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Ce que la CIA fait réellement en Libye
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Par Michel Garroté
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Ce n’est plus un secret.
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Barack Hussein Obama a signé un décret secret autorisant des opérations secrètes de la CIA en Libye.
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Mais, encore une fois, j’insiste, ce n’est plus un secret.
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On raconte même, ça et là, que la CIA est en Libye pour soutenir les rebelles contre Kadhafi. Admettons. Mais on raconte aussi, toujours ça et là, que les services de renseignement américains ont de sérieuses interrogations sur la nature de la rébellion et sur l'identité de ses dirigeants, ce qui pousse les services secrets américains à la prudence. Et cela, c’est déjà beaucoup plus réaliste, comme explication.
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En clair, les agents de la CIA sont en Libye pour voir jusqu’à quel point les rebelles sont des jihadistes et des terroristes. Et pour ce qui me concerne, si la CIA, qui est un service de renseignement civil, révèle sa présence en Libye, c’est peut-être pour mieux masquer la présence – éventuelle – du renseignement militaire américain sur sol libyen, afin d’évaluer quel genre de rebelles sont ces gens que la « communauté internationale » et « l’opinion publique » nous présentent comme des démocrates épris de liberté.
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Du reste, Mike Rogers, Président de la Commission du Renseignement de la Chambre des Représentants, au Congrès américain, s'oppose à toute livraison d'armes aux rebelles. Et de son côté, Bruce Riedel, un expert du Proche-Orient qui a été agent de la CIA et conseiller d'Obama, déclare : « Toute la question au sujet de la formation et des équipements (à fournir aux rebelles) est de savoir qui sont les rebelles ».
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Toute la question est là, en effet. Dieu merci, cela devient de plus en plus réaliste, aux USA, comme approche. Mieux vaut tard que jamais, d’ailleurs. Car à un moment donné, nous avions vraiment l’impression que Sarkozy avait réussi à bluffer tous les Américains avec son coup de tête libyen.
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Les responsables et les experts américains qui suivent l'évolution en Libye estiment que ni Kadhafi, ni les rebelles – qui maintenant réclament des armes aux pays occidentaux – ne sont en mesure de remporter des victoires décisives. Les frappes de la coalition internationale ont affaibli Kadhafi. Mais les rebelles sont inexpérimentés et désorganisés.
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Selon des fuites (organisées, évidemment, comme toutes les fuites), le décret secret – qui n’est donc plus secret – signé par Barack Hussein Obama « autorise de manière générale un certain nombre d'actions éventuelles en vue d'atteindre un objectif précis et confidentiel » (nous, les journalistes, nous adorons ce genre de formulation précise et concrète…).
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Des opérations ultérieures, telles que des livraisons d'armes ou d'argent, devront, en outre, bénéficier d'un nouveau feu vert de Barack Hussein Obama. Feu vert qu’Obama ne donnera pas, si la CIA, le Pentagone et la Commission du Renseignement de la Chambre des Représentants, disent « non ».
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Car même Obama ne peut pas tout se permettre et ne faire que du grand n’importe quoi. Aux USA, les membres du Congrès (de la Chambre des Représentants et du Sénat) ont toujours été là pour calmer le jeu quand la Maison Blanche s’enflamme.
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Alors, s’il vous plaît, ne confondons pas Maison Blanche et Palais de l’Elysée…
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Et avant de retirer tout pouvoir à Kadhafi pour donner les pleins pouvoirs aux rebelles, assurons-nous, une bonne fois pour toutes, que ces rebelles libyens ne sont pas en train de nous mijoter le premier Califat maghrébin de ce 21ème siècle.
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Michel Garroté
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