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Début mars, divers Sites
catholiques ont publié, en primeur, des extraits, du nouveau livre, à paraître,
de Benoît XVI, livre intitulé "Jésus de Nazareth, de l'entrée à Jérusalem
à la Résurrection". Autrement dit, il est question, dans les extraits
susmentionnés, de la montée de Jésus à Jérusalem ; mais, aussi, de sa
passion, de sa mort et de sa Résurrection.
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Dans ce contexte, le
mercredi 2 mars, l’agence de presse Guysen News International (GNI) a publié
cette dépêche : « Le pape Benoît XVI exclut la responsabilité des
juifs dans la mort de Jésus. Dans son livre "Jésus à Nazareth", dont
quelques extraits viennent d'être publiés, le chef de l'Eglise catholique souligne
qu'il n'y a "aucun fondement biblique ou théologique" à l'accusation
qui a justifié la persécution des Juifs depuis 2000 ans », a conclu la
dépêche de l’agence GNI du 2 mars.
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Sans entrer dans le
détail, je signale simplement, qu’il est ici question, d’une l’allégation
catholique, selon laquelle, le peuple juif serait soi-disant « peuple
déicide » ou encore « peule qui a fait mourir Dieu ».
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Toujours dans ce même
contexte, le jeudi 3 mars, la revue de presse LSB a reproduit le commentaire
que voici : « Les médias en retiennent que le pape exonère le peuple
juif de l’accusation de déicide. L’expression “peuple déicide” pour désigner le
peuple juif ne se trouve dans aucun texte du magistère, ni dans aucun texte des
pères de l’Eglise. Le mot “theoktonoi” (jamais précédé du mot peuple) se trouve
17 fois dans l'immense corpus patristique (autant dire quasiment jamais) ».
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« En outre, le
dictionnaire Bailly ne le traduit pas par “déicide”, mais par : “qui fait
mourir Dieu”, montrant ainsi qu'il faut se méfier des anachronismes et des
préjugés. On trouve “deicida”, en latin, dans un seul texte, de saint Pierre
Chrysologue, traduisant un “théoktonoi” de saint Grégoire de Nazianze »,
ajoute le commentaire que la revue de presse LSB a reproduit dans un post daté
du 3 mars.
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Pour ce qui me concerne,
je sens que le débat est loin d’être clos. Je dirai même, que les affirmations,
des uns et des autres, sur le sujet, ne font que commencer. Les allégations, en
provenance de divers bords, elles aussi, ne font qu’amorcer, le commencement,
d’un débat.
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Toujours pour ce qui me
concerne, il est exact que la théologie catholique ne juge pas le peuple juif « coupable »
de la mort de Jésus. La théologie catholique dit, au contraire, que le Père a
livré son Fils unique pour le salut de toute l’Humanité.
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En clair, si le peuple
juif était effectivement l’acteur de quelque chose dans cette histoire, alors,
le peuple juif était - tout au plus et sans le savoir - l’instrument de la
volonté du Père. Car la volonté du Père était bel et bien de livrer Son propre
Fils, Jésus, à la mort ; et cela, pour le salut de toute l’Humanité.
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Autrement dit, si par
hypothèse, Jésus n’avait pas été livré aux Romains qui, eux, sur décision du
citoyen romain Ponce Pilate, ont crucifié ce même Jésus, il se trouverait
certainement, aujourd’hui encore, quelques catholiques antisémites - et donc pas
catholiques - pour alléguer, que le peuple juif, au temps de Jésus, aurait
soi-disant « empêché », que s’accomplisse, la volonté de Dieu le
Père. Volonté de Dieu le Père de sauver toute l’Humanité en livrant Son propre
Fils à la mort.
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Mais la problématique
qui est ici posée, ce n’est pas simplement de confirmer, qu’au plan théologique,
le catholicisme ne peut pas être antisémite. Car saint Jean évangéliste, saint
Bernard de Clairvaux et Jacques Maritain, en leurs temps respectifs, ont déjà
proclamé cela, de façon claire, concrète et définitive.
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La problématique qui est
ici posée, c’est aussi, de tenter de comprendre, comment et pourquoi, pendant
2'000 ans, tant de catholiques, en contradiction avec leur propre théologie,
ont imputé, au peuple juif, la « responsabilité », de la mort de
Jésus.
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Et c’est sous cet
angle-là, ai-je écrit plus haut, que pour ce qui me concerne, le débat est loin
d’être clos. Je souhaiterais, bien entendu, que ce débat, soit, avant tout, un
travail historique et philosophique ; un travail sans passions
désordonnées.
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Mais je suppose que mon
souhait est le genre de souhait que l’on formule sous l’effet d’une insolation.
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Sans doute, aujourd’hui,
à Tel Aviv, suis-je resté, trop longtemps, exposé au soleil, à regarder les
jolies filles.
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Nous sommes vendredi
soir. Shabbat Shalom.
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Michel Garroté, vendredi
4 mars 2011, depuis Tel Aviv.
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Sources :
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