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vendredi 25 mars 2011

Et si nous avions laissé les Libyens s’entretuer sans intervenir ? – Michel Garroté à Tel Aviv


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Et si nous avions laissé les Libyens s’entretuer sans intervenir ?
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Michel Garroté à Tel Aviv
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Le Chef d'Etat-major français, Edouard Guillaud, déclare, aujourd’hui vendredi, sur les ondes de la radio ‘France Info’, qu'il pense que les opérations en Libye se prolongeront pendant des semaines et qu’il espère qu'elles ne dureront pas des mois. C’est ce que, personnellement, j’appelle une stratégie – d’information aux journalistes – désastreuse.
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De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé – en harmonie avec Sarkozy – déclare : la coalition va « continuer les frappes aériennes ». « Nous ciblons sur les moyens militaires et sur rien d'autre ». Cela doit être la centième fois que Juppé répète cette formule, toujours la même, depuis huit jours. Encore un expert en stratégie d’information aux journalistes.
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Pendant ce temps, en Syrie touchée par une vague de contestation sunnite la répression du régime alaouite a fait au moins 100 morts avant-hier mercredi. Sauf inattention de ma part, Sarkozy, Juppé et le Chef d'Etat-major français Edouard Guillaud n’ont pas encore déclaré, à ce stade et pour l’instant, qu’une coalition va débuter des frappes aériennes contre la Syrie en ciblant les moyens militaires syriens alaouites et rien d'autre.
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La coalition, dont personne n’a d’ailleurs compris qui elle englobe et qui elle n’englobe pas, la coalition, écrivais-je, a débuté son opération le 19 mars, soit deux jours après l'adoption, par l'ONU, de la résolution N°1973, pour, nous dit-on, faire cesser la répression sanglante – perpétrée par le dictateur Kadhafi – contre une révolte qui a débuté le 15 février. Révolte dont on ignore qui elle inclut et qui elle n’inclut pas, notamment en matière de mouvements islamistes extrémistes libyens et non-libyens…
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Hier jeudi, après des négociations rocambolesques, les pays membres de l'OTAN auraient trouvé un semblant d’accord. En effet, les 28 pays membres de l'OTAN seraient convenus, hier jeudi, de faire respecter une zone d'exclusion aérienne en Libye pour « protéger les civils face aux forces du dictateur Kadhafi ».
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Mais les 28 pays membres de l'OTAN ne seraient pas tombés d'accord pour « prendre le commandement de l'ensemble des opérations militaires ». On attend, paraît-il, une décision, dimanche prochain, sur un éventuel élargissement du mandat qui « permettrait à l'OTAN de viser par exemple des objectifs au sol pour protéger les populations civiles ».
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On peut lire, ça et là, sur le wire et sur le net, qu’après quatre jours de discussions, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré que le mandat de l'OTAN n'allait, pour l'instant, pas au-delà de la mise en œuvre de la zone d'exclusion et d'un embargo sur les armes. Anders Fogh Rasmussen a ajouté que les forces de l'OTAN pourraient se défendre le cas échéant.
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A une question sur la possibilité pour l'OTAN de frapper des forces au sol ou de mener une action contre Kadhafi, Anders Fogh Rasmussen a répondu : « Pour le moment, il va encore y avoir une opération de la coalition et une opération de l'OTAN ».
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Anders Fogh Rasmussen a ajouté que les négociations se poursuivaient pour faire jouer à l'OTAN un rôle plus important et qu'une décision serait arrêtée dans les prochains jours. Dans l'intervalle, il y aura une étroite coordination pour éviter les conflits entre membres de la coalition et membres de l’OTAN. Bref, c’est un peu le bazar.
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Pour le moment, peut-on lire, ça et là, sur le wire et sur le net, le commandement des opérations en Libye est centralisé par les Américains (ce qui est relatif, mais bon…). Cela dit, Obama (qui veut sortir les USA des conflits armés en Afghanistan et en Irak) veut aussi, de ce même fait, un transfert, du commandement de l’actuelle coalition, à l’OTAN, dans un délai de quelques jours et non pas de quelques semaines.
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Mais la France estime que si les 28 pays membres de l'OTAN se mettent d'accord pour transférer le mandat de la coalition actuelle à l’OTAN, cela équivaut à donner à l'OTAN le contrôle « politique » des opérations militaires. C’est la premières fois qu’on nous prend à ce point la tête avec un présumé contrôle « politique » de l’OTAN.
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En réalité, la vrai raison de tout cela, c’est que la France ne veut pas d’ennuis avec la Ligue arabe. La Ligue arabe qui représente, non pas les peuples arabes, mais les dictateurs qui oppriment les peuples arabes.
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Et c’est pour ménager les dictatures arabes, que la France veut, qu’en cas de transfert du mandat, depuis la coalition vers l’OTAN, celle-ci prenne en compte les avis de « l'instance de pilotage politique », incluant la Ligue arabe, autrement dit, incluant les régimes des pays arabes, qui exportent, vers la France, leur pétrole, leur gaz, leurs migrants, leurs coutumes, leurs lois, leurs prières dans nos rues et leurs projets permanents de constructions de mosquées supplémentaires.
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« Instance de pilotage politique » incluant la Ligue arabe qui se réunira à Londres mardi prochain (c’est dans quatre jours). Or, on attend une décision, dimanche prochain (c’est dans deux jours), sur un éventuel élargissement du mandat qui permettrait à l'OTAN de viser par exemple des objectifs au sol pour protéger les populations civiles.
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Autrement dit, on décide dimanche prochain ; mais en même temps, on décide de ne pas décider avant mardi prochain ; et ainsi de suite…
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Et comme si tout cela n’était pas déjà trop compliqué, la France veut, en plus, se mêler de ce que la Turquie devrait faire ou ne pas faire. La Turquie, qui est membre de l’OTAN. A ce propos, le Parlement turc a approuvé, hier jeudi, la décision du gouvernement islamiste turc de se joindre aux opérations navales de l'OTAN au large de la Libye.
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Le régime islamiste turc est d’accord pour envoyer quatre frégates, un navire de soutien et un sous-marin. Mais le régime islamiste turc veut, en même temps, utiliser son pouvoir de veto au sein de l'OTAN, pour limiter - ou même empêcher - les frappes contre les infrastructures libyennes. En clair et en résumé, le désaccord turc sur les bombardements a empêché les 28 pays membres de l'OTAN de confier à celle-ci la mise en œuvre de la zone d'exclusion aérienne en Libye.
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Hier jeudi, l'amiral américain James Stavridis, commandant de l'OTAN en Europe, se trouvait en Turquie pour négocier la participation turque dans la coalition. La Turquie ne souhaite pas être visible sur le front. Mais la Turquie semble prête à assurer les arrières de la coalition. La base de l'OTAN d'Izmir, sur la côte turque, pourrait être intégrée au dispositif de surveillance aérienne de la Libye.
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La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, à propos du résultat assez lamentable des récentes négociations, a déclaré que l'OTAN est une structure bien adaptée pour coordonner cet effort international et garantir que les pays participants travaillent ensemble efficacement pour remplir les objectifs communs. Les responsables de l'OTAN veulent que leurs opérations pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne débutent dans un délai de 48 à 72 heures.
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Les opérations de l’OTAN seront placées sous le commandement de l'amiral américain Samuel Locklear. Avec une réunion prévue dimanche prochain et une autre réunion prévue mardi prochain, le délai de 48 à 72 heures, fixé hier jeudi, va être difficile à tenir. Les USA et l’OTAN, commencent à en avoir plus qu’assez, de voir les Européens en général et les Français en particulier accumuler des réunions, qui servent à fixer les dates, des prochaines réunions, et ainsi de suite.
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Correspondance de Michel Garroté à Tel Aviv
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