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dimanche 22 juillet 2007

Comment s’enclenche la dépression ?

Autrement dit, comment la dépression se met-elle en marche ? Quand commence-t-elle à fonctionner ? Quand et comment notre vie, « notre affaire », commence-t-elle à mal s’enclencher ?

J’ai côtoyé beaucoup de dépressifs dans ma vie. J’aimerais aborder ici le cas des vrais dépressifs. Je ne prendrais donc pas en compte les personnes – notamment une certaine catégorie de jeunes – qui s’inventent une « dépression » (en réalité une déprime, synonyme de replis sur soi), ou encore, des « crises d’angoisses » (en réalité, la peur de l’effort et du travail), parce qu’ils ont décidé d’écouter leur paresse et leur esprit bavard (à titre d’exemple, en Suisse, ils ont généré un déficit de l’Assurance Invalidité d’un milliard de francs suisses…). Ceux-là n’ont besoin que de deux choses : un bon « coup de pied au derrière », au moins au sens figuré (à partir de 18 ans révolus pour éviter une plainte pénale…) ; et une activité, si possible physique et manuelle. Leurs « maladies » portent les noms d’hypocondrie et de mythomanie. Elles ne nécessitent aucun médicament et elles se soignent avec l’effort.

En revanche, la vraie dépression, s’enclenche et se manifeste, par une détérioration grave de la personne, dans sa santé et dans son comportement : insomnie, épuisement, manque d’appétit, anxiété, pertes de concentration et de mémoire, recours à l’alcool, troubles de l’humeur, etc. Il ne s’agit donc pas uniquement de symptômes psychiques ; mais aussi, parfois surtout, de symptômes physiques et neuropsychiatriques : le système nerveux central est atteint ; les neurones, les terminaisons nerveuses ou les neurotransmetteurs ne fonctionnent plus normalement.

Une très abondante littérature – médicale et autre – évoque l’enfance comme le facteur qui enclenche la dépression. Fort bien. Mais encore ?

Du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud (dès le tout début du 20ème siècle) au philosophe catholique Jean Vanier (dès les années 1960), il a été écrit que l’enfance, surtout l’enfance mal vécue, enclenche la dépression (il y a aussi d’autres facteurs, tels que le deuil, le licenciement, la séparation, le divorce, l’accident, la maladie, etc.). Sigmund Freud avait une conception aberrante et terrifiante de l’enfance et de ses conséquences. La psychanalyse freudienne – qui fixe le malade de façon obsessionnelle sur sa sexualité et sur son nombril – a détruit et détruit encore des vies entières, donc des personnes humaines. Une guerre « ordinaire » n’aurait pas fait moins de victimes… Jean Vanier, en revanche, traite du dépressif comme d’une personne humaine à part entière, dans l’unité de son corps, de son âme et de son esprit. Freud détruit. Vanier reconstruit.

Sur la dépression, on peut lire « La communauté, lieu du pardon et de la fête », de Jean Vanier ; et aussi, « La dépression », également de Jean Vanier.

Jean Vanier, canadien, docteur en philosophie, fonda, en 1964, la communauté catholique de l’Arche, qui accueille notamment des personnes handicapées mentales et des personnes dépressives. Aujourd’hui, les maisons de l’Arche sont réparties sur la plupart des continents de la planète. Jean Vanier est sans conteste, un pilier, de la vie communautaire catholique et oeucuménique, de l’accueil des personnes blessées par la vie et de l’aide aux malades de la dépression.

Certes, tout dépressif, n’a pas forcément sa place, dans une communauté catholique, juive ou oeucuménique exerçant l’accueil. Cela dit, tout dépressif, en lisant « La communauté, lieu du pardon et de la fête » de Jean Vanier, peut trouver des éléments de réponse aux questions qu’il se pose dans le cadre de sa maladie. En lisant « La communauté, lieu du pardon et de la fête », tout dépressif comprendra, aussi, à quel point, les communautés pratiquant l’accueil sont, aujourd’hui, nécessaires. Elles sont à la fois un lieu de guérison et de croissance. Les personnes accueillies constituent, écrit Jean Vanier, le « cœur de ces communautés ». J’aimerais ajouter que les responsables de l’accueil, le font pour servir, et non pour avoir une activité ou un gagne-pain. C’est tout de même une différence considérable avec les structures médico-sociales, terriblement coûteuses, peu efficaces et parfois un brin répressives, mises en place par l’Etat (elles sont parfois une étape nécessaire, mais dans combien de cas aggravent-elles l’état du malade ?). Dans les communautés d’accueil, la personne blessée a le droit d’être elle-même et de le manifester, dans certains cas, « de façon assez turbulente », écrit Jean Vanier. Les responsables de l’accueil découvrent aussi que la personne blessée, sans forcément le savoir, a le rôle de bousculer la communauté dans ses habitudes routinières. Enfin, ils savent que cette personne blessée exige, au quotidien, l’authenticité de leur part. C’est-à-dire la cohérence entre, d’une part, les paroles qu’ils prêchent à leur entourage sur la charité, la compassion et la miséricorde ; et d’autre part, les actes exemplaires qu’ils posent ou devraient poser chaque jour. C’est ainsi que ces communautés sont un lieu de croissance pour les personnes en accueil et, aussi, pour les responsables de ces communautés.

Mais revenons maintenant à la question du présent article : – Comment s’enclenche la dépression ? – . L’enfance joue-t-elle vraiment un rôle si important ? Qu’en dit Jean Vanier ? Dans « La dépression », le philosophe catholique écrit : « La dépression (…) a ses origines dans les blessures de notre petite enfance (…) L’enfant a un cœur extrêmement vulnérable (…) L’enfant souffre terriblement quand sa soif de communion reste sans réponse (…) L’enfant commence alors à se couper de ses émotions trop douloureuses (…) La dépression est le résultat de toutes ces tristesses cachées (…) qui remontent à la surface (…) cette remontée, cette invasion se fait à un moment donné de la vie, à l’occasion d’un échec, d’un événement douloureux, d’un deuil (…) sans que l’adulte d’aujourd’hui puisse les comprendre (…) cette impossibilité de comprendre aggrave la situation. La dépression devient alors une maladie que l’on croit honteuse ».

« L’enfant a un cœur extrêmement vulnérable (…) L’enfant souffre terriblement quand sa soif de communion reste sans réponse », écrit donc Jean Vanier. C’est vrai. Cependant, il ne faut pas non plus oublier que les parents doivent, dès le début, montrer à l’enfant qu’il n’est pas le centre du monde. Les parents doivent, dès son plus jeune âge, montrer à l’enfant qu’ils ne cèdent pas à tous ses caprices ; qu’ils sont en mesure de le corriger. Simultanément, le père et la mère doivent donner du temps, à chaque enfant, individuellement.

L’enfance est parfois (pas toujours et pas seulement comme écrit précédemment), un facteur déterminant de la dépression. Cela dit, je ne puis accepter qu’il faille en rester là. À un moment donné, il faut aller au-delà des souffrances, enclenchées, à l’âge adulte, par une remontée à la surface, soit de l’enfance mal vécue, soit d’une autre cause.


Chouka a écrit :
J’ai connu ces problèmes et j'y ai trouvé une solution qui est peut être personnelle. J’ai appris à pratiquer le yoga entre autre et j'ai le sentiment que le développement de l'exploration des sensations détruit les émotions génératrices de trouble, puisqu’il semble que la dépression a pour origine biologique un excès de fonctionnement du cerveau(un emballement) mais aussi un isolement avec nos fonctions sublimales (défaut d'échange avec ces fonctions ) bien sûr j'ai eu accès à d'autres techniques de développement personnel, dont la relaxation, la concentration, etc... qui m'intéressaient à une époque ancienne de ma vie. Je crois toutefois qu'il ne faut pas craindre de penser par soi même et ne pas trop accorder d'importance à l'avis des autres, qu'ils soient bien ou mal intentionnés (libération, individualisme, courage, angoisse ne doivent pas être culpabilisés ) ils ne doivent pas entraver l'évolution vers la libération et le bien être. Les sensations existent pour l'angoisse, mais aussi tout le long les tracas etc... Salutations.

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