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Avant toute chose, j’aimerais rappeler, qu’au mois de mai dernier, Jean-Patrick Grumberg, propriétaire et directeur de drzz.info, a porté, à la connaissance de nos lectrices et de nos lecteurs, les informations, fournies par la justice américaine. Justice américaine qui, au mois de mai, s’était appuyée, quasi-exclusivement, sur les allégations de la plaignante.
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C’est tout à l’honneur de Jean-Patrick Grumberg d’avoir procédé de la sorte. C’est tout à son honneur, car, en sa qualité de Juif, il aurait pu être tenté, par solidarité communautaire, d’ignorer les informations, fournies par la justice américaine, et, de prendre la défense de DSK. Or, il n’a pas fait cela. Bien. Maintenant, reprenons les rebondissements de l’Affaire DSK proprement dite.
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Pour commencer, je précise, qu’en cas de procès, interviendront, le procureur et la police judiciaire ; la plaignante et son avocat ; l’inculpé et ses avocats ; le juge ; et le jury. Celui-ci donnera son verdict en s’appuyant sur les faits. Et le juge prononcera la sentence.
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Autrement dit, à ce stade et pour l’instant, ce que disent la plaignante et son avocat ainsi que ce que disent l’inculpé et ses avocats n’ont pas de valeur définitive, ou, tout au moins, ce qu’ils disent ne remplace pas le verdict du jury et la sentence du juge. Détail piquant, l’on ne sait même pas, si, en fin de compte, le procès aura lieu. Certes, il y a une Affaire DSK. Mais, il y a, aussi, et, peut-être, surtout, une sacrée hypocrisie à la française.
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Car, en effet, les commentaires de politiciens français et de journalistes français constituent, jour après jour, depuis plus de trois semaines, autant de virages à 180°. Le devoir de réserve n’a pas été – et n’est toujours pas – respecté. Le travail – difficile – de la justice américaine, n’a pas été, et, n’est toujours pas, respecté. La présomption d’innocence non plus.
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Dans un premier temps, beaucoup allèguent que la plaignante est une pauvre victime, musulmane pratiquante, innocente, chaste et pure ; et que DSK est, depuis des décennies, un délinquant sexuel multirécidiviste (les femmes noires de Sarcelles, dont DSK fut maire, femmes noires qui connaissent bien DSK disent qu’il est incapable de violences sexuelles ; qui connaît les faits, ces femmes noires de Sarcelles qui ont un casier vierge si j’ose dire ou Nafissatou Diallo qui s’avère être une délinquante ?).
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Dans un deuxième temps, beaucoup allèguent que la plaignante est une trafiquante de drogue, une blanchisseuse d’argent sale et une prostituée ; et que néanmoins, DSK reste un délinquant sexuel multirécidiviste. Beaucoup confondent – et mélangent – les allégations de l’avocat de la plaignante avec les faits appréciés par la police judiciaire (appréciations de la police judiciaire qui ont évolué au fil de l’enquête ; et qui ne correspondent pas à ce qui a initialement été pris en considération par la police judiciaire). Voilà pour les commentaires de politiciens français et de journalistes français.
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En revanche, pratiquement personne, en France, ne propose, un véritable débat, sur les abus sexuels perpétrés, notamment, par des politiciens français et des journalistes français. Pratiquement personne, en France, ne propose, un véritable débat, sur le lien éventuel entre, d’une part, la société devenue hyper-sexualisée ; et d’autre part, les délits sexuels.
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En somme, l’on veut que DSK soit jeté en prison et qu’il y mange des macaronis avec fromage pour le restant de ses jours ; et, en même temps, l’on veut maintenir – à tout prix – un système dans lequel sont devenus normal (bientôt obligatoire afin de ne pas passer pour un ringard et afin de réussir sa vie ?) la pornographie, l’échangisme caviar bling bling, la bisexualité, l’homosexualité, la trans-sexualité, l’idolâtrie du phallus et de l’anus, le recours au préservatif qui pourtant n’est pas ‘safe’ à 100%, la prostitution des mineurs et la pédocriminalité. Voilà pour l’hypocrisie à la française.
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Voyons maintenant où en est l’Affaire DSK. D’après les dernières informations, Nafissatou Diallo se serait « brièvement réfugiée » dans une autre suite, après la supposée agression. Après avoir nettoyé la suite 2820, elle serait entrée à 12h06 dans la suite 2806 de celui qui est alors directeur général du FMI.
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Concrètement, dit-on, après avoir croisé un collègue lui indiquant que la voie était libre dans la suite 2806 de DSK. A 12h26, la clé magnétique aurait ouvert la suite 2820 - pendant une minute au plus - puis à nouveau la 2806. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nouvelles informations sont difficiles à décrypter.
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Nafissatou Diallo, après avoir quitté - ce n’est pas prouvé - précipitamment la suite (suite 2806) occupée par DSK, se serait « réfugiée » dans la suite 2820 qu'elle savait, semble-t-il - mais ce n’est pas prouvé non plus - inoccupée, avant d'être, paraît-il, trouvée par sa supérieure hiérarchique, la responsable de son étage (la même Nafissatou Diallo qui dit avoir croisé un collègue lui indiquant que la voie était libre dans la suite 2806 de DSK).
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Sa supérieure hiérarchique, responsable de son étage, l’aurait alors conduite dans la suite 2806 (celle de DSK) pour que Nafissatou Diallo lui explique ce qui (selon Nafissatou Diallo) venait de se produire et pour que Nafissatou Diallo « reprenne ses esprits », dit-on dans la presse française. Là encore, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nouvelles informations sont difficiles à décrypter.
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Ces « données », dit-on, viendraient « conforter » le récit (par ailleurs truffé de mensonges) de Nafissatou Diallo. Mais l’on doit s'étonner, tel que l’a d’ailleurs fait le site du ‘Daily Beast’, que cette « découverte » apparaisse aussi tard.
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Sans compter que, pour tout arranger, en France, on découvre, les récents contacts, entre la chaîne d’hôtels Sofitel du groupe Accor et l’Elysée sans que celui-ci ne démente. Et, toujours en France, une journaliste, récemment, porte plainte contre DSK (des années après les faits présumés), retire sa plainte, puis, réintroduit sa plainte…
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Le procureur de New York, dont l'enquête ressemble, de plus en plus, à un feuilleton-fiction aux dimensions planétaires, à un Fukushima sexuel, ne cesse de surprendre. Cela dit, en cas de procès, c’est le jury qui donnera son verdict et c’est le juge qui prononcera la sentence. Le procureur (élu par sa circonscription) n’a pas le monopole de l’application de la loi, bien au contraire.
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Michel Garroté
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Michel Garroté 2011 http://drzz.fr/
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