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jeudi 23 décembre 2010

Un ex-dictateur de droite est condamné. Et les autres ?

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Les médias européens annoncent - avec jubilation - que l'ancien dictateur anticommuniste argentin Jorge Videla, âgé de 85 ans, qui était au pouvoir de 1976 à 1981, a été condamné à la prison à vie, le mercredi 22 décembre 2010, pour l'exécution d'opposants et pour d'autres crimes. Un dictateur de droite est condamné. Qu’en est-il de tous les autres dictateurs de la planète ? Rien.
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Jorge Videla a donc été condamné en 2010 au terme de son deuxième procès depuis celui de 1985, il y a 25 ans. L'ancien général argentin avait, en effet, déjà été condamné à vie, en 1985, lors d'un procès, pour crimes commis sous la dictature, crimes commis il y a une trentaine d’années. Mais la condamnation à vie, prononcée en 1985, avait été effacée, en 1990, par une grâce présidentielle de Carlos Menem, président issu de la gauche et au pouvoir dans les années 1990. Grâce présidentielle qui a été déclarée anticonstitutionnelle en 2007. Une décision confirmée par la Cour suprême en avril 2010. La Cour suprême argentine avait également abrogé, en 2005, les lois d'amnistie des crimes du Régime Videla.
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Depuis, plusieurs procédures ont été engagées contre Jorge Videla, qui avait pris la tête du putsch du 24 mars 1976 et qui avait dirigé le pays jusqu'en 1981. Mercredi 22 décembre 2010, le général Videla a été jugé pour l'exécution de 31 détenus politiques. Des preuves suffisantes ont été réunies pour affirmer que Jorge Videla était le plus haut responsable de l'élaboration du ce plan d'élimination des opposants appliqué par la dictature militaire. Videla a déclaré mardi, veille du verdict : « J'assume pleinement mes responsabilités. Mes subordonnés se sont contentés d'obéir à des ordres ». Jorge Videla a toujours revendiqué « l'honneur de la victoire dans la guerre contre la subversion marxiste ». En 2001, Videla avait également été poursuivi pour sa participation au Plan Condor, mis sur pied conjointement par les régimes d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de la Bolivie et de l'Uruguay en vue d'éliminer les opposants communistes.
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Le fait qu’à la même époque (1976-1981), des millions et des millions de personnes humaines souffraient terriblement – et en silence – de l’autre côté du rideau de fer, rideau tiré de la mer Baltique à la mer Adriatique, ainsi que dans tous les pays satellites de l’URSS de la planète, ce fait-là ne semblait pas émouvoir grand monde (cf. le documentaire « Radio Free Europe : la guerre des ondes », Arte). Les paumés de gauche à cette époque voulaient leur petite révolution à eux, quitte à faire le jeu du KGB. Les paumés de gauche à cette époque ne songeaient pas à la Guerre froide. Ils rêvaient de guerre anti-impérialiste. Les jeunes occidentaux qui aujourd’hui se convertissent à l’islam radical et adhèrent à Al-Qaïda sont à peu près aussi crétins que les paumés de gauche étaient crétins à l’époque 1976-1981.
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Pour ce qui me concerne - c’est une tranche d’histoire authentique que je vous narre de façon politiquement très incorrecte - je tombais, à la même époque (1976-1981), je ne sais plus trop comment d’ailleurs et peu importe, sur un livre de l’avocat péruvien, également chroniqueur au quotidien El Comercio, Alfonso Baella Tuesta. Le livre de Alfonso Baella Tuesta est intitulé « El poder invisible » – en français cela signifie le pouvoir invisible – et ce livre a été publié, en espagnol, en 1977 aux éditions Andina. Ce livre constitua à l’époque une magistrale et accablante investigation, avec pièces à conviction à l’appui, sur l’infiltration de la gauche latino-américaine par les services secrets cubains et donc aussi – par la force des choses – l’infiltration de la gauche latino américaine par les agents des services secrets soviétiques et est-allemands qui téléguidaient les réseaux castristes. Le livre d’investigation de l’avocat journaliste Alfonso Baella Tuesta m’avait retourné, dans tous les sens du terme. Et dans la gauche universitaire genevoise, avec ses nombreux « réfugiés politiques » latino-américains, en clair des militants d’extrême-gauche pas très démocrates, on m’en voulut à mort. Non seulement je n’étais plus l’ultra-gauchiste que j’avais été jusqu’en 1980. Mais en plus, j’étais devenu, en juin 1980, un anticommuniste convaincu.
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En 1980, le responsable de la Mission des Forces Libanaises pour l’Europe, Mission basée à Lausanne, en Suisse (à l’époque, cette mission avait plus de poids que n’importe quelle ambassade libanaise), responsable que je nommerai ici Cedar (car dans ce cas bien précis je ne puis révéler la véritable identité), Cedar me demanda de devenir son attaché de presse. J’avais fait la connaissance de Cedar par l’intermédiaire de sa sœur, qui étudiait avec moi à l’Université. La sœur de Cedar, une chrétienne libanaise à la fois pleine de charme et extrêmement intelligente, avait substantiellement (et néanmoins chastement) contribué à me faire quitter les eaux troubles de l’OLP et Consorts pour faire de moi un ami des chrétiens du Liban. La sœur de Cedar étudiait à Genève et résidait chez ses parents et ses trois frères juste de l’autre côté de la frontière suisse, à Ferney-Voltaire, en France. Sans cette famille, je serais peut-être resté un ultra-gauchiste pour quelques années encore.
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D’autre part, la même année 1980, le rédacteur en chef du mensuel anti-communiste L’Impact, Valentin Philibert (c’était bien son vrai nom), me proposa de devenir rédacteur dans une agence de presse internationale qu’il venait de créer à Genève, l’agence Voxmundi S.A. Valentin Philibert était de père suisse et de mère russe. Il avait brillamment réussi dans une maison d’édition genevoise de revues horlogères, la maison d’édition Hugo Buchser. En parallèle, Valentin Philibert avait lancé la revue L’Impact, puis l’agence Voxmundi. Je tombais sur Valentin Philibert le plus bêtement du monde, en lisant sans faire exprès une annonce dans la Tribune de Genève, un quotidien qu’il m’arrivait de lire une fois tous les six mois. J’acceptais les deux mandats, celui de Cedar avec les Forces Libanaises et celui de Valentin Philibert avec Voxmundi S.A. J’ignorais totalement que ce faisant, j’allais en réalité travailler à la fois avec le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises et avec le service de renseignement de l’armée argentine. Non seulement je n’allais pas me ranger comme je l’avais imaginé. mais au contraire j’allais sérieusement aggraver mon cas au regard du politiquement correct.
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Je travaillais donc dès 1980, à temps partiel, comme attaché de presse pour Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises, avec ses bureaux, situés Avenue du Rond Point, à Lausanne, en Suisse. Et je travaillais, dès la même année 1980, comme journaliste professionnel rémunéré - a plein temps - pour Valentin Philibert (c’était bien son vrai nom), Directeur l’Agence de presse internationale Voxmundi S.A., établie Rue des Glacis de Rive, à Genève, en Suisse également. La priorité de l’Agence de presse internationale Voxmundi S.A. était de diffuser à la presse européenne des dépêches d’agence factuelles et objectives sur des pays, d’une part, menacés par le communisme soviétique ; et d’autre part, systématiquement dénigrés par les médias. Parmi ces pays l’on pouvait compter divers Etats, tels par exemple Israël, l’Afrique du Sud ou l’Argentine.
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En outre, à Voxmundi, nous avons à l’époque édité et diffusé, sous forme de livre, « Les stratèges de la peur : vingt ans de guerre révolutionnaire en Argentine », une enquête sur les réseaux terroristes communistes argentins réalisée par Pierre de Villemarest. Qui était cet homme de l’ombre ? En 1940, Pierre de Villemarest, âgé de 17 ans, fonda La Dernière Colonne qui apporta à Emmanuel d’Astier sa coopération pour le mouvement de résistance Libération. En 1941, Pierre de Villemarest prit ses distances de ce dernier, refusant de coopérer avec les communistes. En 1943, Pierre de Villemarest servit dans l’Armée secrète. Créant un réseau de renseignement, il travailla au sein du réseau Galien. Pendant deux ans, il fut traqué par la Gestapo. De juin à septembre 1944, Pierre de Villemarest commanda au feu un Groupe Franc et obtint à ce titre plusieurs médailles.
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Après la seconde Guerre mondiale, Pierre de Villemarest participa à la dénazification de l’Allemagne. Il fut aussi en poste au bord du lac de Constance, dans ce goulot d’étranglement entre l’Allemagne (Lindau), l’Autriche (Bregenz) et la Suisse (Skt-Gallen), pour intercepter les agents secrets allemands qui tentaient d’obtenir un Laissez-passer de la Croix Rouge leur permettant de filer en Amérique latine et au Moyen Orient (cf. le documentaire « La Guerre des Loups », France 3). En 1950, il quitta les services de renseignements et commença à travailler comme journaliste. Cela, c’est côté face. Côté pile, le parcours est très différent : Pierre de Villemarest était le gendre du docteur Henri Martin, un des fondateurs de la Cagoule. Pierre de Villemarest a aussi été proche de l’OAS pendant la guerre d’Algérie. En 1970, il fonda le Centre Européen d’Information et en 1972 il lança une lettre confidentielle portant son nom.
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Pour dire les choses clairement, Pierre de Villemarest, au plan politique, était proche du Front National et proche de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. J’ai rencontré Pierre de Villemarest à plusieurs reprises entre 1980 et 1998. Il est décédé en 2008. En 1980, il nous donna un coup de main avec son enquête « Les stratèges de la peur : vingt ans de guerre révolutionnaire en Argentine ». Cela dit, je considérais Pierre de Villemarest comme un paranoïaque, obsédé par les soi-disant complots en général et par les soi-disant complots mondialistes en particulier (CFR, Trilatérale, etc.). Ces théories fumeuses sur les soi-disant complots, à l’époque très prisées par l’extrême-droite, sont reprises aujourd’hui, en 2009 (30 ans plus tard…), par la blogosphère d’extrême-gauche. A ma connaissance, la seule analyse sérieuse écrite, à ce jour, sur le CFR et la Trilatérale est celle de Michel Gurfinkiel (« De Bilderberg à Téhéran »). Bref, j’admirais le rôle de Pierre de Villemarest dans la résistance contre les nationaux-socialistes pendant la Deuxième guerre mondiale. J’admirais aussi ses connaissances sur le KGB, le GRU et la Stasi. En revanche, je le suspectais d’en rajouter volontairement sur le mondialisme, afin de plaire à ses lecteurs, en majorité d’extrême-droite et catholiques traditionalistes. Ses lubies sur Israël et sur les USA m’agaçaient franchement. Elles m’agaçaient d’autant plus qu’à la même époque, je travaillais avec les Forces Libanaises et qu’à ce titre j’avais des contacts avec les Israéliens.
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L’idée de Voxmundi, en théorie, était sans doute une bonne idée. En pratique, cette idée restait cependant une idée peut-être naïve. Car la presse écrite était réticente à reprendre les dépêches d’une agence de presse internationale fondée par le Rédacteur en Chef de l’Impact, un magazine mensuel qui osait s’afficher pro-israélien, et en plus anticommuniste, un péché grave à l’époque. L’Impact et Voxmundi diffusaient des informations factuelles et objectives, sur des pays mal vus dans les médias, tels que Israël, l’Afrique du Sud ou l’Argentine (mais aussi sur certains pays musulmans, ce qui à mon sens, était une erreur ; mais il est vrai qu’à l’époque personne, à part Bat Ye’or, n’avait anticipé les concepts de jihad et de califat, n’est-ce pas…). Voxmundi informait sur des pays dont les dirigeants de l’époque étaient conspués par la gauche occidentale. Mais des pays qui, en même temps, au plan géostratégique, ne devaient en aucun cas tomber dans le giron soviétique, sous peine de voir le Monde libre perdre des alliés de premier plan face à l’expansionnisme de l’URSS. A cet égard, Israël était – et reste – la seule véritable démocratie de tout le Proche et de tout le Moyen Orient, excepté peut-être l’Irak depuis peu et encore…
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L’Afrique du Sud était le seul pays ou un des rarissimes pays – en dehors de l’URSS – à produire des matières premières stratégiques comme par exemple le chrome, le vanadium, le titane, le manganèse, l’uranium, le nickel, etc. L’Argentine était – et demeure – un pays clé d’Amérique du Sud ; et qui plus est, un pays avec accès direct au cône sud de continent américain ; et avec accès direct à l’Antarctique et ses richesses, manganèse, nickel, etc. ; accès direct à l’Antarctique comme d’ailleurs pour l’Afrique du Sud, car, l’aurait-on oublié, la terre est ronde ? Or donc, précisément dès ces années 1980, des accords stratégiques secrets lièrent Israël, l’Afrique du Sud et l’Argentine. Je rencontrais dans ce cadre et pour mon travail de journaliste des représentants de ces trois pays. Le cas d’Israël, à l’époque gouverné par Menahem Begin du parti Likoud, était particulièrement intéressant, et de fil en aiguille, je tissais d’étroits contacts avec l’Etat hébreu. En cette période, les plus importantes initiatives – contestables ou pas contestables, mais importantes – de Menahem Begin furent primo les Accords de Camp David avec le président gauchiste et obtus Jimmy Carter (un jour Begin montra à Carter sur une carte les 9 miles qui séparent, d’une part, Netanya en Israël au bord de la mer ; et d’autre part, la ville palestinienne de Tulkarem sur le tracé de la Judée Samarie ; mais Carter ne savait pas et ne sait toujours pas lire une carte).
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Et secundo, dans le sillage des Accords de Camp David, Begin conclut le Traité de paix israélo-égyptien avec le président égyptien Anouar El Sadate et avec l’ineffable Carter. Ainsi donc, Begin procéda au retrait israélien du Sinaï. Sadate avait obtenu un vaste territoire en échange d’un petit bout de papier. Pour « compenser » aux yeux des musulmans la paix avec Israël, Sadate intensifia les persécutions contre les chrétiens coptes d’Egypte. La femme de Sadate tenta de s’enrichir en faisant du business avec des Israéliens. Puis, Sadate fut assassiné par des militaires égyptiens. Mes amis au Ministère israélien des Affaires étrangères me dirent en souriant qu’avec l’Egypte, Israël était passé de la paix froide à la guerre froide. Par ailleurs, Begin eut le bon sens de prendre au sérieux l’antisionisme et l’antisémitisme très concrets du dictateur sanguinaire Saddam Hussein. En 1981, Begin ordonna le bombardement du réacteur nucléaire irakien de Tammuz, dit « Osirak » (construit grâce à Giscard et Chirac), par l’aviation israélienne. La stratégie de Begin, dont on ferait bien de se souvenir aujourd’hui face au nucléaire offensif iranien, cette stratégie était très claire : « À aucun prix Israël ne permettra à un ennemi de développer des armes de destruction massive qu’il pourrait utiliser contre notre peuple ». C’est ce que dit, depuis 2006, Nathan Sharansky à propos du président iranien et sa clique de mollahs génocidaires.
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En 1982 Begin autorisa Tsahal à intervenir au Liban pour y déloger l’énorme infrastructure militaire de l’OLP, infrastructure qui pilonnait la moitié Nord d’Israël, un précédent palestinien à la stratégie du groupe terroriste libanais Hezbollah. Begin fut profondément affecté et déçu par la versatilité des Libanais. Begin avait désiré établir la paix avec le président chrétien libanais Béchir Gemayel, issu des Forces Libanaises et démocratiquement élu par le peuple libanais. Hélas, celui-ci fut assassiné par les Syriens. Samir Geagea et Elie Hobeïka prirent la relève à la tête des Forces Libanaises. Et l’espérance d’une paix entre Israël et le Liban disparut à jamais. L’affaire de Sabra et Chatila, amplifiée et médiatisée à souhait, fut un autre coup dur pour Begin. Ensuite, Begin fut meurtri par la mort subite et inattendue de sa femme Aliza, mort survenue alors que Begin était en visite aux USA. Begin se retira de la politique à l’été 1983 et passa le gouvernail à son frère d’armes Yitzhak Shamir. Begin devint alors un homme retiré dans la solitude choisie et dans la prière. Il est décédé en 1992. Critiqué de son vivant, Begin passe aujourd’hui pour l’un des meilleurs chef de gouvernement de l’histoire d’Israël.
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Via l’agence de presse Voxmundi, je rencontrais en 1980 l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Suisse, et son attaché de presse, dans un restaurant au bord du lac Leman à Genève. Je n’étais pas personnellement un défenseur de l’apartheid. Pour moi, ce système de ségrégation n’était pas viable à long terme. Cela dit, je trouvais un peu sommaire de réduire la question globale de l’Afrique australe en général à la question spécifique de l’apartheid en Afrique du Sud. L’URSS était parvenue à mettre le grappin sur le Mozambique et sur l’Angola, pas très éloignés de l’Afrique du Sud… En Afrique du Sud, l’opposition noire était concentrée en majorité entre les mains de l’ANC communiste. Dans ce contexte, il était irresponsable de diaboliser l’Afrique du Sud tout en fermant les yeux sur les deux colonies soviétiques qu’étaient devenues le Mozambique et l’Angola. Dans ces deux pays, les troupes cubaines, les instructeurs est-allemands et le KGB représentaient une menace indiscutable pour l’Afrique du Sud ainsi d’ailleurs que pour la Namibie.
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Céder toute l’Afrique australe à l’URSS eut été criminel. Les télévisions occidentales filmaient régulièrement l’évêque sud-africain Desmond Tutu au cours de manifestations. Mais les télévisions occidentales filmaient toujours Mgr Desmond Tutu de très près. Pourquoi ? Parce qu’un plan élargi aurait montré les dizaines et les dizaines de drapeaux rouges communistes arborés lors de ces manifestations. Les médias occidentaux, l’ONU (avec le bloc soviétique, et avec les non-alignés, souvent alignés sur Moscou) et le Conseil Oecuménique des Eglises (à l’époque infiltré par un pseudo-clergé russe orthodoxe aux ordres KGB) faisaient passer une cause crypto-soviétique (la victoire de l’ANC) pour une cause chrétienne (Mgr Desmond Tutu). Alors que les soviétiques pratiquaient leur forme à eux d’apartheid au sein même de l’URSS et que cela n’émouvait personne. L’évêque crypto-communiste Desmond Tutu fut, aussi, le promoteur de la notion d’apartheid en Judée Samarie, notion dont Jimmy Carter s’est par la suite fait l’apôtre zélé. Je n’eus pas d’autres contacts avec les Sud-Africains. J’écrivis simplement quelques articles sur l’enjeu géostratégique de l’Afrique australe. Pour le reste, notamment pour l’apartheid, j’étais dès le début convaincu que ce système allait disparaître. Je note en passant que contrairement à l’ex-Rhodésie (devenue Zimbabwe), l’Afrique du Sud, elle, a réussi son passage à la démocratie et n’a pas sombré dans le chaos. Nelson Mandela était communiste mais il n’était pas génocidaire comme le zimbabwéen Robert Mugabe.
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En juillet 1981, au bureau de Voxmundi, je tombais, par accident et avec stupéfaction, sur un document interne mettant en exergue des fonds alloués par les services de renseignement militaires argentins - via un « budget de relations publiques » de l’économie privée argentine… - à l’agence Voxmundi. Or, je ne fonctionnais pas et je ne fonctionne toujours pas comme ça. Certes, j’étais jeune, je sortais de l’université, c’était mon premier job, mais tout de même, cette découverte me persuada que Voxmundi n’avait pas d’avenir. Je contactais alors spontanément le siège mondial groupe Nestlé, établi à Vevey, en Suisse, pour un job éventuel (job que je pris d’ailleurs en novembre 2010). Et je continuais de donner de temps en temps un coup de main, à titre amical, à Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises. C’est dans ce contexte que je rencontrais Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du Bureau européen de l’ONU à Genève.
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Cedar m’avait fait rencontrer deux historiens, David Littman et Bat Ye’or, d’abord à l’université de Genève, et plus tard, dans leur maison sur la côte lémanique. Puis je rencontrais Ovadia Soffer, à la mission permanente d’Israël auprès de l’ONU à Genève. Nous sommes tombés d’accord avec l’ambassadeur Ovadia Soffer pour que Cedar et moi nous rendions avec Middle East Airlines, depuis Genève, à Beyrouth, où je rencontrais Walid Fares, aujourd’hui membre de la Foundation for Democraties ; et pour qu’ensuite, depuis Beyrouth, en voiture, nous nous rendions à Jérusalem. C’était fin mars / début avril 1983. C’est à ce moment-là que Cedar me confia qu’il travaillait aussi pour le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises.
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Une trentaine d’années plus tard, le mercredi 22 décembre 2010, l’ex-général argentin Videla est condamné à la prison à vie. La gauche européenne jubile. Se farcir Videla, 29 ans après les faits énoncés, est-ce une victoire pleine et entière ? Ce serait une victoire pleine et entière si l’on condamnait, également à la prison à vie, tous les autres dictateurs de la planète, passés et présents, notamment, ceux d’Iran, du Soudan, de Syrie, de Birmanie, de Corée du Nord, du Zimbabwe, de Côte d’Ivoire, de Cuba, de Chine, du Vietnam, du Laos, du Cambodge, du Bélarus, d’ex-URSS.
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Michel Garroté
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