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vendredi 9 avril 2010

Ce pauvre Liban hezbo-palestinisé

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Michel Garroté
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Vendredi 9 avril 2010 – 25 Nisan 5770
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Non seulement les palestiniens, depuis soixante ans, sont incapables de se résoudre à une paix véritable, sincère, authentique et définitive avec Israël. Mais en plus, depuis des décennies, les palestiniens fichent un bazar indescriptible au Liban, qu’ils considèrent comme une terre de replis, au mépris de la souveraineté libanaise. Ce comportement inacceptable prend actuellement un élan nouveau dont les Libanais, déjà aux prises avec la milice terroriste du Hezbollah pro-iranien, se passeraient volontiers.
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Ainsi, Jeanine Jalkh, aujourd’hui dans L’Orient le Jour, écrit, à propos des milices armées palestiniennes qui terrorisent – encore – le Liban (extraits adaptés par Michel Garroté) : « C'est le premier incident qui oppose des éléments armés appartenant au Front populaire de la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d'Ahmad Jibril, un groupuscule basé dans la Békaa libanaise et connu pour ses liens privilégiés avec la Syrie (Syrie, pays qui contrôle et manipule à sa guise le FPLP-CG). L'incident a éclaté après la désignation (par le commandement du groupuscule FPLP-CG en Syrie…) de Abdellatif qui doit remplacer Chaabane. Une décision qui a provoqué une insurrection de la part de Chaabane, lequel s'est rebiffé contre cette nomination, initiant un soulèvement armé qui s'est soldé par un mort et plusieurs blessés. Après plusieurs heures d'affrontements à l'arme automatique et à la roquette, les habitants du village libanais de Faour, situé à quelque deux kilomètres de la base militaire palestinienne (du FPLP-CG), reprenaient leur souffle. Ils venaient de vivre un épisode de terreur provoqué par leurs voisins palestiniens, un événement qu'ils qualifient unanimement de ‘totalement inédit’. Si la cause des accrochages peut être attribuée à une querelle de pouvoir au sein du FPLP-CG dont les membres sont armés jusqu'aux dents, le timing est on ne peut plus surprenant. Le FPLP-CG, rappelons-le, devait être en tête des priorités lors d'une précédente réunion de la table de dialogue, dont les participants avaient à l'unanimité insisté sur le désarmement des milices se trouvant hors des douze camps officiels de réfugiés palestiniens.
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Depuis, rien n'a bougé. Réveillés dès les premières heures du matin par le bruit des roquettes qui sillonnaient le ciel entre Koussaya et Aïn el-Bayda, les habitants du village libanais adjacent, Faour, ont pu assister au règlement de comptes qui se déroulait sous leurs yeux. Répartis entre la colline de Koussaya et celle de Aïn el-Bayda, les membres du FPLP-CG, qui vivent pratiquement dans le ventre de ces collines où ils ont creusé des cavernes (des galeries…), se sont scindés en deux groupes, menant leurs combats à proximité de plusieurs villages. Ce n'est qu'après l'intervention de responsables du FPLP-CG (responsables basés à Damas…) que Chaabane a fini par se rendre aux services de renseignements de l'armée libanaise. Les accrochages ont été d'une violence telle que la tension a gagné tous les villages environnants et provoqué une mobilisation dans les rangs d'une autre base militaire palestinienne, celle de Hechmoch, à Deir Ghazal. Sitôt l'incident circonscrit, la valse des versions relatant les causes de l'accrochage a commencé. Interrogé, le porte-parole du groupuscule FPLP-CG, Anouar Raja, a accusé le directeur des services de renseignements des FSI (l’armée régulière libanaise), le colonel Wissam el-Hassan, d'avoir contrevenu aux termes de l'accord conclu à la table de dialogue (accord de dingues sur les factions armées palestiniennes occupant des secteurs du Liban). Anouar Raja a également rendu le colonel Wissam el-Hassan responsable d'avoir envoyé ses hommes pour provoquer cette bataille.
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La réplique n'a pas tardé. Dans un communiqué virulent, les FSI (l’armée régulière libanaise) ont formellement démenti ces allégations, soulignant que ce qui s'est passé dans cette localité ‘n'est rien d'autre qu'une tentative (des insurgés du FPLP-CG) de contrôler l'un des sites du FPLP-CG, proche du village de Kfarzabad’. En soirée, une réunion devait regrouper les factions rivales du FPLP-CG à Aïn el-Bayda, sous la houlette d'un cadre du FPLP-CG, Abou Ramez Moustapha, pour tenter de prévenir d'autres affrontements. Témoin des premiers moments de l'incident, un Libanais nommé Omar raconte comment vers 9 heures du matin une Jeep avait intercepté par surprise quatre des membres de l'organisation ‘qui ont été immédiatement désarmés et contraints à s'agenouiller’. ‘La réponse est immédiatement venue à partir de la colline de Koussaya, d'où plusieurs roquettes ont été tirées sur Aïn el-Bayda. La confusion était alors totale’, dit-il. ‘Pris de panique, nous avons été contraints à quitter nos maisons. Nous avons rejoint la rue principale, pour essayer d'éviter les balles perdues’, confie à son tour Saïdé, dont la résidence donne immédiatement sur le champ de bataille. De chez elle, elle peut voir les lance-roquettes (palestiniens) tirer et les hommes armés (palestiniens) faisant la patrouille tout autour de la colline de Aïn el-Bayda. Extrêmement prudents, les aînés du village mesurent leurs mots et affirment devant la presse ‘n'avoir jamais été ennuyés par les milices d'en face’ (milice FPLP-CG qui terrorise les aînés du village).
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Mais les langues se sont vite déliées, et le ressentiment des plus jeunes, notamment, était prégnant. ‘Tout ce que nous voulons, c'est qu'ils partent d'ici. Il faut que l'armée (libanaise) s'impose, et seulement l'armée’, confie Imad qui se plaint du fait que ces milices ‘font la loi dans l'entourage’, en imposant aux fermiers et agriculteurs une ligne rouge à ne pas dépasser lorsqu'ils cultivent leurs terrains ou font paître leurs moutons. Une sexagénaire raconte d'ailleurs comment son fils et son frère, qui gardaient leur troupeau de moutons, ont été interceptés par les milices du FPLP-CG qui les ont sérieusement tabassés après leur avoir subtilisé un mouton et prévenus qu'ils ne pouvaient pas s'approcher de ‘leur’ colline (sic). ‘Traumatisé, mon fils a vendu ses moutons et se retrouve depuis au chômage’, raconte la mère. L'imam du village se dépêche pour se plaindre à son tour, montrant du doigt la mosquée qui a été partiellement endommagée lors de l'agression israélienne contre le Liban en 2006, ainsi que plusieurs maisons adjacentes, ‘à cause de la présence du FPLP-CG dans la localité’. Une plaie, qui risque de devenir béante, a été entrouverte hier par ces heurts inter-palestiniens. Le courroux des populations locales, qui voient d'un mauvais œil la présence de ces milices dans leur entourage immédiat, a atteint hier un pic dangereux. Reste à savoir si l'État saura suivre sérieusement ce dossier explosif, maintenant que la sonnette d'alarme a été tirée ».
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