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mardi 14 décembre 2010

Grand merdier - Front National et Parti socialiste - Par Michel Garroté

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Depuis la toute récente provocation – volontaire, spectaculaire et réitérée - de Marine Le Pen, le Front National et la gauche s’étripent, comme ils ne l’avaient plus fait, depuis les années 1980. Philippe Edmond, citant Simon Epstein, rappelle (ndmg :  je rédige à la fois en substance et en adaptation car les textes originaux demeurent complexes pour les néophytes) qu’en 1945 douze ministres socialistes français sur dix-sept du Front populaire seront exclus de la SFIO (La Section Française de l’Internationale Ouvrière). Une partie du Front populaire était en effet devenue collabo.
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C'est donc l'inverse de ce qu’a récemment dit Martine Aubry, lorsqu’elle reproche, à Marine Le Pen, de parler d'invasion à propos des prières (musulmanes) dans la rue. Martine Aubry : « Je suis très choquée, quand on sait qu'elle (Marine Le Pen) appartient à un parti (le Front National) qui n'a pas eu, pendant cette période (1939-1945) dont elle parle, l'attitude républicaine et de défense de la France. Donner des leçons aux petits-enfants de ceux qui ont libéré Marseille par ceux qui appartiennent à un parti qui a collaboré, c'est scandaleux. C'est une fois encore la volonté de diviser », assène Martine Aubry.
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Le hic, selon Philippe Edmond, c’est que la période mentionnée par Martine Aubry s’étend de 1939 à 1945. le Front National, lui, a été fondé en 1972. En revanche, le parti communiste, lui, fut l’allié de l'Allemagne national-socialiste de 1939 à 1941, en vertu du pacte Hitler - Staline. Philippe Edmond estime en outre, dans son analyse, que Martine Aubry  devrait notamment savoir que le père de Lionel Jospin, Robert Jospin était l'un de ces socialistes qui sont restés pacifistes jusqu'en 1945, aux côtés des Allemands. Selon Philippe Edmond, Martine Aubry devrait lire Simon Epstein pour sa propre édification.
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Voici des extraits des travaux de l’historien Simon Epstein, extraits cités par Philippe Edmond : quand la LIgue Contre l'Antisémitisme (la LICA devenue aujourd'hui LICRA) se constitue à la fin des années 1920, elle recrute des Juifs et des non-Juifs. Quel est le secteur d’opinions français où on trouve le plus facilement de gens qui condamnent l’antisémitisme et qui vont rejoindre à la LICA ? Ce n’est pas l’extrême-droite, c’est la gauche humanitaire. La gauche humanitaire qui est aussi la gauche pacifiste. Une corrélation très forte existe entre pacifisme et antiracisme. Et les dirigeants de la LICA le disent. Cette harmonie entre pacifisme et antiracisme se brise en 1933, plaçant la LICA devant un dilemme absolument catastrophique.
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L’année1933, c’est la prise de pouvoir par Hitler en Allemagne. Le pays avec qui on veut faire la paix - car les Français pacifistes veulent faire la paix avec l’Allemagne - cette Allemagne-là est devenue nazie. Pour la première fois, un conflit entre deux ordres de valeur apparaît : l’amour de la paix et l’amour des Juifs. Une partie choisit l’amour de la paix comme Luchaire (dirigeant des jeunesses du parti Radical socialiste) qui quitte la LICA, et se fâche avec Lecache.
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Victor Margueritte aussi quitte la LICA et dit : « C’est peut-être vrai que 600’000 Juifs en Allemagne sont malheureux, mais ce n’est rien comparé à ce qu’impliquerait une nouvelle guerre franco-allemande, c’est-à-dire des millions de morts en Allemagne, des millions de morts en France. Je dis à mes amis juifs calmez-vous avec votre histoire d’antisémitisme en Allemagne ». C’est un choix délibéré : la paix vaut mieux que l’antiracisme.
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Quand on écrit un livre sur la collaboration, allègue Philippe Edmond, on présente les collaborateurs comme des personnages odieux, si le collaborateur est d’origine maurrassienne, de l’Action française, alors on dit qu’il est maurrassien. En revanche, estime Philippe Edmond, si le collaborateur vient du parti socialiste, et ils furent nombreux, s’il vient du communisme il y en a eu beaucoup, on mentionne uniquement la profession (Fin de l’analyse de Philippe Edmond, citant l’historien Simon Epstein).
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On le voit, le Front National et la gauche s’étripent à nouveau, comme ils ne l’avaient plus fait, depuis les années 1980. Les médias parisiens, en ont fait leurs choux gras, ces trois derniers jours. La toute récente provocation – volontaire, spectaculaire et réitérée - de Marine Le Pen fonctionne donc à plein tube. Le parti socialiste français mène une campagne - de publicité gratuite - en faveur du Front National.
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Et la France de 2010 se retrouve, ainsi, en 1980 ; pour parler de 1940.
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A Paris, ils appellent cela un débat.
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Michel Garroté
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Sources :
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