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mercredi 22 décembre 2010

Pour Noël, devenez Chinois ou Mahométan

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Un certain nombre d’Etats européens, y compris la France, vont continuer, en 2011, de s’endetter et de creuser leurs déficits. Ils vont continuer cela, car ils refusent de réduire leurs dépenses. Et s’ils refusent de réduire leurs dépenses, c’est d’une part, pour ne pas réduire leur train de vie onéreux ; et d’autre part, pour éviter que des millions de fonctionnaires assistés ne descendent dans la rue.
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Ainsi, la ministre française des Finances, Christine Lagarde annonce 184 milliards d'euros de dettes - obligataires à moyen et long terme émis par la France - pour 2011. En termes moins prosaïques, la Sarkozie s’offre donc 184 milliards d'euros de dette supplémentaire en 2011. 184 milliards d'euros qui viennent s’ajouter à la dette totale qui elle dépasse les 1'600 milliards d’euros. Pour mémoire, en 2010, la France a emprunté 210 milliards d'euros.
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Le besoin de financement, autrement dit l’accroissement de la dette française, prend en compte un déficit du budget de l'Etat de 91 milliards d'euros déjà planifié pour 2011. Autrement dit, la Sarkozie sait déjà que son déficit budgétaire en 2011 sera de 91 milliards d'euros. En 2011, la France va donc ainsi créer un déficit de 91 milliards d'euros supplémentaires tout en s’endettant à hauteur de 184 milliards d'euros supplémentaires.
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Pour tout arranger, l’heure de rembourser 94,8 milliards de dette publique française à moyen et long terme, cette heure est arrivée. Et, est également arrivée, l’heure de l’échéance, de 600 millions de dettes reprises par l'Etat français. Le besoin de financement, autrement dit l’accroissement de la dette française, se fera, concrètement, primo, par des émissions obligataires sous forme de Bons du Trésor à intérêts annuels. Secundo, par des émissions obligataires sous forme d'obligations assimilables du Trésor. Et tertio, par des annulations de titre par la Caisse de la dette publique à hauteur de 2,9 milliards d'euros.
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Par ailleurs, l’agence de notation Moody, premièrement, abaisse la note de deux régions espagnoles et de cinq banques irlandaises ; et deuxièmement, elle annonce qu’elle va sans doute abaisser, d’une part, la note de 30 banques espagnoles ; et d’autre part, la note de la dette à long terme du Portugal. Selon Bloomberg, la France risque, elle aussi, de perdre sa note « triple A ». Pourquoi ? Parce que le coût d’assurance de la dette publique française a triplé en 2010. Et parce que, ce faisant, la dette publique française s’élève à son plus haut niveau historique.
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Toujours sous la rubrique des nouvelles flamboyantes, voici que la Chine totalitaire est, semble-t-il, intéressée à acheter quatre ou même cinq milliards d'euros de dette souveraine portugaise afin de diminuer la pression subie par le Portugal sur le marché obligataire. Un accord entre la Chine et le Portugal permettra aux Chinois d’acheter de la dette portugaise, soit lors d'adjudications, soit sur le marché secondaire, début 2011.
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Le ministre portugais des finances Fernando Teixeira dos Santos a rencontré, d’une part, son homologue chinois Xie Xuren ; et d’autre part, le gouverneur de la Banque populaire de Chine. A l'occasion d'une récente visite au Portugal, le président chinois Hu Jintao a déclaré que son pays aidera le Portugal à faire face à la crise financière.
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A l’automne 2008, je m’étais permis d’écrire que certains Etats européens, pour continuer à s’endetter et pour continuer à creuser leurs déficits, allaient emprunter de l’argent à un certain nombre de pays musulmans et à la Chine totalitaire. Je me souviens qu’à l’époque, mon pronostic avait fait sourire quelques-uns.
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Aujourd’hui, fin 2010, il est devenu clair et évident que si ces Etats européens ne sont pas en faillite, ne sont pas en situation de banqueroute, c’est uniquement parce qu’ils ont recours à des « fonds souverains » mahométans et chinois.
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Autrement dit, ces Etats européens, y compris la France, ne sont pas en faillite, ne sont pas en situation de banqueroute, parce qu’ils ont recours à un certain nombre de pays musulmans et à la Chine totalitaire. La question est évidemment de savoir quelles compensations politiques, ces pays musulmans et la Chine totalitaire, ont exigé, en contrepartie.
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Michel Garroté
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Sources :
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