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jeudi 4 mars 2010

Détester Israël est devenu une "vertu"

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Détester Israël est devenu une « vertu »
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Michel Garroté
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Jeudi 4 mars 2010 – 18 Adarl 5770
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En Europe, plus particulièrement en France, détester Israël est devenu une « vertu ». C’est, en somme, le monde à l’envers, le vice étant devenu une vertu. On nomme aussi cela « diaboline », c’est à dire l’inversion du bien et du mal. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les déclarations des leaders palestiniens formulées en langue arabe, déclarations dont on trouve facilement des traductions en langue anglaise sur Internet. Car en effet, dans leurs déclarations en langue arabe, les leaders palestiniens ne parlent pas d’un Etat palestinien démocratique en Judée Samarie (terme géographique et historique), dite « Cisjordanie » (ancien terme colonial britannique). Dans leurs déclarations en langue arabe, les leaders palestiniens parlent d’anéantir l’Etat d’Israël et de conquérir toute la ville de Jérusalem. Rien à voir, donc, avec un Etat palestinien démocratique en Judée Samarie (terme géographique et historique), dite « Cisjordanie » (ancien terme colonial britannique). A cet égard, il est, hélas, bien vrai qu’en France, personne ou presque, n’ose aborder ces questions avec des arguments concrets et fondés. L’un des rares à traiter le sujet avec une argumentation solide est Guy Millière, auteur entre autre de « La septième dimension » (Editons Cheminements, collection L’à part de l’esprit) et de « Houdna » (Editons Underbahn).
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Michel Garroté
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Ainsi, le professeur et écrivain Guy Millière, sur Metula News Agency, mercredi 3 mars 2010, avec un article intitulé « Dans le grondement sourd de la détestation insidieuse d’Israël » écrit notamment (extraits) : « Rentrant des Etats-Unis où je me suis déconnecté des media français, je n’en ai que davantage l’impression de me trouver, en France, plongé en plein délire quel que soit le sujet traité. Il en va ainsi pour ce qui concerne l’administration Obama et la situation intérieure américaine : je sais que la plupart des journalistes français, lorsqu’ils se rendent outre-Atlantique, sortent peu de Manhattan à New York, du quartier des lobbies bien pensants à Washington, DC, et du centre de San Francisco, où foisonnent bobos, gauchistes et autres dérangés, mais tout de même ! Rien à dire sur la chute libre d’Obama dans les sondages et sur l’atmosphère de fin de règne qui hante le parti Démocrate ?
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Ce qui vaut pour les Etats-Unis vaut aussi en ce qui concerne l’Europe, où la crise financière est due, disent quasiment tous les journaux, à de méchants spéculateurs et à l’absence d’un gouvernement européen, mais strictement à rien d’autre. Et surtout pas à ce qui a conduit Vladimir Boukovsky à comparer la construction de l’Union Européenne à la construction de l’Union Soviétique, ou à ce qui a mené Milton Friedman à souligner d’emblée que l’euro était promis à un funeste sort : qui, en France, oserait citer Boukovsky ou Friedman ?
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Ce qui vaut pour l’Europe ou la crise financière européenne vaut aussi pour la Chine, face à laquelle il semble que l’attitude à adopter doive être celle de la fascination extatique : pour ce qui concerne la situation chinoise, les journalistes français, de manière presque unanime, parviennent à être plus optimistes que les commentateurs chinois eux-mêmes !
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Le pire et le plus inquiétant, cela dit, reste la façon dont sont traitées les questions qui se rapportent à l’islam, au monde musulman et au Proche-Orient. Aux Etats-Unis, on donne la parole à Wafa Sultan, Nonie Darwish, Daniel Pipes, même si c’est de manière insuffisante. Pas en France ! Où le discours le plus critique que l’on puisse entendre sur l’islam est celui d’une Caroline Fourest, qui prend toujours ses précautions pour dire qu’elle s’en prend à tous les extrémismes religieux, donc aussi, aux effroyables « Juifs intégristes » et aux non moins abominables chrétiens fidèles au discours du Pape.
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Revenu, en France et en Europe, l’appel au boycott de produits fabriqués par des Juifs, sans réaction appropriée de l’autorité politique. Le nazislamisme et la détestation d’Israël tiennent le haut du pavé. Le courage de les dénoncer relève de l’exception.
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Aux Etats-Unis, on peut parler de l’arriération culturelle, politique et économique du monde musulman : pas en France, apparemment, où cela tomberait, peut être, sous le coup des innombrables lois censées imposer une façon unique de penser comme on le faisait et on le fait encore dans des pays ouvertement dictatoriaux.
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Aux Etats-Unis, on peut parler de la réalité du Proche-Orient : vraiment pas en France. Lorsque j’étais à Los Angeles, la façon dont une conférence de l’ambassadeur d’Israël à l’université d’Irvine avait été interrompue par des islamistes très bien organisés faisait scandale.
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Or je serais enclin à penser, qu’en France, c’est l’idée même d’inviter l’ambassadeur d’Israël à parler dans une enceinte universitaire qui semblerait inimaginable, tant une détestation insidieuse d’Israël s’est infiltrée dans les mœurs et semble devenue normale, presque légitime. J’ai, puisque j’aborde le sujet, vu qu’en quelques jours, les propos et écrits concernant Israël se sont multipliés à Paris, et il ne m’a pas échappé qu’ils relevaient tous, à des degrés divers, de cette détestation, même si certains de leurs auteurs tentaient d’y mettre les formes.
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Un terroriste, tueur professionnel, membre haut placé du Hamas, est éliminé à Dubaï ? On n’attend pas de disposer de preuves précises, on se fie immédiatement aux rapports de la police de Dubaï, on parle d’ « assassinat », comme si le principal concerné était une victime innocente. Et, bien sûr, on accuse Israël, en chantant en chœur ou en sourdine avec des gens qui sont, eux, de véritables assassins. On oublie au passage que l’élimination ciblée d’individus aussi pourris et dangereux que Mahmoud al-Mabhouh par les armées américaine, anglaise et française s’opère chaque semaine en Afghanistan. On ne se demande pas ce que cherche Dubaï en diffusant des informations pas très vérifiables. On ne demande pas que les caméras de surveillance, si perfectionnées et si omniprésentes de Dubaï, nous montrent les images de ceux avec qui Mahmoud al-Mabhouh et ses semblables travaillaient. On ne parle pas du rôle de Dubaï en tant que plaque tournante du financement du terrorisme islamique et en tant qu’interface entre l’Iran d’Ahmadinejad et une cohorte indéterminée de criminels en tous genres.
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Le gouvernement israélien décide d’inscrire le Caveau des Patriarches et le Tombeau de Rachel au patrimoine de l’Etat d’Israël ? On laisse de côté que ce sont des lieux saints et des lieux de mémoire pour le peuple juif, qui n’ont cessé d’être menacés par les barbares islamiques. On passe sous silence qu’Israël n’a jamais exclu quiconque de quelque lieu saint que ce soit et que, en revanche, les ennemis d’Israël, lorsqu’ils ont conquis par la force un lieu saint juif se sont empressés d’en interdire l’accès à tous les Juifs. On incrimine Israël, qui serait coupable de « jouer avec le feu » ou de procéder à des « provocations », ce qui équivaut à sous-entendre que, si certains recourent à la violence contre des Juifs israéliens, ce sera, comme toujours, la faute des Juifs israéliens.
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On semble, par ailleurs, très pressé, vraiment très pressé, de voir se créer un Etat palestinien. On tresse des louanges à Mahmoud Abbas et à Salam Fayyad. On parle de progrès « considérables » en Cisjordanie. L’expression « idiots utiles » me semblant très en dessous de la réalité, devrais-je parler de crétinisme généralisé, d’aveuglement plus que volontaire, d’amnésie, de lâcheté, de pratiques cauteleuses, inspirées par la peur et la servilité, et désigner par ces mots la quasi intégralité du personnel médiatique français ? Ceux qui lisent, ce qu’on ne fait semble-t-il plus guère dans les salles de rédaction en France, savent ce que déclarent abondamment Mahmoud Abbas et Salam Fayyad lorsqu’ils s’expriment en arabe, et savent donc qu’ils ne sont pas plus modérés que Bernard Kouchner n’est une bonne sœur.
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Les mêmes savent aussi que ce qui est « considérable » dans les territoires régis par l’Autorité Palestinienne, c’est, surtout, la corruption qu’alimentent copieusement les pays occidentaux par des dons et financements divers, qui ne tombent pas dans n’importe quelles poches. Les mêmes savent enfin que les « dirigeants palestiniens », quels qu’ils soient, ne veulent pas un seul instant d’un Etat palestinien à côté d’Israël.
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De qui se moque-t-on ? Je répondrais : du peuple d’Israël d’abord, qu’on traite de plus en plus, en Europe, avec le mépris qu’on réservait aux Juifs d’Europe dans les années 1930. J’ajouterais : des populations arabes, qu’on laisse aux mains de corrompus propagandistes qu’on se charge de subventionner. Et de la population française, bien sûr, qu’on désinforme et à qui on transmet des réflexes conditionnés anti-israéliens tout en prétendant lutter contre l’antisémitisme. Je dirais enfin : de l’histoire et des faits. J’ai, dans ma bibliothèque, un rayonnage entier de livres très précis et très documentés sur l’histoire de la région, sur celle du mouvement « palestinien ».
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Ces livres sont disponibles et très faciles à acheter sur Internet. Je ne puis croire une seule seconde que ceux qui ne lisent pas ignorent tout de ce qu’ils pourraient découvrir en lisant. Je dois penser qu’ils choisissent sciemment de mentir. Je n’ai, en ce qui me concerne, jamais accepté de manger de ce pain là. Si je voulais me prostituer, je le ferais sans hypocrisie, et je fréquenterais le bois de Boulogne. Si, lassé de lutter contre les vents nauséabonds d’une propagande qui prétend décrire la réalité mais relève, en fait, de la fiction, je voulais passer à la fiction, j’écrirais des romans, et je dirais que ce sont des romans. Je n’aurais pas la malhonnêteté de prétendre que je décris la réalité.
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Je me suis déconnecté quelques jours des media français, notai-je. Ce genre de déconnexion est de plus en plus indispensable à ma santé mentale. Il m’arrive de me demander pourquoi je me replonge dans le délire. La seule réponse que je puisse m’apporter est : parce que je ne puis me résigner à l’hégémonie du délire.
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Parce que, aussi, lorsque j’ai pris le chemin ardu de la connaissance et de ce que Karl Popper appelait la « quête inachevée », je me suis imprégné de l’idée qu’il y avait une éthique inhérente à la connaissance.
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Savoir libère. La négation ou la falsification du savoir ouvre la porte à l’asservissement, à la destruction, et, parfois, au carnage. Je veux pouvoir me dire que je ne serai jamais du côté de l’asservissement, de la destruction et du carnage. Je n’oublie pas ce qui s’est passé en Europe il y a soixante cinq ans. Je n’oublie pas que les disciples des génocidaires européens d’il y a soixante cinq ans injectent leur venin dans les têtes à Ramallah autant qu’à Gaza, à Beyrouth ou à Téhéran. Je suis agnostique, mais je discerne ce que nous devons, tous, au judaïsme, sans lequel ce qu’il y a de plus fécond dans la civilisation occidentale, pour l’essentiel, n’existerait pas » (Fin des extraits de l’article de Guy Millière publié sur Metula News Agency).
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