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jeudi 4 mars 2010

Pourquoi je ne soutiens plus Sarkozy (2e partie)

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Pourquoi je ne soutiens plus Sarkozy (2e partie)
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Michel Garroté
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Jeudi 4 mars 2010 – 18 Adarl 5770
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Le Parti socialiste recueille 28% des intentions de vote pour le premier tour des élections régionales de dimanche 7 mars. Et les listes UMP/Nouveau centre/CPNT/MPF 31%. C’est du moins ce que pronostique un récent sondage TNS Sofres. Plus précisément, les listes PS et Divers Gauche totalisent 30%, dont 28% pour le PS et 2% pour les Divers Gauche. Celles d'Europe Ecologie, 12%. Celles du Front de gauche, soit le Parti communiste et le Parti de gauche, 7%. Les listes NPA, 1,5%. Celles de Lutte ouvrière, 2,5%. Les listes de droite recueillent 31%, soit 30% pour les listes UMP/Nouveau centre/CPNT/MPF et 1% pour les listes Divers droite. Les listes du Front national obtiennent 8%. Et celles du MoDem 4%.
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Si je reprends ce sondage de manière groupée (gauches / droites), alors, l’ensemble de tous les mouvements de gauche et d’extrême-gauche totalisent 53% des intentions de vote. Et l’ensemble de tous les mouvements de droite et d’extrême-droite totalisent 43% des intentions de vote. Je n’entrerai pas ici dans le détail des triangulaires et du report des voix au second tour. Je note qu’avec 53% pour l’ensemble de tous les mouvements de gauche et d’extrême-gauche ; et 43% pour l’ensemble de tous les mouvements de droite et d’extrême-droite, il reste 4% d’impondérables. Pour ce 4%, le sondage TNS Sofres considère-t-il qu’il s’agit de 4% d’abstention ? Ou considère-t-il, sans le préciser pour autant, qu’il s’agit de la dizaine de groupuscules situés à la fois « à droite » de l’UMP et « à gauche » du FN ?
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La question que l’on se pose actuellement, à droite notamment, est de savoir si l’UMP va effectivement perdre les élections régionales.
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Alain Dumait, dans les 4 vérités, pense que oui et il en donne les raisons (extraits) : « Comment peut-il se faire que la droite, qui a remporté largement l’élection présidentielle en 2007 (...) puisse perdre les élections régionales en 2010 ? Et même, être battue dans les 22 régions de la métropole ? Il est vrai que, présentement, le président de la République n’est pas très populaire. Il dit que c’est à cause des réformes qu’il a engagées. Mais d’autres pensent que c’est à cause des réformes qu’il n’a pas engagées. Je ne sais qui a raison, mais je crois que, dans ce cas, les mécontentements s’additionnent. Sarkozy s’était en effet fait élire le 6 mai 2007 sur un positionnement très différent de celui de son prédécesseur. Il avait su faire ce qu’il fallait pour séduire l’électorat du Front National. Prendre les voix du FN, avec un discours adapté, était de bonne stratégie.
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L’erreur fut de ne pas la poursuivre au-delà de l’élection. D’autant qu’au-delà des signes et des mots appropriés, aptes à plaire aux électeurs traditionnels du Front National, le candidat Sarkozy se voulait clairement le champion de toute la droite. Rien n’annonçait jusque-là ‘l’ouverture à gauche’ et cette posture de cajolerie permanente à l’égard des adversaires les plus résolus de toute réforme que sont les apparatchiks syndicaux, alors qu’on se veut le président de la ‘rupture’. Bref, avec Sarkozy, la schizophrénie politique a été portée à un point jamais encore égalé. Il faut toujours respecter ses électeurs, quels qu’ils soient. Quand on se fait élire avec les électeurs du FN, il faut eux aussi les respecter, et le faire pendant toute la durée de la mandature. Sinon, les électeurs vous le font payer, et pas seulement ceux du FN » (Fin des extraits de l’analyse de Alain Dumait publiée sur les 4 vérités).
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Je partage l’analyse de Alain Dumait sur au moins deux points : primo, le candidat Sarkozy se voulait clairement le champion de toute la droite (et à cet égard il nous a tous bluffés) ; secundo, Sarkozy allègue maintenant qu’il est impopulaire à cause des réformes qu’il a engagées, alors qu’en réalité, il est impopulaire à cause de toutes les réformes qu’il n’a pas concrètement et effectivement engagées, reculant systématiquement face aux apparatchiks syndicaux.
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J’ajoute que pour les raffineries déficitaires de TOTAL à Dunkerque, Sarkozy a tout récemment reculé face à la CGT, tandis que Fillon proposait de ne pas reculer justement. Matignon essaye de rester un brin libéral (en clair, on ne fiche pas progressivement toute l’économie en l’air à force d’entretenir, encore et toujours, des sites déficitaires). L’Elysée est devenu étatiste (en clair, on fait du socialisme de droite). Sans parler de l’interventionnisme présidentiel – et obsessionnel – auprès de la Cour des Comptes ainsi qu’auprès du Conseil Constitutionnel.
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Du reste, lorsque j’analyse les dernières réactions des Français en matière de politique, je suis bien obligé de constater que si 51% d’entre eux approuvent Fillon et si en même temps 64% d’entre eux désapprouvent Sarkozy, c’est, aussi, parce que la gesticulation névrotique du président leur est devenue insupportable ; et que dans ce cadre, le flegme du Premier ministre leur fait des vacances. Depuis le Général mégalo-gaulois dès 1945, et jusqu’à l’actuel locataire surexcité de l’Elysée, jamais aucun président, pas même Giscard bouche en cul de poule, n’avait réussi à irriter à ce point le peuple français. Après avoir dû supporter et subir l’agité du bocal pendant cinq ans, les Français accueilleraient – avec délice – la saine retenue d’un Fillon ou même d’un DSK. Ce n’est plus uniquement une question de santé économique. C’est aussi une question de santé neuro-psychiatrique.
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