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Aujourd’hui en France, présider, c’est parler. Les paroles remplacent les actes. La tentative de séduire se substitue au désir de construire. Ce qui compte, c’est le paraître, c’est donner le change et faire semblant. Avec un peuple qui de doute façon se sent impuissant, l’on peut désormais tout se permettre. Les contradictions, les anachronismes et surtout, le ridicule, sont élevés au rang de vertus républicaines. En la matière, l’actuel président surpasse tous ses prédécesseurs.
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Ainsi, Sylvie Corbet, dans une dépêche du service francophone de l’agence Associated Press, nous raconte (extraits adaptés avec mes commentaires ente parenthèses) que « l'année 2011 marquera le début de la campagne présidentielle pour la classe politique française et pour le chef de l'Etat en particulier. Nicolas Sarkozy assure ne pas avoir pris sa décision, mais l'hypothèse de sa candidature est dans toutes les têtes et la majorité doit se mettre en ordre de marche pour la bataille électorale. Lors de sa dernière intervention télévisée, le 16 novembre, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il prendrait la décision de se représenter ou non à un second mandat à l'automne de l'année 2011 » (Michel Garroté : autrement dit, Sarko dira en 2011 qu’il est candidat pour 2012 depuis 2010 ; car en réalité, il mène campagne - en province notamment - depuis plusieurs mois ; mais les anachronismes ne lui ont jamais fait peur ; prendre les gens pour des pauvres cons - la formule est de lui - cela non plus, ne lui a jamais fait peur ; ce que Sarko a raconté lors de sa dernière intervention télévisée, le 16 novembre, ne l’a pas empêché de mener campagne dès septembre, en prenant soin d’inviter l’audiovisuel public à chacun de ses déplacements qui furent autant de discours, avec toujours les mêmes mots clés et toujours les mêmes tics).
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« En attendant, il a mis en place à l'occasion du dernier remaniement une équipe gouvernementale prête à livrer bataille, à laquelle il a demandé une unité et une solidarité gouvernementale sans failles. Et en maintenant au poste de Premier ministre un François Fillon fort de sa popularité, il a cherché à souder l'UMP derrière l'exécutif » (Michel Garroté : soyons précis ; Sarko a soudé l'UMP derrière l'exécutif ; et il a soudé l’exécutif derrière lui ; cela fait beaucoup de derrières et beaucoup de soudures ; encore faut-il que tout cela tienne la route…).
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« Sur le plan économique, le gouvernement compte sur une reprise - avec une prévision de croissance de 2% l'an prochain - se traduisant par un recul du chômage pour justifier sa politique de rigueur enclenchée après la crise. Côté réformes, le chef de l'Etat a tracé sa feuille de route à l'occasion du remaniement de novembre. Il a décidé d'ouvrir le chantier de la dépendance des personnes âgées, souhaitant créer une nouvelle branche de la Sécurité sociale. Les décisions seront prises à l'été 2011 après une consultation de six mois, a-t-il précisé » (Michel Garroté : une nouvelle branche de la Sécurité sociale, c’est, encore, une nouvelle idée sarkozique ; l’expérience nous a montré que les innombrables nouvelles idées présidentielles coûtent cher ; la prévision de croissance et de recul du chômage sont des mirages ; aussi longtemps que Sarko refusera de s’attaquer avec courage au déficit et à la dette, tout le reste ne sera poudre aux yeux).
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« A l'international, Nicolas Sarkozy entend jouer les premiers rôles, alors que la France, à la tête du G-20 depuis novembre, s'apprête à prendre pour un an la présidence du G-8 le 1er janvier. Il souhaite faire avancer trois grands dossiers prioritaires : la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité des prix des matières premières et la nouvelle gouvernance économique mondiale. Au sein de l'Union européenne, secouée par les crises financières grecque puis irlandaise, le chef de l'Etat a su imposer le tandem franco-allemand, s'accordant avec la chancelière Angela Merkel pour réviser le traité de Lisbonne afin de créer un mécanisme permanent permettant de venir en aide, à l'avenir, à tout pays de la zone euro qui serait menacé » (Michel Garroté : 1- Sarko ne va pas réformer le système monétaire international, car ni lui, ni personne en France hexagonale ne sait ce que veut dire système monétaire international. D’ailleurs, un Français qui n’ose pas réformer la France, comment peut-il oser réformer le système monétaire international ? 2- La lutte contre la volatilité des prix des matières premières est un vieux concept typiquement marxiste ; le cours des matières premières fluctue et c’est une bonne chose, car s’il devait cesser de fluctuer, cela voudrait dire que l’on a instauré un système mondial de type communiste pour la vente et l’achat de gaz, de pétrole, de café, de cacao, de sucre, etc. 3- La nouvelle gouvernance économique mondiale est une vieille lubie que les fonctionnaires marxistes, crypto-marxistes et néo-communistes de la CNUCED proposaient dans les années 1970-1980 ; en France, l’idée renaît avec Sarko qui - apparemment - prend des cours d’économie chez Mélenchon).
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« Reconnaissant avoir changé depuis le début du quinquennat, se disant plus réfléchi, Nicolas Sarkozy espère tourner la page d'une année 2010 marquée par la défaite de la droite aux élections régionales et par la réforme des retraites et son cortège de manifestations. Mais l'année 2010 aura aussi été marquée par les affaires Bettencourt et Karachi, en marge desquelles le nom du chef de l'Etat est apparu. Deux dossiers toujours ouverts, qui pourraient connaître de nouveaux développements en 2011 » (Michel Garroté : qu’en termes choisis ces choses-là sont dites ! Sarko aurait changé depuis 2007 et il serait plus réfléchi ? En effet, il a affiché, un dimanche à Disney Paris, sa love story avec la gauchiste multimillionnaire - pas très futée - Carla Bruni ; il a déclaré qu’il ne voulait pus de réformes qui le mettent en difficulté avec les syndicats ; il a cumulé, en trois ans, plus de temps d’audience à la télévision que Chirac et Mitterrand, en chacun 14 ans ; après avoir annoncé la République irréprochable, il a cité ses deux modèles en politique, à savoir Balladur et Giscard ; après avoir fanfaronné qu’il voulait kärcheriser l’islam voyou, il a viré quelques Roms qui depuis, sont revenus. Aucun doute, Sarko a changé et il est plus réfléchi. Et puis, vous verrez, en 2017, à la fin de son second mandat, il dira qu’il veut devenir Secrétaire général de l’ONU ; le monde en sera transformé ; il n’y aura plus de guerres, plus de famines ; des foules enivrées idolâtreront le petit génie de la gouvernance mondiale et son épouse, devenue brillante et modeste à la fois, comme lui).
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Michel Garroté
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Sources :
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