de la presse exige une vigilance de tous les instants ») écrit la même chose, se livre à quelques révélations accablantes et nous indique que la France n’a eu absolument aucun rôle dans la libération d’Ingrid Betancourt : (début de l’article de Jacques Thomet) « La France n'a eu absolument aucun rôle dans cette libération [...] Il (ndmg : Sarkozy) n'a fait qu'empirer les choses. J'ai été choqué qu'à deux reprises il puisse s'adresser au chef des Farc, en l'appelant ‘Monsieur’. On ne traite pas avec tant d'égards le chef d'un groupe terroriste qui enlève même des enfants. Lors d'une visite au Proche-Orient, Sarkozy avait dit qu'il ne discuterait avec aucun groupe terroriste. Au même moment, des émissaires français tentaient de rencontrer les Farc. Ce double langage est révoltant. Sans compter qu'en demandant des concessions au gouvernement colombien, qui en a déjà fait beaucoup, la France a fait monter la valeur de Betancourt aux yeux des Farc. [...] Le 1er mars 2008, le bombardement du camp de Raul Reyes, numéro deux de la guérilla, a permis à l'armée de retrouver du matériel informatique. Les 38.000 dossiers mis à jour ont été analysés et validés par Interpol. Dans un d'entre eux, une lettre de Reyes à l'émissaire français Noël Saez, le premier reproche au second d'avoir versé de l'argent, au nom de la France, non aux Farc mais à une autre organisation. De l'argent perdu. [...] le régime colombien n'est pas dictatorial. C'est un régime démocratique. Le président a été élu à deux reprises, à chaque fois au premier tour. [...] Plus d'une dizaine de proches de chefs de la guérilla sont actuellement hébergés en France, notamment en région parisienne, avec le statut de réfugiés politiques. Ils touchent même des subsides de plus de 1000 euros par mois. On en a la preuve à travers les courriers de Reyes. [...] il est déplorable qu'il faille lire les courriers de Raul Reyes pour que cela se sache. Il s'agit d'argent public. Plus grave, je pense qu'il s'agit de concessions faites par la France pour obtenir des contreparties de la guérilla. Seulement cette dernière n'en n'a jamais faite aucune » (fin de l’article de Jacques Thomet).
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