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mercredi 30 mai 2007

Législatives en France: choucroute socialiste

Le 26 mai, Ségolène Royal, lance un appel, pour les élections législatives, qui s’adresse, aux électeurs, qui avaient voté pour elle, au second tour, de l’élection présidentielle. « Je veux lancer ici à La Rochelle, dans ma région, un message de mobilisation aux électeurs. Il faut que les 17 millions d'électeurs qui m'ont donné leur voix viennent voter », déclare-t-elle (c’est cool de mobiliser ceux qui ont voté pour elle ; et les autres, s’ils ont soudain envie, peuvent-ils voter pour elle ? Elle, la gauche, pas elle, Ségolène). Ségolène Royal, qui reconnaît avoir entendu parler de démobilisation, rappelle que « les électeurs ne doivent pas rester chez eux (…) Il est important que ce mouvement de fond qui s'est lancé aux présidentielles, cette énergie, cet enthousiasme se transforment aux législatives (…) Quelque chose s'est déclenché qui ne doit pas s'arrêter », déclare-t-elle (pas très clair, tout ça : « se transforment aux législatives » ? Si c’était un tel « mouvement de fond », en quoi a-t-il besoin de se « transformer » ?). Ségolène Royal voit dans les élections législatives de juin « un enjeu démocratique majeur pour que tous les pouvoirs ne soient pas dans les mêmes mains », petit sous-entendu sur une victoire massive de l'UMP, telle qu’annoncée par les instituts de sondages (bizarre, ce genre d’argument : quand le peuple tranche, on doit accepter le verdict, non ?). Ségolène Royal signale encore que « les législatives donnent lieu à des petites phrases » (pas si petites à vrai dire…). Et elle ajoute qu’elle ne veut pas « participer à cela » (serait-elle chaste et pure?). Ségolène Royal précise même : « ce n'est pas moi toute seule qui fais campagne (le préciser, c’est déjà une marque de culot). J'ai dit que j'étais disponible pour les meetings (elle l’a dit, n’empêche, les autres ne l’ont pas souvent invitée) mais ce n'est pas un troisième tour (quoi que…) ». Interrogée sur son absence aux côtés de son compagnon, François Hollande, Secrétaire du PS, lors du lancement de la campagne législative, Ségolène Royal répond qu'elle n'est pas « une machine » (alors là c’est le top, il doit vachement aimer, François).

Le 27 mai, François Hollande appelle les Français à ne pas se résigner à une victoire de la droite aux législatives. « Ne croyez pas que l'élection serait jouée parce qu'on nous l'aurait annoncé ou parce que Nicolas Sarkozy veut avoir tous les pouvoirs », déclare François Hollande (non, Monsieur Hollande, ce sont les électrices et les électeurs qui vont décider). « Ce n'est pas un troisième tour », précise François Hollande (il a du piquer la formule à Ségolène, elle a dit la même chose avant lui). « On ne va pas empêcher Nicolas Sarkozy d'être président de la République, on veut l'empêcher de mener sa politique », poursuit François Hollande (c’est quoi, au juste, la différence ? Les socialistes vont-ils ficher la pagaille, en France, pendant cinq ans, parce que le peuple les a jetés ?). Hollande réclame l'unité « non seulement du PS mais de toute la gauche » (je me marre, comme disait Coluche) et il ne veut pas parler de la suite après les législatives et du nom de son successeur à la direction du parti socialiste. Sur la possibilité de voir Ségolène Royal prendre la tête du parti socialiste, François Hollande dit notamment : « Nous n'en sommes pas là, ce n'est pas le moment » (c’est vrai que l’idée peut faire peur). François Hollande taxe de « ministres de droite » les hommes de gauche au sein du nouveau gouvernement (sacré François, toujours aussi tolérant…).

Le 28 mai, pour la première fois depuis sa défaite, Ségolène Royal est l’invitée du Téléjournal de vingt heures, sur France 2. La présentatrice du Journal n’arrive pas à en placer une. Ségolène Royal, indépendamment des questions qui lui sont posées, débite un programme politique appris par cœur. Son style hargneux à l’égard du vainqueur des présidentielles, ses critiques, parfois grotesques, sur tout ce que l’Elysée a déjà engagé, son regard glacial, son sourire crispé, bref, tout cela agace terriblement. On n’aimerait pas être à la place de son compagnon de route…

Le soir du mardi 29 mai, le parti socialiste, entre, officiellement, en campagne, pour les élections législatives à l’occasion d'un rassemblement à Paris. Rassemblement où Ségolène Royal et les autres se retrouvent, ensemble, pour la première fois depuis la victoire de Nicolas Sarkozy. Ils discutent de ce qu’ils feront s’ils obtiennent la majorité à l’Assemblée nationale (le ridicule ne tue pas…). Le slogan de cette campagne : « combativité, pugnacité et volonté ». Claude Allègre, ancien ministre socialiste et grand pote de l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, a tout récemment déclaré, en substance, dans Libération, que le tandem (houleux) Hollande-Royal, c’était l’incompétence au parti socialiste (on le savait déjà, mais c’est toujours rigolo de lire une autocritique…). « Combativité, pugnacité et volonté »…au sens amour de la lutte et de la polémique.

Le mercredi 30 mai, on apprend que François Hollande critique Nicolas Sarkozy sur Europe 1 : « J'ai trouvé que, depuis trois semaines, on était dans une présidentialisation accentuée, j'allais dire presque paroxystique. Il n'y a pas un sujet, pas un thème qui n'échappe au président de la République. Il contrôle tout (…) Demander un peu d'équilibre, de pluralisme et de respect, c'est quand même la moindre des choses et ce sont les Français qui doivent l'assurer » (là encore, on reste le souffle coupé ; « présidentialisation paroxystique », c’est de la pugnacité délirante Dr Hollande ; quant à la « moindre des choses » que les Français « doivent » assurer, cela veut dire que, moralement, c’est un minimum, que de voter pour la gauche aux législatives ; non mais il se prend pour qui, le compagnon de Ségolène ?).

Toujours le mercredi 30 mai, on apprend, ce que François Hollande a dit, au rassemblement socialiste, de la veille au soir, à Paris : au « pouvoir vorace » de Nicolas Sarkozy, les Français doivent opposer une « gauche coriace » à l'Assemblée nationale. Sarkozy, dit encore Hollande, est une « machine infernale » (autrement dit, 53% des électrices et électeurs français, ont choisi, le 6 mai, une machine vorace et infernale ; et si c’étaient les éléphants du parti socialiste, qui souffrent de pugnacité paroxystique, vorace et infernale ? En tous les cas, pour le simple citoyen, le parti socialiste donne surtout l’impression de pédaler dans la choucroute).

Miguel Garroté
Journaliste d’investigation
Rédacteur responsable Monde-Info

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