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jeudi 30 octobre 2008

Un peu d'unité dans ce monde de fous

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Miguel Garroté - La façon dont sont commentées en France les élections présidentielles américaines révèle, une fois encore, le désordre que vit ce pays en termes d’anthropologie judéo-chrétienne. Entendons-nous bien. L’anthropologie judéo-chrétienne, n’est pas une science ou un jugement, exercés par et pour une élite, bien au contraire. L’anthropologie judéo-chrétienne, c’est tout simplement l’étude, à la fois théologique et philosophique, de la personne humaine sous le regard de Dieu. Le philosophe français Jean-Marie Meyer enseigne cela à des jeunes de 16 ans. Beaucoup de ces jeunes n’iront pas jusqu’au baccalauréat. Au fil de l’histoire, cette anthropologie a jailli et jaillit encore des Psaumes du Roi David, des Appels des Prophètes, tels Isaïe et Jérémie, des Paroles de Saint Irénée, Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin. Nicolas Sarkozy a eu, pendant sa campagne électorale, l’apparente intention, probablement sans même s’en rendre compte, de réintroduire, un peu de cette anthropologie, dans la pensée française moderne. Dans son livre, intitulé ‘La République, la religion, l’espérance’, Nicolas Sarkozy, avait écrit, que les chrétiens ne doivent pas avoir honte de leur foi ; et ne doivent pas avoir de complexe d’infériorité. Intéressante, aussi, la définition de la laïcité selon Sarkozy, qui figure, également, dans ce livre : « Je crois dans une laïcité positive, c’est-à-dire dans une laïcité qui garantit le droit de vivre sa propre religion comme un droit fondamental de la personne. La laïcité n’est pas l’ennemie des religions, au contraire, la laïcité est la garantie pour chacun de nous de croire et de vivre sa propre foi ». Nicolas Sarkozy a conquis la majorité des voix des catholiques et des Juifs ; du moins les voix des catholiques et des Juifs qui ont le courage de s’afficher comme tels. Sarkozy s’est déclaré ouvertement pour l’ordre et le respect de l’autorité. Il a rappelé que les citoyens ont des droits, mais aussi des devoirs. Les catholiques et les Juifs français, se sont montrés, particulièrement sensibles, à ces deux points. Cela dit, la façon, dont sont commentées les élections présidentielles américaines, révèle, le désordre, que vit la France, en termes d’anthropologie judéo-chrétienne. En quoi, la France moderne, s’est-elle coupée, de cette forme-là d’anthropologie ? Il y a de nombreuses causes à cette coupure. La gauche française, a collaboré et gouverné, avec le Parti communiste français ; qui lui, on le sait aujourd’hui, était sous le contrôle du Parti communiste de l’Union soviétique ; qui lui, à son tour, fut l’acteur d’un système, cela aussi on le sait aujourd’hui, ayant tué, à l’échelle de la Révolution bolchevique puis de la troisième Guerre mondiale, dite Guerre froide, directement ou indirectement, plus de 100 millions de personnes dans le monde, entre 1917 et 1992. La gauche française, n’a pas fait, de véritable déclaration publique de repentance, à ce sujet. Et elle souffre, de ce fait, d’un complexe inavoué d’infériorité et de culpabilité. La droite française, elle aussi, garde, un sentiment inavoué, d’infériorité et de culpabilité. Il n’y a pas eu, à ce jour, la moindre tentative, de demande de pardon et de réconciliation, entre la droite actuelle issue de la capitulation, pendant la deuxième Guerre mondiale ; et la droite actuelle issue de la libération, à la fin de la deuxième Guerre mondiale. Or, on sait aujourd’hui, que des personnes, présentées comme des résistants, avaient en réalité, exercé, diverses formes de non-résistance et même de collaboration. On sait aujourd’hui également, à quel point, l’attitude d’un de Gaulle, à l’égard des USA et de la Grande Bretagne, pendant et après la deuxième Guerre mondiale, a compliqué, la lutte, contre Hitler, puis contre Staline et ses successeurs. De plus, la droite française actuelle, se veut, encore, héritière de la Révolution française (1789) et d’une laïcité qui frise l’absolutisme. Tout ceci, est d’autant plus affligeant, que nous n’en sommes, ni à la deuxième Guerre mondiale ; ni à la troisième Guerre mondiale, appelée Guerre froide ; nous en sommes à la quatrième Guerre mondiale, celle menée par le terrorisme islamique et ses supporters contre la société libre de culture judéo-chrétienne. Il y a, aujourd’hui, en France, un ensemble de courants de droite, libéraux, conservateurs et néo-conservateurs. Le courant néoconservateur, ami des Républicains américains et ami d’Israël, avec – un journaliste parmi d’autres – Michel Gurfinkiel, fait le constat suivant : la France souffre de l’hiver démographique ; du choc de l’immigration ; du chaos social ; et de la banqueroute publique. Le courant néoconservateur français écrit cela depuis juin 2007. La personne humaine, sous le regard de Dieu, est corps, âme et esprit. Créée par Dieu, la personne humaine est appelée à vivre dans l’unité de son corps, de son âme et de son esprit. L’esprit permet l’exercice quotidien de la volonté. Cette volonté permet de poser des actes, y compris des actes d’amour, qui vont au-delà de ce que l’on ressent. C’est, en réalité, l’exercice de la liberté intérieure. Tant que la droite néo-conservatrice, la droite libérale et la droite conservatrice – ce ne sont là que des étiquettes, imposées, par le politiquement correct, la pensée unique – ; tant que ces milieux refuseront de se rencontrer, de s’écouter mutuellement, de découvrir qu’ils ont, peut-être, une plateforme commune, au moins sur l’essentiel ; tant qu’il en sera ainsi, la France sera la patrie de l’antagonisme qui divise ; de l’opposition qui s’enferme ; de l’affrontement qui demeure stérile ; des rancunes qui fixent le passé ; des ambitions courtes et individuelles. J’ai écrit tout cela quasiment mot pour mot une première fois il y a exactement 16 mois. La France a besoin de prophètes anthropologiques, qui se donnent, au service de l’unité. En juin 2007, Thierry Boutet, demandait que les catholiques comprennent les motivations de ceux qui, comme la Fondation de service politique, tentent de défendre le bien commun auprès de la majorité actuelle : « Nous avons constamment à nous demander quel est l’acte politique, le vote ou l’alliance tactique, qui donnera le plus de chance et d’opportunité de faire le bien dans notre combat pour le respect de la dignité de la personne (…) Les uns estimeront qu’il faut soutenir un parti de gouvernement, d’autres penseront qu’il faut être dans l’opposition. Ces différences sont légitimes (…) Sur les questions qui concernent la vie, le mariage, l’école et l’éducation, les chrétiens doivent, plus que d’autres, être unis ». Ce qui distingue les néoconservateurs en français de la droite dite nationale, c’est que les néoconservateurs français ne considèrent pas qu’il y ait une soi-disant « déficience intrinsèque » des institutions et les néoconservateurs français ne considèrent pas qu’en y participant, ils deviennent des « alliés objectifs de cette déficience, voire des idiots utiles ». anthropologique. La question qui demeure pour moi en tant que néoconservateur est celle-ci : jusqu’à quel degré les catholiques français sont-ils catholiques ? Et qu’entendent-ils, au juste, par être catholique ? Si je veux répondre à ces questions avec l’aide de l’anthropologie judéo-chrétienne, je dois me souvenir que celle-ci est l’étude à la fois théologique et philosophique, de la personne humaine, sous le regard de Dieu (au fil de l’histoire, je l’écris encore une fois, cette anthropologie jaillit des Psaumes du Roi David, des Appels des Prophètes, tels Isaïe et Jérémie, des Paroles de Saint Irénée, Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin). Bien. Les catholiques français sont-ils à la fois théologiquement et philosophiquement catholiques ? Je crois que le problème commence ici. Que reproche-t-on le plus souvent aux Français ? La polémique verbale et l’individualisme. « Les Français sont des râleurs ». « Les Français ne sont jamais contents ». « Les Français, ce n’est que du blabla et ils ont toujours raison ». Et ainsi de suite. Laissons de côté les reproches et cherchons l’explication. La majorité des catholiques français, même ceux qui ont fréquenté des écoles privées, sont inévitablement marqués par le siècle des libres penseurs et par la révolution française. Les catholiques français veulent bien rester catholiques, mais à un certain nombre de conditions. D’abord, il leur faut impérativement, la défense de leur communauté naturelle. Ce n’est pas uniquement le cas des traditionalistes, je m’empresse de le préciser. Ensuite, il leur faut une personne de référence, laïc ou clerc, au sein de leur communauté. Enfin, il faut que chacune et chacun garde, la possibilité, de s’affirmer, au plan strictement verbal. En dehors de sa communauté qu’il dit naturelle ; en dehors d’une personne à qui se référer ; en dehors de l’affirmation verbale de soi, le catholique français, a beaucoup de peine à survivre et à durer dans la foi. Le catholique français traditionaliste est parfois, sans le savoir, théologiquement catholique et philosophiquement anti-universel. A contrario, le catholique français conciliaire ou charismatique est parfois, sans le savoir, philosophiquement universel et théologiquement anti-catholique. Or, le problème, c’est que, justement, catholique, terme venant du grec, veut dire universel. Cette universalité est théologique et philosophique. Elle a ses racines dans le judaïsme. Par conséquent, pour ce qui me concerne, être néoconservateur, c’est défendre la société libre de culture judéochrétienne. Ce n’est pas défendre ma chapelle ou mon pays. J’écris cela régulièrement depuis 18 mois sur Internet. Ma référence était, est et restera Jacques Maritain. Notre courant de pensée prend une certaine ampleur. Cela peut susciter des ruptures, des rancoeurs et des jalousies. Cela suscitera inévitablement, un jour, des calomnies. J’en ris d’avance, car j’ai déjà expérimenté tout cela dans le passé - surtout de la part de catholiques…- et la terre continue de tourner et moi avec (j’ai résumé tout cela dans un petit livre il y a quelques années ; du coup je sais déjà tout sur moi et les autres aussi…). Le courant néoconservateur avance. C’est cela qui compte. A 52 ans, retiré dans la montagne depuis 2004, j’espère que les jeunes générations prendront bientôt la relève. Aujourd’hui, il a neigé 50 centimètres. Les flocons du Seigneur nous ont bénis. Oui, j’ai voté Sarkozy car je suis, entre autre, de nationalité française. Oui, actuellement, je remets en question Sarkozy car en conscience j’estime que c’est rendre service à la France et rendre service à Sarkozy dont les services (le SIG) surveillent notre courant de pensée. Peut-être Sarkozy reviendra-t-il un jour à ce pour quoi nous l’avons élu. Et s’il ne le fait pas, ce n’est pas tant mon problème mais bien plus celui des générations à venir. Ma carrière, mon avenir, sont derrière moi. Dans la montagne, je me dis simplement que si tant de Juifs et de chrétiens sont morts au 20e siècle, ce sang versé devrait au moins donner un peu de vigilance aux nouvelles générations. Pour le reste, à mon stade, je parle essentiellement aux oiseaux et aux écureuils. Le reste n’a plus vraiment grande importance. Nous sommes tous nés poussière. Nous redeviendrons tous poussière. Et là, oui, nous entrerons dans la vie, la vie éternelle….
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© Miguel Garroté 2008
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