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jeudi 31 mars 2011

La dette française approche les 1'600 milliards d’euros - Michel Garroté à Tel Aviv


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Les gens savent-ils encore compter ? Ou les gens deviennent-ils hermétiques dès qu’on parle en millier de milliards d’euros ?
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La « dette de l'Etat » français s'élève à 1'245 milliards d’euros. A cette « dette de l'Etat », vient s’ajouter la « dette publique » française, soit la dette des administrations de sécurité sociale (plus de 170 milliards fin décembre), la dette des administrations publiques locales (plus de 160 milliards) et les dettes des organismes divers d'administrations centrales (15 milliards). Autrement dit, le total de la dette publique française s’élève à près de 1'600 milliards d’euros pour une population de 65 millions d’habitants.
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La dette publique devrait atteindre 86,2% du PIB en 2011. A titre purement indicatif, 1'600 milliards d’euros de dettes, c’est l’équivalent de 8'800 milliards de francs français de dette. Pour 65 millions d’habitants dont beaucoup ne travaillent pas (chômeurs), ne travaillent pas encore (étudiants) ou ne travaillent plus (retraités). Auxquels s’ajoutent ceux qui ne rapportent rien et qui coûtent chers (fonctionnaires).
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Malgré 1'600 milliards d’euros de dettes, l’économie française reste une économie étatisée, une économie de privilèges et une économie de subventions étatiques. En dépit de cette situation ruineuse, les partis politiques français, quels qu’ils soient, ne proposent aucun véritable plan de rigueur, aucune prise de risque et aucune politique de profits. Pire, les mots « rigueur », « risque » et « profits » sont tout simplement proscrits du vocabulaire politiquement correct. Comme si l’on pouvait continuer à mentir sur 1'600 milliards d’euros de dette et continuer à vivre comme si de rien n’était. Toutefois, quelques voix s’élèvent, en France, pour aborder les sujets tabous avec franchise et lucidité. Michel Garroté
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Ainsi, Jacques Garello à propos de la peur de prendre des risques et la peur de rester une personne libre et responsable, écrit (extraits) : « La peur enserre l’Occident, et particulièrement la France. D’abord, pourquoi cette peur du risque ? D’abord parce qu’il y a des risques, faciles à repérer, et dont on nous rebat les oreilles avec quelque insistance : risque nucléaire (en vedette hélas), risque climatique, risque du manque d’énergie, ou du manque de nourriture, risque de l’immigration, risque du terrorisme, du fanatisme. Mais, fondamentalement, je crois que les pays développés ne supportent plus l’incertitude, et finissent par assimiler l’avenir à un risque. Or, le risque n’est pas l’incertitude. Le risque naît de l’écart entre le résultat obtenu et le résultat attendu ».
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« Admettre cet écart éventuel, c’est accepter le risque. Mais, inversement, peut-on éviter l’écart ? Il nous faut humblement accepter que si nous forgeons notre avenir, l’avenir ne nous appartient pas totalement. Les caprices de la nature, qui peuvent verser en catastrophes, ne devraient pas engendrer notre colère, mais stimuler notre énergie à nous adapter, notre ardeur à nous reconstruire. Ainsi, semble-t-il, réagit le peuple japonais. Tel n’est pas le chemin pris depuis quelques décennies dans le monde occidental. Car l’Etat s’est mis en tête de se charger du risque, et de garantir l’individu depuis le berceau jusqu’au tombeau. Les gens ne supportent plus le moindre accident de parcours, ils ont été définitivement déchargés de tout souci futur. Plus besoin d’épargner, de s’assurer, de veiller à sa santé, à son éducation, à son emploi : la Nouvelle Providence s’occupe de tout ».
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« Moyennant quoi elle est habilitée à vous spolier de votre travail et de vos biens. Le risque, jusque là perçu au niveau individuel et familial, est désormais socialisé, et ce faisant, il est devenu global. Tout le monde court le même risque en même temps puisque tout le monde a le même assureur tous risques. Le revers de la médaille c’est que lorsque l’assureur n’assure plus, il n’y a plus de recours possible au niveau personnel : on a désappris à réagir et à se prendre en charge. Le risque majeur dont on doit se débarrasser c’est le risque de l’Etat Providence. Les individus et les communautés doivent revendiquer leurs responsabilités, et reprendre en mains ce qui n’aurait jamais dû leur échapper : le projet personnel d’avenir. Personnel, il met en éveil le sens de l’initiative et de l’engagement, il traduit le sentiment de chacun face aux lendemains : il y aura des audacieux et des timorés, des gens actifs et des gens résignés », conclut Jacques Garello.
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De son côté, Jean-Yves Naudet, à propos de la nécessité du profit, écrit (extraits) : « Les colonnes de la presse écrite et les journaux radiotélévisés se sont concentrés sur l’actualité internationale, Japon et Libye. Cette priorité s’imposait. Maintenant reviennent des papiers plus économiques et plus hexagonaux, dont beaucoup ont été consacrés au ‘scandale des superprofits’. Les profits des entreprises du CAC 40 se seraient montés à 82,5 milliards en 2010, en hausse de 65%. Mais ce qui choque les médias nous semble plutôt une bonne nouvelle. Préfèrerait-on des pertes ? Que faire de ces 82,5 milliards ? Voilà de l’argent qui va dans la poche des actionnaires, pensent la plupart des gens. Même si cela était, serait-il scandaleux de rémunérer les propriétaires de l’entreprise ? ».
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« Rappelons au passage que parmi les actionnaires il peut y avoir, du fait de la participation, des salariés de l’entreprise. Toujours est-il que les profits ne vont pas surtout dans la poche des actionnaires. Seule une faible partie des bénéfices est distribuée en dividendes. La plupart des dividendes qui seront proposés aux assemblées générales sont très modestes, entre un et deux euros par action, parfois même moins de 1 euro ! La plus grande part des profits reste dans l’entreprise et constitue ce qu’on appelle l’autofinancement. Le profit est en effet la principale source du financement des investissements productifs ».
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« Privilégier l’autofinancement, plutôt que la distribution de gros dividendes, c’est préparer l’avenir de l’entreprise, c’est avoir le souci du long terme et c’est se souvenir, comme l’avait dit le chancelier social-démocrate Helmut Schmidt, que ‘les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les investissements de demain font les emplois d’après-demain’. Le profit est donc la condition de la pérennité et du développement de l’entreprise. Il a donc un caractère éminemment ‘social’. La situation des entreprises reste en effet fragile. Notre taux d’impôt sur les bénéfices des sociétés est le plus élevé d’Europe (34,43 %, contre 29,3% en Allemagne) : c’est autant qui diminue la capacité d’autofinancement ».
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« La critique des profits élevés n’a de sens que s’ils ont été obtenus, dans un système étatisé, à l’aide de privilèges, de monopoles artificiels, de professions fermées, de subventions étatiques (Note de Michel Garroté – Ce qui reste le cas en France et c’est bien là le problème). Mais s’ils ont été obtenus à partir de choix libres, sur un marché concurrentiel, ils deviennent justifiés sur le plan économique comme sur le plan moral », conclut Jean-Yves Naudet.
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C’est bien là le discours que l’on voudrait entendre de la bouche de l’UMP, de la bouche du gouvernement français et de la bouche du président français. Avec des actes. Si possible.
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Correspondance de Michel Garroté à Tel Aviv
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