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mercredi 20 janvier 2010

Dialogue judéo-catholique, purée quel bordel !

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Dialogue judéo-catholique, purée quel bordel !
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Michel Garroté
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Mercredi 20 janvier 2010 – 5 Shevat 5770
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Purée, quel bordel, le dialogue judéo-catholique laisse un arrière-goût aigre-doux depuis la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le dimanche 17 janvier 2010.
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Ainsi, lundi 18 janvier 2010, Béatrice Bohly (1), dans un article intitulé « Après la visite à la Synagogue », écrit (extraits) : « à quoi servent de telles rencontres, dont on nous affirme qu'elles sont indispensables, mais à qui, et pourquoi ? Et celle-ci était-elle tellement voulue par le Saint-Père, comme je l'ai lu ? On évoque constamment, dans certains milieux, l'importance cruciale (?) du dialogue judéo-chrétien. Peut-être. Mais pour dialoguer, il faut être deux à le souhaiter vraiment. Cela ne m'a pas semblé être le cas ici » (fin des extraits de l’article de Béatrice Bohly).
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En outre, Béatrice Bohly renvoie à ceux qui partageraient son avis à elle, en l’occurrence, d’une part, Messa in latino ; et d’autre part, Salvatore Izzo, sur le blog de Raffaella.
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Bien, bien. Pas très convaincante, cette argumentation avec des « on » par-ci et des « mais » par là. Quant à la question posée par Madame Bohly, « à quoi servent de telles rencontres », j’aurais presque envie de répondre : quand on ne comprend pas « à quoi servent » les rencontres judéo-catholiques, le mieux, ce serait peut-être de ne pas du tout en parler…
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Encore lundi 18 janvier 2010, c’est notre ami Stéphane Juffa (2), qui de son côté, dans un article intitulé « Fraternité judéo-catholique : on recule sous Ratzinger », écrit (extraits) : « Les Juifs lui reprochent sa décision d’avoir réintroduit une prière en latin appelant à leur conversion (Note de Michel Garroté : à ma connaissance, et sauf erreur de ma part, Benoît XVI a fait modifier cette prière). Ils n’ont guère apprécié non plus le rapprochement du Vatican en direction de l’évêque négationniste Richard Williamson. En marge de la visite d’hier, le très diplomatique ambassadeur de l’Etat hébreu auprès du Saint-Siège a tout de même tenu à souligner que ‘l’antijudaïsme catholique existait encore’. L’ambassadeur faisait peut-être allusion à l’appel lancé par le chef de l’Eglise catholique romaine, qui demandait, vendredi, aux experts de la doctrine au Vatican de hâter le rapprochement avec l’évêque Williamson (Note de Michel Garroté : personnellement, j’avais cru comprendre qu’il y a un dialogue, à huit clos et enregistré sur vidéo, entre la Curie romaine et la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, Fraternité dont Mgr Williamson ne fait plus partie, me semble-t-il). (…) l’action de Pie XII durant la Guerre reste plus que jamais controversée. Riccardo Pacifici, le président de la communauté israélite de Rome, lui a ainsi reproché de ne jamais avoir dénoncé publiquement l’Holocauste. Pacifici a formulé sa pensée de la manière suivante : ‘Le silence de Pie XII face à la Shoah continue de faire mal, car quelque chose aurait dû être fait. Cela n'aurait peut-être pas arrêté les trains de la mort mais cela aurait constitué un signe, un mot d'extrême réconfort, de solidarité humaine, pour ceux de nos frères transportés vers les fours d'Auschwitz’. (…) Même si le Vatican a sauvé des Israélites, et que c’est un fait indéniable, il a abandonné par son mutisme les survivants dans la pestiférence, la marginalité et l’excommunication de la race humaine, dans lesquelles les monstres nazis les avaient confinés. Ce qui gêne également dans l’appréhension de cette terrible portion de l’Histoire, c’est le refus persistant du Saint-Siège d’ouvrir ses archives à la recherche et à l’étude. Cette demande a été réitérée, mais en vain, par le président de la communauté israélite de Rome. L’opposition du Vatican laisse immanquablement penser, que, parallèlement aux actes de sauvetage admirables, il entend en dissimuler d’autres, qui furent moins reluisants » (fin des extraits de l’article de Stéphane Juffa).
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Bon, et bien voilà. De son côté, dimanche 17 janvier 2010, Dom Louis-Marie, nouveau père abbé du monastère bénédictin du Barroux (3), lors de la récente Marche pour la Vie à Paris, a déclaré, je cite : « Je suis là pour manifester notre indignation et notre protestation. On a reproché à Pie XII de s’être tu, alors qu’il avait de bonnes raisons de ne pas parler tout haut. Aujourd’hui le monde se tait, alors qu’il n’y a aucune raison de le faire. Nous n’avons pas le droit de nous taire, c’est ce que je viens crier ! » (fin de citation).
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Et bien comment dire, voilà, voilà. Je m’étonne que le nouveau père abbé (Dom Louis-Marie) d’un monastère dont j’ai bien connu le fondateur (Dom Gérard) profite d’une Marche pour la Vie, présumée apolitique, pour balancer son couplet sur Pie XII et pour faire des amalgames ambigus, en plus dans une interview avec un tout petit quotidien d’extrême droite pas vraiment philosémite, si l’on veut bien me passer cet euphémisme caustique.
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De son côté, Eric Zemmour, à propos de Pie XII, sur RTL (écouter ici), le lundi 18 janvier 2010, déclare notamment : « Je ne vois pas au nom de quoi Pie XII se verrait reconnaître des vertus héroïques et serait sanctifié. Certes, le pape, diplomate de formation, n'était pas un prophète tonnant contre les pouvoirs. Pour abattre définitivement la tradition chrétienne en Europe, il faut l'associer au nazisme. Pour diaboliser le christianisme, il faut l'hitlériser. C'est devenu un jeu médiatique à la mode: se payer le Pape. (...) Cela vous pose un progressiste à bon compte. Et surtout, ce n'est pas dangereux. C'est ce que Karl Marx appelait ‘mettre une claque à sa grand-mère’. Cette affaire est très révélatrice de l'arrogance de nos intellectuels et de nos médias, qui, 60 ans après la fin de la guerre, donnent des leçons d'héroïsme à nos grands-parents. On les comprend : il est plus facile de combattre Hitler quand il est mort » (fin des extraits des déclarations de Eric Zemmour sur RTL).
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Décidément, rien n’est simple. Je dirais même plus : tout se complique. Quelque chose me dit que je serai appelé à revenir, sur toutes ces passionnantes questions, durant cette année 2010. Sans rire.
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(1)
http://benoit-et-moi.fr/2010-I/
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