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mardi 30 octobre 2007

Turquie: sa part du gâteau irakien


« pour l’amour de Sion je ne me tairai pas »

Quelques liens parmi tant d’autres…

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Israël et Amis d’Israël :
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Sur l’affaire Al-Dura France 2 :
http://www.debriefing.org/index0.php?sectionid=36

La Turquie islamique veut
sa part du gâteau irakien

Miguel Garroté, journaliste
http://monde-info.blogspot.com

Ecrivons-le franchement : en Irak, la Turquie veut sa part de gâteau. Les actes terroristes commis par le PKK communiste sont devenus l’occasion pour les Turcs de revendiquer, à nouveau, le nord de l’Irak. Quelques vingt combattants du PKK ont été tués dimanche 28 octobre lors d’une opération de l’armée turque, dans la province de Tunceli, située dans l’est de la Turquie. L’opération a mobilisé 8’000 soldats turcs. Huit mille soldats turcs pour neutraliser 20 combattants kurdes. Impressionnant, non ? De plus, la Turquie a déployé 100’000 soldats à la frontière irakienne, appuyés par des chasseurs, des hélicoptères et des chars, en vue d’une offensive contre les 3’000 combattants du PKK basés en Irak. Quelques 100'000 soldats turcs pour neutraliser 3'000 combattants kurdes. Toujours aussi impressionnant, non ?

L’armée turque a envoyé samedi 27 octobre du matériel supplémentaire à la frontière irakienne et les préparatifs sont maintenant terminés. « Les USA, comme l’Irak, n’ont rien fait qui ait satisfait la Turquie pour le moment », a déclaré dimanche 28 octobre le Vice-premier ministre turc Cemil Cicek.

« La Turquie a différents instruments à sa disposition face au PKK. Par exemple, nous pouvons utiliser ou continuer à utiliser des moyens diplomatiques ou bien recourir à des moyens militaires. Toutes ces options sont sur la table, pour ainsi dire », a déclaré de son côté, à Téhéran, le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, sur la chaîne de télévision iranienne Press TV. Le ministre turc des affaires étrangères a déclaré cela à Téhéran lors d’une rencontre avec son homologue iranien, Manouchehr Mottaki. Lors de cette rencontre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki a rappelé que l’Iran condamnait les actes de terrorisme commis par le PKK en Turquie.

De son côté, le président génocidaire iranien Mahmoud Ahmadinejad a téléphoné au Premier ministre irakien Nouri al Maliki, un chiite, et au président irakien Djalal Talabani, un Kurde, dans le cadre de cette affaire. Ahmadinejad a dénoncé les activités terroristes du PKK, mais il a privilégié une solution « pacifique ».

Dans un article intitulé « Prévenir la 3ème guerre mondiale », daté du 29 octobre 2007, article paru dans la Jewish World Review, avec une adaptation française dans Sentinelle 5768 © (1), Caroline Glick donne un aperçu de l’incroyable complexité de ce dossier : « Cette semaine, le Premier Ministre turc Recip Erdogan a fait une visite soudaine à Londres. Là, il rencontra Olmert (ndlr. le Premier ministre israélien), qui s’y trouvait ce jour-là. La réunion se tint moins de deux semaines après que le ministre des affaires étrangères (ndlr. turc) Ali Babacan se soit rendu en Israël. Dans une analyse cette semaine du journal Asia Times, M. K. Bhadrakumar, l’ancien ambassadeur de l’Inde en Turquie lia l’intérêt soudain du gouvernement turc en faveur du Hamas en parlant d’une tension avec Israël entre la Turquie et le Kurdistan irakien. Bhadrakumar, remarque qu’Israël a des relations étroites avec le président kurde (ndlr. irakien) Massoud Barzani. Il fit l’hypothèse que l’intensification des discussions de haut niveau signale probablement qu’un arrangement est négocié, impliquant la position de la Turquie sur l’Iran, et la position du Kurdistan irakien sur la Turquie et le PKK. Son opinion est étayée par le fait qu’Erdogan (ndlr. Premier ministre turc) doit rencontrer Bush à la Maison Blanche le 5 novembre ».

Daniel Pipes, le 30 octobre (2), dans « Ambitions turques en Irak », rappelle, quant à lui, des faits historiques essentiels pour comprendre l’actuel jeu d’échec : «
Quelque 100'000 soldats turcs (…) sont prêts à pénétrer en Irak (…) Mais une fois sur place, ils pourraient bien y rester (…) en 1923 (…) Ankara et Londres ne parvinrent pas à conclure un tel arrangement à l’amiable (ndlr. sur le tracé de la frontière entre la Turquie et l’Irak) et la Société des Nations (ndlr. ancêtre de l’ONU) finit par attribuer la province de Mossoul et ses 600.000 habitants à l’Irak (…) La guerre du Koweït (…) incita les forces turques à intervenir 29 fois au-delà de la frontière, renforçant à chaque fois les ambitions d’Ankara sur Mossoul. Ces aspirations atteignirent leur point culminant en 1995, quand près de 35.000 soldats turcs pénétrèrent dans le nord de l’Irak (…) Beaucoup de choses ont changé depuis 1995; Saddam Hussein a été écarté, le leader du PKK séjourne dans une prison turque, des islamistes règnent à Ankara et le nord de l’Irak est devenu un havre de paix à la dérive (…) Les Turcs ont des raisons parfaitement valables de frapper le PKK en Irak, mais l’irrédentisme voilé manifesté par Ankara depuis les années 1990 indique qu’on y nourrit l’ambition de récupérer certaines terres ottomanes (ndlr. terres actuellement irakiennes). En d’autres termes, une frontière moyen-orientale incertaine de plus fait peser des menaces d’instabilité sur la région ».

Résumé et conclusions :
1-
100’000 soldats turcs sont massés à la frontière irakienne, officiellement pour contrer 3’000 combattants du PKK basés en Irak. Personne ne peut rester dupe. Avec quelques dizaines d’hélicoptères équipés de missiles, les Turcs peuvent aisément neutraliser les bases du PKK qui se sont actuellement repliées dans les montagnes nord-irakiennes.
2- l’Iran condamne les actes de terrorisme commis par le PKK en Turquie. Le président génocidaire terroriste iranien Ahmadinejad dénonce les activités terroristes du PKK, mais il privilégie une solution « pacifique » (au sens ahmadinejadique du terme). Autrement dit, l’Iran ne voit pas d’inconvénient à une intervention turque contre le PKK en Irak et ne voit pas d’inconvénient à ce que le Kurdistan irakien soit occupé de façon « pacifique » par l’armée turque. En échange de quoi ? En échange de Kurdes iraniens maintenus sous la férule de Téhéran et en échange d’une poursuite de la mainmise de l’Iran sur la partie chiite de l’Iran et sur le Liban via le Hezbollah. Cela, c’est le scénario irano-turc au détriment d’Israël.
3- L’intérêt soudain du gouvernement turc en faveur du Hamas, en parlant avec Israël d’une tension entre la Turquie et le Kurdistan irakien. Autrement dit, la Turquie renonce à soutenir le Hamas si Israël ne s’oppose pas à une intervention turque en Irak.
4- Un arrangement est négocié (ndlr. notamment entre Israël et la Turquie) impliquant la position de la Turquie sur l’Iran, et la position du Kurdistan irakien sur la Turquie et le PKK. Cela est étayé par le fait qu’Erdogan (ndlr. Premier ministre turc) doit rencontrer Bush à la Maison Blanche le 5 novembre. Autrement dit, Israël pourrait fermer les yeux sur l’opération turque en Irak, si la Turquie ferme les yeux sur le bombardement des centrales nucléaires iraniennes par les USA ou Israël. Cela, c’est le scénario israélo-turc au détriment de l’Iran.
5- Une fois en Irak, les 100'000 soldats turcs pourraient bien y rester, pour récupérer certaines terres ottomanes (ndlr. terres actuellement irakiennes). En d’autres termes, une
frontière moyen-orientale incertaine de plus fait peser des menaces d’instabilité sur la région. Donc, si la Turquie occupe de façon prolongée le Kurdistan irakien, cela réduit à néant la création d’un Grand Kurdistan, à cheval sur la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak. Et si Israël bombarde les centrales nucléaires iraniennes, cela réduit à néant la création d’un Grand Croissant fertile iranien, depuis le Golfe persique, avec la partie chiite de l’Irak et jusqu’au Liban, avec le Hezbollah. La question est donc de savoir qui, d’Israël ou de l’Iran, parviendra le mieux à négocier des arrangements avec la Turquie.

6- A noter que dans les deux cas de figure (scénario irano-turc ou scénario israélo-turc), l’Irak resterait partiellement occupé par l’armée turque. Autrement dit, pour dissuader la Turquie de pénétrer et de rester trop longtemps dans le nord de l’Irak, Bush n’a qu’une solution : dire au maître chanteur et Premier ministre turc Erdogan, le 5 novembre prochain, à la Maison Blanche, que ce n’est pas le moment de ficher le bazar. Que dans le nord de l’Irak, l’armée turque se retrouvera, à terme, nez à nez avec l’armée américaine. Que l’armée américaine peut approvisionner ses troupes en Irak autrement que via la Turquie. Que de toute façon, les centrales nucléaires iraniennes et les alliés de l’Iran seront, un jour, détruits. Que les porte-avions américains déjà présents dans le Golfe et les 150'000 (130’000+20'000) soldats américains déployés en Irak sont là pour régler toutes ces questions, justement. Bush peut se permettre de dire cela à Erdogan. Il peut se le permettre, parce que l’alliance de circonstance entre la Russie orthodoxe cryptocommuniste, la Turquie islamo-laïque post-ottomane, l’Iran chiite intégriste et la Syrie laïque alaouite, cette alliance rocambolesque n’a aucune espérance de vie à moyen et à long terme. Bush a lancé l’opération Grand Moyen Orient en 2003. Espérons qu’il l’assume jusqu’en 2008 au moins.

(1)
http://www.desinfos.com/article.php?id_article=8443

(2)
http://www.ajm.ch/wordpress/, 30 octobre 2007

Néoconservateur : attaché à un idéal ne transigeant pas sur les valeurs judéo-chrétiennes, dans une économie libre de marché et dans une société démocratique. Catholique : universel, c’est à dire, attaché à Dieu qui s'étend à tout, qui s'étend partout. Philo-sioniste : reconnaître, pour nos frères aînés dans la foi, un Etat juif dans des frontières réellement défendables.
Documentation :
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-11091708.html et
http://www.lefigaro.fr/debats/20071010.FIG000000056_nicolas_sarkozy_est_il_un_neoconservateur.html

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