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lundi 11 avril 2011

Le National-Etatisme de Marine Le Pen - Par Michel Garroté

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Force est de constater, qu’en France, une fois de plus, absolument aucun parti politique, ne propose, une véritable économie libre de marché. Au contraire, dans la perspective des présidentielles et des législatives de 2012, tous les partis français, sans exception, font de la surenchère étatiste, y compris l’UMP qui, depuis 2007, n’a rien changé aux prébendes illicites de l’appareil de l’Etat (seule exception : La Droite Libre ; cf. le lien en bas de page).
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Au troisième millénaire, au 21e siècle, en 2011, la France est toujours aussi allergique à l’économie libre de marché, aux reaganomics, à l’économie de Ronald Reagan, à l’économie d’Arthur Laffer, Jude Wanniski, George Gilder et Robert Bartley (cf. le lien en bas de page).
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Même le Front national - qui dans d’autres domaines que l’économie aime tellement se distinguer, avec ses justesses mais aussi avec ses excès, de tous les partis en lice - fait dans l’étatisme, et, même, dans le national-étatisme. Ce qui n’a pas manqué de susciter quelques analyses, ça et là.
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Ainsi, Christian Menanteau, sur RTL (cf. le lien en bas de page) analyse le programme économique du FN, récemment présenté par Marine Le Pen : « On va regarder sa philosophie. C'est un virage radical, par rapport aux précédentes propositions du Front National. Depuis les années 80, ce parti était très proche des thèses de Ronald Reagan : libéralisme pur et dur, refus catégorique de toute intervention de l'État, baisse massive des impôts et anti-syndicalisme musclé » (Note de Michel Garroté :  premièrement, les thèses de Reagan n’étaient pas aussi caricaturales que l’affirme Menanteau ; deuxièmement, les thèses de Reagan ont sauvé l’économie américaine qu’un certain Jimmy Carter avait flanquée parterre ; troisièmement, le Front National a cessé d’être « reaganien » à la chute de l’URSS, en 1992, lorsque des dizaines de milliers de membres du Parti Communiste Français ont adhéré au Front National).
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Christian Menanteau sur RTL : « Et bien, le cadre que dresse aujourd'hui Marine Le Pen est totalement à l'opposé. On passe de cet ultra-libéralisme à une sorte de "colbertisme", cette doctrine dirigiste et protectionniste imposée par Jean-Baptiste Colbert, le contrôleur général des finances de Louis XIV et qui a, manifestement, encore de l'influence en France ».
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Christian Menanteau sur RTL : « Cette option se traduirait : 1. Par la sortie de l'euro et le retour du franc accompagné d'une forte dévaluation de la monnaie. 2. Par la fermeture des frontières aux produits, mais aussi aux hommes. 3. Par une renationalisation de certaines grandes sociétés qui furent publiques avec, notamment, la création d'un grand service bancaire. Et puis enfin, une réforme fiscale qui fusionnerait, entre autres, l'impôt sur le revenu et la CSG. Ce programme vous est-il apparu suffisamment crédible pour être appliqué ? ».
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Christian Menanteau sur RTL : « Il faut d'abord dire qu'on en jugera quand il sera vraiment définitif mais, d'ores et déjà, de grands points d'interrogation sont ouverts : 1. Sortir la France de l'euro, bien sûr que c'est techniquement possible mais, économiquement, une lecture lucide de tous les indicateurs montrent que, si c'est à la portée d'une économie puissante comme l'Allemagne, ce serait une épreuve terrible pour la France. 2. Dévaluer notre future monnaie : c'est une augmentation forte et garantie du prix de toutes nos importations, sans être pour autant certains que cela doperait nos exportations, tout simplement parce qu'elles ne sont pas stratégiques pour le reste du monde. 3. Fermer seul ses frontières dans un monde globalisé, c'est très périlleux. Nous sommes, en effet, très dépendants des productions étrangères. Quand Hitachi arrête ses usines au Japon, on cesse de fabriquer des Peugeot, à Sochaux ».
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Christian Menanteau sur RTL : « Par ailleurs, le moteur de notre activité, c'est la consommation, et les prix importés flamberont et le pouvoir d'achat plongerait, et l'indexation des salaires sur les prix n'y changera pas grand chose. Cela signifie-t-il que Marine Le Pen n'a aucune chance, dans un débat qui serait contradictoire ? ».
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Christian Menanteau sur RTL : « La légèreté, en matière économique, n'a jamais empêché personne de briller en politique, d'autant que la candidate du Front National dispose de deux atouts. Le premier, c'est qu'elle peut, sans risque d'être démentie, souligner les échecs constants des politiques mises en œuvre depuis 30 ans dans la lutte contre le chômage, contre les déficits, contre la désindustrialisation, contre l'inefficacité de la fiscalité. Et puis, son second joker, c'est qu'elle s'adresse à un électorat plus populaire, plus jeune, désabusé à force de prendre de plein fouet le chaos économique et qui pourrait être, lui, tenté par l'aventure », conclut Christian Menanteau.
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De son côté, la revue de presse LSB, à propos de ce programme, signale : « Marine Le Pen, entourée d'économistes, a présenté son projet économique (cf. les liens en bas de page). On y trouve, entre autres, une volonté étatiste : un Etat stratège pour planifier la ré-industrialisation de la France (secteurs, filières d’étude,…) ; un Etat fort garant des services publics. Yves Daoudal - signale LSB - montre, avec la nouvelle affiche du 1er mai (cf. le lien en bas de page), que les temps changent au FN », conclut LSB.
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Une doctrine dirigiste et protectionniste, une renationalisation de certaines grandes sociétés actuellement privées et qui furent jadis publiques, un Etat pour planifier la ré-industrialisation de la France, aucun doute, Marine Le Pen et le Front National proposent, pour l’échéance 2012, du National-Etatisme. Pauvre France.
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Michel Garroté
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Le lien vers reaganomics, économie versus Ronald Reagan :
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Le lien vers La Droite Libre :
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Le lien vers RTL :
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Les liens vers LSB :
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