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Miguel Garroté - Nous nous sommes engagés à publier tout document important sur d’éventuelles frappes contre l’Iran. Dans ce cadre, je verse au dossier une analyse de Doug Ireland publiée sur bakchich.info sous le titre « Le principal conseiller d’Obama est un faucon anti-Iran ». Je n’aime pas particulièrement l’approche de Doug Ireland, notamment sa conclusion selon laquelle la possible nomination - par Barak Obama - de Dennis Ross au poste de Secrétaire d’Etat, fait, je cite, « froid dans le dos ». Car une fois de plus, le courant néoconservateur pro-israélien est dépeint comme le diable sur la muraille. Alors que la seule chose qui devrait faire froid dans tous les dos, c’est la légèreté et l’hypocrisie avec lesquelles presque tous les dirigeants occidentaux traitent le dossier nucléaire iranien. J’ajoute pour conclure que l’analyse de Doug Ireland, en soit, ne prouve rien. Car il n’est pas exclu que la rumeur sur la nomination par Obama de Dennis Ross ne soit qu’une manœuvre obambique - une de plus - pour tenter de se rallier certains votes. Et j'ajoute que le bla bla électoral de Obambi sur l'Irak, l'Iran et le Pakistan est totalement incohérant et démagogique.
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Le principal conseiller d’Obama est un faucon anti-Iran
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lundi 3 novembre 2008
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par Doug Ireland pour bakchich.info
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http://www.bakchich.info
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Un faucon anti-Iran pourrait bien hériter du poste de secrétaire d’Etat dans la future administration Obama si le démocrate est élu le 4 novembre. Le récit de « Bakchich ». Dennis Ross, le principal conseiller de Barack Obama sur l’Iran mais aussi possible successeur de Condeleeza Rice au poste de Secrétaire d’Etat, a signé un manifeste sur l’Iran qui prône une ligne dure. Tellement dure que, si elle est appliquée, elle provoquera l’entrée en guerre de l’Amérique contre le pays des mollahs. A l’origine, Ross, 59 ans, est un expert de feu l’URSS, rompu et formé à la Guerre Froide. Il a servi au Conseil de sécurité nationale de Ronald Reagan et notamment dans le staff du néo-conservateur Paul Wolfowitz, pour ensuite devenir le Directeur du planning du Département d’Etat sous James Baker, secrétaire d’Etat dans l’administration de Bush père. Il a également été l’émissaire spécial pour le Moyen-Orient de Bill Clinton. Mais lorsqu’il menait les négociations israélo-palestiniennes, selon les dires de Dan Kurtzner, un juif orthodoxe - cité par Time magazine - qui participait à ces pourparlers aux cotés de Ross et qui est de surcroît un ancien ambassadeur en Israël soutenant Obama, les préjugés pro-israéliens de Ross étaient tellement visibles qu’il n’était pas perçu comme « un médiateur honnête ». Le conseiller du candidat démocrate est en outre le co-fondateur du Washington Institute for Near East Policy, un think-tank établi par l’AIPAC, qui prône une ligne pro-israélienne dure et où Ross officie aujourd’hui comme un « Fellow distingué ». Mais il y a plus scabreux à son sujet. Lorsque Obama a dévoilé qu’il l’accompagnait comme conseiller principal lors de son voyage en Israël en juillet dernier, Time a intitulé son article sur cet énergumène de la sorte : « Le choix conservateur d’Obama pour le Moyen-Orient » et a relevé que, compte tenu de son passé, il était « surprenant de le voir devenir un membre officiel de l’équipe d’Obama ». Et pour cause ! Ross a été le principal auteur du discours très musclé et guerrier d’Obama à la convention de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee, le très conservateur lobby pro-israélien) en juin dernier et dont Bakchich s’était fait l’écho.
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Un sommaire passé inaperçu dans le Washington Post
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Intitulé « Meeting the Challenge : U.S. Policy Toward Iranian Nuclear Development » ., le manifeste anti-Iran a été préparé par un groupe de travail de onze personnes dont Ross. Ses 87 pages ont soulevé tant d’inquiétude et d’indignation chez les intellectuels démocrates progressistes et experts en politique étrangère redoutant une frappe contre l’Iran qu’ils préparent pour après l’élection une lettre ouverte de protestation à l’attention d’Obama. Deux hommes, précisément deux ex-sénateurs de droite ont présidé à la rédaction de ce texte : Dan Coats de l’Etat d’Indiana (un républicain conservateur pur et dur) et Chuck Robb de Virginie. Ce dernier est un démocrate conservateur, ancien gendre du Président Lyndon Johnson, ancien officier du Marine Corps qui a servi au Vietnam et co-fondateur du Democratic Leadership Council, l’association de démocrates de droite, très faucons en politique étrangère. Robb a également été nommé membre du President’s Foreign Intelligence Board par George W. Bush en 2005. Coats et Robb ont publié un sommaire vaguement maquillé du manifeste dans un article qu’ils ont co-signé dans le Washington Post du 23 octobre. Un article passé inaperçu… Le groupe de travail qui a préparé le manifeste compte parmi ses autres membres une belle brochette de néo-conservateurs et d’ancien militaires de haut rang. Les principaux auteurs en sont Michael Makovsky qui a travaillé au Pentagone de Donald Rumsfeld, sous Doug Feith, sous-secrétaire à la Défense, où Makovsky faisait partie de l’équipe qui a fabriqué de toutes pièces les faux renseignements sur les armes de destruction massive ayant servi à justifier l’invasion de l’Irak. Autre co-auteur : Michael Rubin, aujourd’hui membre du staff de l’American Enterprise Institute, un think tank bastion des néo-conservateurs qui a, lui aussi, travaillé dans le cabinet de Rumsfeld. Et que dit exactement ce manifeste ? Qu’aucun accord permettant à la République islamique d’Iran d’enrichir de l’uranium sur son propre territoire de quelle que manière que ce soit (y compris sous le contrôle strict d’inspecteurs internationaux) n’est possible. Mais aussi que l’abandon total par Téhéran de l’enrichissement d’uranium est un préalable à toute négociation.
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Pouvoir attaquer l’Iran depuis « plusieurs endroits »
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Toujours selon ce texte, pour montrer à l’Iran qu’il ne laissera rien passer, le nouveau président doit en outre fortement accroître la présence militaire américaine dans la région dès « le premier jour où il accède à la Maison-Blanche ». Plus précisément, il devra « mettre en place dans la région des forces militaires américaines et alliées plus importantes, déployer des groupes de porte-avions et des navires démineurs, implanter dans la région des stocks de matériel de guerre (y compris des missiles), augmenter localement le nombre de bases militaires, conclure des partenariats stratégiques avec des pays comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour pouvoir être opérationnel contre l’Iran de plusieurs endroits ». Le manifeste va même encore plus loin dans l’hostilité à l’encontre de Téhéran et ajoute que « la présence des forces U.S. en Irak et en Afghanistan offre de nombreux avantages en cas de confrontation avec l’Iran car l’Amérique peut y implanter plus de forces armées et de matériel sous couvert des conflits en Irak et Afghanistan ; et ainsi maintenir un effet de surprise [sic !] stratégique et tactique ». En clair, si Téhéran n’est pas prêt à abandonner tout enrichissement d’uranium sur son propre territoire (ce que l’Iran n’acceptera jamais comme préalable à une négociation), la guerre devient inévitable. Et toutes les étapes intermédiaires, y compris des négociations directes si le nouveau président américain choisit d’en mener, ne seront en réalité que du bla bla et prétexte à relations publiques pour se faire soutenir par la communauté internationale en vue d’une attaque contre le pays des mollahs. Le fait que ce conseiller très écouté par Barack Obama ait signé et aidé à rédiger ce manifeste de faucons anti-Iran n’a pas encore été relevé par la presse américaine. Mais qu’un tel type ait l’oreille du candidat démocrate et semble destiné à un poste important aux Affaires étrangères au sein de la future administration de Barack Obama fait tout simplement froid dans le dos.
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Miguel Garroté - Nous nous sommes engagés à publier tout document important sur d’éventuelles frappes contre l’Iran. Dans ce cadre, je verse au dossier une analyse de Doug Ireland publiée sur bakchich.info sous le titre « Le principal conseiller d’Obama est un faucon anti-Iran ». Je n’aime pas particulièrement l’approche de Doug Ireland, notamment sa conclusion selon laquelle la possible nomination - par Barak Obama - de Dennis Ross au poste de Secrétaire d’Etat, fait, je cite, « froid dans le dos ». Car une fois de plus, le courant néoconservateur pro-israélien est dépeint comme le diable sur la muraille. Alors que la seule chose qui devrait faire froid dans tous les dos, c’est la légèreté et l’hypocrisie avec lesquelles presque tous les dirigeants occidentaux traitent le dossier nucléaire iranien. J’ajoute pour conclure que l’analyse de Doug Ireland, en soit, ne prouve rien. Car il n’est pas exclu que la rumeur sur la nomination par Obama de Dennis Ross ne soit qu’une manœuvre obambique - une de plus - pour tenter de se rallier certains votes. Et j'ajoute que le bla bla électoral de Obambi sur l'Irak, l'Iran et le Pakistan est totalement incohérant et démagogique.
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Le principal conseiller d’Obama est un faucon anti-Iran
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lundi 3 novembre 2008
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par Doug Ireland pour bakchich.info
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http://www.bakchich.info
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Un faucon anti-Iran pourrait bien hériter du poste de secrétaire d’Etat dans la future administration Obama si le démocrate est élu le 4 novembre. Le récit de « Bakchich ». Dennis Ross, le principal conseiller de Barack Obama sur l’Iran mais aussi possible successeur de Condeleeza Rice au poste de Secrétaire d’Etat, a signé un manifeste sur l’Iran qui prône une ligne dure. Tellement dure que, si elle est appliquée, elle provoquera l’entrée en guerre de l’Amérique contre le pays des mollahs. A l’origine, Ross, 59 ans, est un expert de feu l’URSS, rompu et formé à la Guerre Froide. Il a servi au Conseil de sécurité nationale de Ronald Reagan et notamment dans le staff du néo-conservateur Paul Wolfowitz, pour ensuite devenir le Directeur du planning du Département d’Etat sous James Baker, secrétaire d’Etat dans l’administration de Bush père. Il a également été l’émissaire spécial pour le Moyen-Orient de Bill Clinton. Mais lorsqu’il menait les négociations israélo-palestiniennes, selon les dires de Dan Kurtzner, un juif orthodoxe - cité par Time magazine - qui participait à ces pourparlers aux cotés de Ross et qui est de surcroît un ancien ambassadeur en Israël soutenant Obama, les préjugés pro-israéliens de Ross étaient tellement visibles qu’il n’était pas perçu comme « un médiateur honnête ». Le conseiller du candidat démocrate est en outre le co-fondateur du Washington Institute for Near East Policy, un think-tank établi par l’AIPAC, qui prône une ligne pro-israélienne dure et où Ross officie aujourd’hui comme un « Fellow distingué ». Mais il y a plus scabreux à son sujet. Lorsque Obama a dévoilé qu’il l’accompagnait comme conseiller principal lors de son voyage en Israël en juillet dernier, Time a intitulé son article sur cet énergumène de la sorte : « Le choix conservateur d’Obama pour le Moyen-Orient » et a relevé que, compte tenu de son passé, il était « surprenant de le voir devenir un membre officiel de l’équipe d’Obama ». Et pour cause ! Ross a été le principal auteur du discours très musclé et guerrier d’Obama à la convention de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee, le très conservateur lobby pro-israélien) en juin dernier et dont Bakchich s’était fait l’écho.
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Un sommaire passé inaperçu dans le Washington Post
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Intitulé « Meeting the Challenge : U.S. Policy Toward Iranian Nuclear Development » ., le manifeste anti-Iran a été préparé par un groupe de travail de onze personnes dont Ross. Ses 87 pages ont soulevé tant d’inquiétude et d’indignation chez les intellectuels démocrates progressistes et experts en politique étrangère redoutant une frappe contre l’Iran qu’ils préparent pour après l’élection une lettre ouverte de protestation à l’attention d’Obama. Deux hommes, précisément deux ex-sénateurs de droite ont présidé à la rédaction de ce texte : Dan Coats de l’Etat d’Indiana (un républicain conservateur pur et dur) et Chuck Robb de Virginie. Ce dernier est un démocrate conservateur, ancien gendre du Président Lyndon Johnson, ancien officier du Marine Corps qui a servi au Vietnam et co-fondateur du Democratic Leadership Council, l’association de démocrates de droite, très faucons en politique étrangère. Robb a également été nommé membre du President’s Foreign Intelligence Board par George W. Bush en 2005. Coats et Robb ont publié un sommaire vaguement maquillé du manifeste dans un article qu’ils ont co-signé dans le Washington Post du 23 octobre. Un article passé inaperçu… Le groupe de travail qui a préparé le manifeste compte parmi ses autres membres une belle brochette de néo-conservateurs et d’ancien militaires de haut rang. Les principaux auteurs en sont Michael Makovsky qui a travaillé au Pentagone de Donald Rumsfeld, sous Doug Feith, sous-secrétaire à la Défense, où Makovsky faisait partie de l’équipe qui a fabriqué de toutes pièces les faux renseignements sur les armes de destruction massive ayant servi à justifier l’invasion de l’Irak. Autre co-auteur : Michael Rubin, aujourd’hui membre du staff de l’American Enterprise Institute, un think tank bastion des néo-conservateurs qui a, lui aussi, travaillé dans le cabinet de Rumsfeld. Et que dit exactement ce manifeste ? Qu’aucun accord permettant à la République islamique d’Iran d’enrichir de l’uranium sur son propre territoire de quelle que manière que ce soit (y compris sous le contrôle strict d’inspecteurs internationaux) n’est possible. Mais aussi que l’abandon total par Téhéran de l’enrichissement d’uranium est un préalable à toute négociation.
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Pouvoir attaquer l’Iran depuis « plusieurs endroits »
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Toujours selon ce texte, pour montrer à l’Iran qu’il ne laissera rien passer, le nouveau président doit en outre fortement accroître la présence militaire américaine dans la région dès « le premier jour où il accède à la Maison-Blanche ». Plus précisément, il devra « mettre en place dans la région des forces militaires américaines et alliées plus importantes, déployer des groupes de porte-avions et des navires démineurs, implanter dans la région des stocks de matériel de guerre (y compris des missiles), augmenter localement le nombre de bases militaires, conclure des partenariats stratégiques avec des pays comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie pour pouvoir être opérationnel contre l’Iran de plusieurs endroits ». Le manifeste va même encore plus loin dans l’hostilité à l’encontre de Téhéran et ajoute que « la présence des forces U.S. en Irak et en Afghanistan offre de nombreux avantages en cas de confrontation avec l’Iran car l’Amérique peut y implanter plus de forces armées et de matériel sous couvert des conflits en Irak et Afghanistan ; et ainsi maintenir un effet de surprise [sic !] stratégique et tactique ». En clair, si Téhéran n’est pas prêt à abandonner tout enrichissement d’uranium sur son propre territoire (ce que l’Iran n’acceptera jamais comme préalable à une négociation), la guerre devient inévitable. Et toutes les étapes intermédiaires, y compris des négociations directes si le nouveau président américain choisit d’en mener, ne seront en réalité que du bla bla et prétexte à relations publiques pour se faire soutenir par la communauté internationale en vue d’une attaque contre le pays des mollahs. Le fait que ce conseiller très écouté par Barack Obama ait signé et aidé à rédiger ce manifeste de faucons anti-Iran n’a pas encore été relevé par la presse américaine. Mais qu’un tel type ait l’oreille du candidat démocrate et semble destiné à un poste important aux Affaires étrangères au sein de la future administration de Barack Obama fait tout simplement froid dans le dos.
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