Michel Garroté – Les six monarchies arabo-musulmanes du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) tiendront, samedi prochain à Ryad (Arabie Saoudite), une réunion sur la Syrie, après l'échec (en raison des vetos russe et chinois) au Conseil de Sécurité de l'ONU, d’une résolution floue, censée condamner la répression du clan Assad. Cela dit, le pays-membre du Conseil de Coopération du Golfe le plus actif, ce n’est pas l’Arabie saoudite, mais le Qatar. En effet, celui-ci est devenu le centre névralgique du monde arabe. Les initiatives diplomatiques du Qatar sont à l’origine de nombreuses actions politiques arabo-musulmanes. Le Qatar appuie les activistes islamistes du « printemps arabe ». Le Qatar a une diplomatie hyperactive au Proche et au Moyen Orient, ainsi qu’en Afrique et en Asie.
Le palestinien Mahmoud Abbas, chef du Fatah et le palestinien Khaled Mechaal, chef du Hamas ont signé, lundi dernier au Qatar, un accord de réconciliation en vue d’un « gouvernement d’union nationale ». Le Qatar joue un rôle diplomatique primordial dans le conflit syrien. En Libye, le Qatar a été le premier pays arabo-musulman à avoir soutenu ouvertement les rebelles, y compris au plan militaire, jusqu’à la chute de Kadhafi. L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani considère qu’un nouveau Proche et Moyen Orient se met en place et il prend toutes ces initiatives, officiellement, « pour assurer la stabilité régionale », louable intention dont il est permis de douter. Le Qatar a supervisé un accord de paix entre le gouvernement soudanais et un groupe rebelle du Darfour, mais sans effet.
Le Qatar a parrainé un accord interlibanais ayant certes mis fin à une crise politique et ayant également permis l’élection d’un président, mais sans éradiquer la milice terroriste du Hezbollah. Le Qatar a offert sa médiation dans le conflit du Yémen, dans le conflit entre Djibouti et l’Érythrée ainsi qu’au Tchad. Utilisant la chaîne de télévision al-Jazira, qu’il finance depuis 1995, l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani a éclipsé l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Égypte, etc. Toutefois, que le Qatar agit dans certains dossiers avec le feu vert de l’Arabie saoudite. Le Qatar qui entretient de bonnes relations avec des individus et des groupes politiques rivaux pour s’imposer comme un acteur dans la région compte néanmoins sur des partenariats utiles, y compris avec son grand voisin saoudien dans le dossier syrien.
En clair, le Qatar s’agite beaucoup, mais sans contrarier l’Arabie saoudite ; et sans contrarier l’Organisation de la Coopération Islamique, infiniment plus puissante et influente que le Conseil de Coopération du Golfe. En Europe en général et en France en particulier, le Qatar effectue d’importants investissements, non dépourvus d’arrière-pensées politico-religieuses. Pour sauver votre peau, vendez tous vos biens à l’émir du Qatar.
Michel Garroté
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