MONDE INFO

MONDE INFO
Monde Info - Centre d'analyses en ligne

vendredi 25 mai 2007


Liban palestinien ou Palestine libanaise ?

Le Fatah al-Islam « palestinien » (une demi-douzaine de nationalités et des liens étroits avec Al-Qaïda…), qui a embrasé le nord du Liban ces derniers jours, était déjà l’auteur des attentats à la bombe, en février 2007, contre deux bus, dans un secteur chrétien près de Beyrouth, la capitale libanaise. Il était aussi l’auteur, de deux hold-up de banques, en Allemagne, en juillet 2006. Le chef du Fatah al-Islam, Shaker al-Absi, a déclaré, en mars 2007, dans le New York Times, qu’il voulait propager, l’idéologie et le combat, d’Al-Qaïda. Shaker al-Absi, est impliqué, dans l’assassinat, d’un diplomate américain, en Jordanie, en 2002. Enfin, Shaker al-Absi, a combattu, en Afghanistan et en Irak. Lors des récents combats, avec le Fatah al-Islam, l’armée libanaise a capturé (outre des Palestiniens), des Saoudiens, des Algériens, des Tunisiens, des Libanais et des Syriens.

M. Karam, politologue au Lebanese Center for Policy Studies de Beyrouth, a tout récemment déclaré, dans le quotidien Le Temps : « Cette flambée de violence a surpris par son intensité, mais elle n'était pas du tout imprévue. On s'y attendait. Il y a quelques mois à Tripoli, l'armée a procédé à plusieurs arrestations d'activistes. De plus, le mouvement Fatah Al-Islam a été inculpé pour les attentats perpétrés il y a peu dans la zone chrétienne. On savait que quelque chose se tramait au nord (…) Certains avancent qu'il (réd : le Fatah al-islam) a été implanté au Liban par des acteurs extérieurs (…) la violence de ces derniers jours est liée au mécontentement énorme qui s'est fait jour au nord du pays, près de Tripoli (…) les partis politiques n'ont rien fait pour y remédier (…) Les pertes subies par l'armée sont énormes. Cela montre à quel point les acteurs politiques libanais n'assument pas leurs responsabilités (…) elle (réd : l’armée libanaise) a (…) fait preuve d'un grand amateurisme (…) On ne peut pas mettre tous les problèmes actuels et l'inefficacité politique sur le dos de la Syrie ou de l'impasse politique dans laquelle se trouve le Liban. Les Libanais eux-mêmes doivent assumer leurs responsabilités. Mais pour l'heure, ils préfèrent la fuite en avant (…) Le Liban a toujours interagi avec la situation régionale. Le fait qu'il connaisse une crise politique et institutionnelle le rend plus vulnérable (…) La volonté de l'ONU d'imposer la création du tribunal pour juger les assassins de Rafic Hariri ne va pas arranger les choses ».

A l’heure où le Liban, est, à nouveau, au bord de la guerre civile, divers pays arabes ont proposé, de livrer, de l’armement, au gouvernement libanais. Et, les USA, ont offert, leur aide militaire. Suite aux combats initiés par le Fatah al-Islam, des milliers de Palestiniens ont quitté le camp de Nahr al-Bared pour celui, voisin, de Beddawi. Par ailleurs, dans le plus grand camp palestinien du Liban, celui de Ein al-Hilweh, des militants palestiniens ont menacé de créer des unités de combats. Le chef du Fatah au Liban (celui du président palestinien Abbas, à ne pas confondre avec le Fatah al-Islam susmentionné), sultan Abul Aynayn, a ouvertement brandi menace d’une révolte dans les douze camps palestiniens du Liban. Autrement dit, quand il s’agit de combattre, le Fatah « modéré » du président palestinien Abbas, n’est pas si éloigné que ça du Fatah al-Islam, lié à Al-Qaïda. Les Libanais ont toujours considéré les 275'000 palestiniens établis au Liban comme une bombe à retardement. Depuis plus de cinquante ans, les camps palestiniens du Liban servent de bases d’entraînement pour des terroristes du monde musulman. En vertu d’un accord aberrant, datant de 1969, les forces de sécurité libanaises, n’ont pas le droit, de pénétrer, dans les douze camps palestiniens établis sur sol libanais. La plupart de ces camps, sont contrôlés, par le Fatah du président palestinien Abbas. Il est vrai qu’au départ, les Palestiniens du Liban, étaient des réfugiés. Il n’en demeure pas moins, que les camps palestiniens du Liban abritent, depuis longtemps, des mouvements terroristes, voués essentiellement, à la destruction, pure et simple, de l’Etat d’Israël. Le rappeler n’est pas politiquement correct. C’est pourtant la triste vérité.

Miguel Garroté
MONDE-INFO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

laissez un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.