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Michel Garroté - Jeudi 28 mai 2009 - Dans le prolongement de mon article de ce jour (Le syndrome de Pyongyang), je reproduis ci-dessous intégralement une dépêche de l’agence de presse britannique Reuters, dépêche qui est le fruit du travail de neuf collaborateurs / correspondants de cette agence. La dépêche en question n’est pas parfaite mais, pour une fois, elle résulte du travail commun d’une équipe diversifiée au plan géographique (notamment Séoul, Pékin, Tokyo et Moscou).
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La Corée du Nord menace. Séoul et Washington en état d'alerte.
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Reuters
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Jeudi 28 mai 2009 à 15h30.
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Par Jon Herskovitz. Avec Kim Junghyun et Rhee So-eui à Séoul. Chris Buckley à Pékin. Kinda Sieg à Tokyo. Oleg Chtchedrov et Guy Faulconbridge à Moscou. Version française Jean-Stéphane Brosse et Nicole Dupont.
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Séoul (Reuters) - La Corée du Sud et les Etats-Unis ont relevé leur niveau d'alerte militaire dans la péninsule coréenne après les menaces lancées par la Corée du Nord qui affirme ne plus être liée par l'armistice de 1953. Pyongyang a multiplié les provocations cette semaine en procédant lundi à un nouvel essai nucléaire, en tirant des missiles et en menaçant sa voisine d'entrer en guerre. Le commandement conjoint chapeautant les 28.000 soldats de l'armée américaine chargés de soutenir les 670.000 hommes de l'armée sud-coréenne a relevé son alerte d'un degré qui correspond à une menace sérieuse de la part du Nord. C'est la première fois depuis le premier essai nucléaire nord-coréen, en octobre 2006, que l'alerte est relevée à un tel niveau. La Corée du Nord risque de nouvelles sanctions pour avoir défié les résolutions des Nations unies en procédant à un second essai nucléaire, a indiqué un diplomate occidental. Un vote en ce sens du Conseil de sécurité de l'Onu est attendu la semaine prochaine. Pyongyang pourrait se livrer à de nouvelles provocations en tirant des missiles à courte portée au large de sa côte occidentale, a estimé un responsable gouvernemental sud-coréen non identifié cité par l'agence sud-coréenne Yonhap.
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Selon des analystes, cette attitude belliqueuse viserait en partie à renforcer l'emprise du dirigeant Kim Jong-il sur le pouvoir afin de lui permettre de préparer sa succession alors qu'il semble avoir été victime, en août, d'ennuis de santé. Des experts en armement soulignent que même si la Corée du Nord multiplie les efforts pour se doter d'un arsenal nucléaire, elle n'a pas les moyens d'attaquer avec une bombe atomique. Les membres permanents du Conseil de sécurité se sont entendus sur le principe de sanctions, ont rapporté mercredi des diplomates occidentaux. Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a néanmoins déclaré jeudi que si la Russie n'était pas opposée à l'adoption d'une résolution sur l'essai nucléaire de lundi, il était prématuré de parler de sanctions. D'éventuelles sanctions pourraient porter sur une interdiction de l'importation et de l'exportation de toutes les catégories d'armes et pas seulement des armes lourdes, le gel des avoirs et l'interdiction de voyager pour les responsables nord-coréens ainsi que l'inscription de nouvelles sociétés sur la liste noire établie par l'Onu des firmes qui aident Pyongyang à poursuivre ses programmes d'armement.
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Des diplomates estiment que des inspections de cargaisons sont aussi possibles, bien que la Chine, qui redoute l'instabilité chez son voisin, soit réticente. Les sanctions approuvées par l'Onu après le premier essai nucléaire nord-coréen, en 2006, n'ont guère été appliquées. La Corée du Nord, qui n'a fait que s'appauvrir depuis que Kim a succédé à son père, en 1994, dépend d'une aide extérieure pour nourrir ses 23 millions d'habitants. Des responsables américains ont prié Pékin de faire pression sur la Corée du Nord pour qu'elle renonce à son programme nucléaire et reprenne des discussions sur le désarmement. Mais de nombreux observateurs chinois jugent que Washington surestime les moyens de pression de Pékin sur Pyongyang ainsi que la détermination du gouvernement chinois à user de cette influence. "Il ne fait pas de doute que la Chine veut elle aussi une riposte rapide et unie, mais elle ne donnera vraisemblablement pas aux Etats-Unis tout ce qu'ils veulent. La Chine a ses propres inquiétudes", note Shi Yinhong, expert en sécurité régionale à l'Université Renmin de Pékin. L'US Air Force déploiera dans les prochains jours 12 chasseurs F-22 sur une base à Okinawa, au Japon. Cette initiative était prévue depuis un certain temps et n'est pas liée aux récentes menaces nord-coréennes, a dit un porte-parole des forces américaines au Japon.
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Le journal Chosun Ilbo, plus fort tirage de Corée du Sud, rapporte en citant des sources proches de la défense que le Sud s'est préparé à toute éventualité, notamment à des tirs d'artillerie ou de missile près d'une zone contestée de la frontière maritime, au large de la côte occidentale de la péninsule. Un porte-parole de l'armée nord-coréenne a déclaré mercredi que son pays ne pouvait garantir la sécurité des bateaux du Sud dans les eaux de mer Jaune théâtres, en 1999 et 2002, de sanglantes batailles navales entre les deux Corées. Il a ajouté que la décision annoncée cette semaine par la Corée du Sud de se joindre à une initiative américaine de sécurité contre la prolifération relevait de la déclaration de guerre et rendait caduque l'armistice de 1953 qui a mis fin à la Guerre de Corée. L'armée nord-coréenne a aussi prévenu qu'elle attaquerait si le Sud inspectait des bateaux du Nord. Les médias nord-coréens sont encore montés d'un cran dans la rhétorique belliciste en assurant qu'un "choc accidentel mineur pourrait conduire à une guerre nucléaire". "Comme le montrent les circonstances, les provocations guerrières de la part des Etats-Unis et de la Corée du Sud sont allées bien au-delà du niveau de risque. Le déclenchement du détonateur de la guerre n'est qu'une question de temps", dit un éditorial repris par l'agence officielle KCNA (Fin de la dépêche Reuters).
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Copyright Sources citées & Michel Garroté 2009
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Contact : mgarrote56@gmail.com
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Lien : http://monde-info.blogspot.com
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La Corée du Nord menace. Séoul et Washington en état d'alerte.
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Reuters
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Jeudi 28 mai 2009 à 15h30.
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Par Jon Herskovitz. Avec Kim Junghyun et Rhee So-eui à Séoul. Chris Buckley à Pékin. Kinda Sieg à Tokyo. Oleg Chtchedrov et Guy Faulconbridge à Moscou. Version française Jean-Stéphane Brosse et Nicole Dupont.
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Séoul (Reuters) - La Corée du Sud et les Etats-Unis ont relevé leur niveau d'alerte militaire dans la péninsule coréenne après les menaces lancées par la Corée du Nord qui affirme ne plus être liée par l'armistice de 1953. Pyongyang a multiplié les provocations cette semaine en procédant lundi à un nouvel essai nucléaire, en tirant des missiles et en menaçant sa voisine d'entrer en guerre. Le commandement conjoint chapeautant les 28.000 soldats de l'armée américaine chargés de soutenir les 670.000 hommes de l'armée sud-coréenne a relevé son alerte d'un degré qui correspond à une menace sérieuse de la part du Nord. C'est la première fois depuis le premier essai nucléaire nord-coréen, en octobre 2006, que l'alerte est relevée à un tel niveau. La Corée du Nord risque de nouvelles sanctions pour avoir défié les résolutions des Nations unies en procédant à un second essai nucléaire, a indiqué un diplomate occidental. Un vote en ce sens du Conseil de sécurité de l'Onu est attendu la semaine prochaine. Pyongyang pourrait se livrer à de nouvelles provocations en tirant des missiles à courte portée au large de sa côte occidentale, a estimé un responsable gouvernemental sud-coréen non identifié cité par l'agence sud-coréenne Yonhap.
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Selon des analystes, cette attitude belliqueuse viserait en partie à renforcer l'emprise du dirigeant Kim Jong-il sur le pouvoir afin de lui permettre de préparer sa succession alors qu'il semble avoir été victime, en août, d'ennuis de santé. Des experts en armement soulignent que même si la Corée du Nord multiplie les efforts pour se doter d'un arsenal nucléaire, elle n'a pas les moyens d'attaquer avec une bombe atomique. Les membres permanents du Conseil de sécurité se sont entendus sur le principe de sanctions, ont rapporté mercredi des diplomates occidentaux. Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a néanmoins déclaré jeudi que si la Russie n'était pas opposée à l'adoption d'une résolution sur l'essai nucléaire de lundi, il était prématuré de parler de sanctions. D'éventuelles sanctions pourraient porter sur une interdiction de l'importation et de l'exportation de toutes les catégories d'armes et pas seulement des armes lourdes, le gel des avoirs et l'interdiction de voyager pour les responsables nord-coréens ainsi que l'inscription de nouvelles sociétés sur la liste noire établie par l'Onu des firmes qui aident Pyongyang à poursuivre ses programmes d'armement.
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Des diplomates estiment que des inspections de cargaisons sont aussi possibles, bien que la Chine, qui redoute l'instabilité chez son voisin, soit réticente. Les sanctions approuvées par l'Onu après le premier essai nucléaire nord-coréen, en 2006, n'ont guère été appliquées. La Corée du Nord, qui n'a fait que s'appauvrir depuis que Kim a succédé à son père, en 1994, dépend d'une aide extérieure pour nourrir ses 23 millions d'habitants. Des responsables américains ont prié Pékin de faire pression sur la Corée du Nord pour qu'elle renonce à son programme nucléaire et reprenne des discussions sur le désarmement. Mais de nombreux observateurs chinois jugent que Washington surestime les moyens de pression de Pékin sur Pyongyang ainsi que la détermination du gouvernement chinois à user de cette influence. "Il ne fait pas de doute que la Chine veut elle aussi une riposte rapide et unie, mais elle ne donnera vraisemblablement pas aux Etats-Unis tout ce qu'ils veulent. La Chine a ses propres inquiétudes", note Shi Yinhong, expert en sécurité régionale à l'Université Renmin de Pékin. L'US Air Force déploiera dans les prochains jours 12 chasseurs F-22 sur une base à Okinawa, au Japon. Cette initiative était prévue depuis un certain temps et n'est pas liée aux récentes menaces nord-coréennes, a dit un porte-parole des forces américaines au Japon.
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Le journal Chosun Ilbo, plus fort tirage de Corée du Sud, rapporte en citant des sources proches de la défense que le Sud s'est préparé à toute éventualité, notamment à des tirs d'artillerie ou de missile près d'une zone contestée de la frontière maritime, au large de la côte occidentale de la péninsule. Un porte-parole de l'armée nord-coréenne a déclaré mercredi que son pays ne pouvait garantir la sécurité des bateaux du Sud dans les eaux de mer Jaune théâtres, en 1999 et 2002, de sanglantes batailles navales entre les deux Corées. Il a ajouté que la décision annoncée cette semaine par la Corée du Sud de se joindre à une initiative américaine de sécurité contre la prolifération relevait de la déclaration de guerre et rendait caduque l'armistice de 1953 qui a mis fin à la Guerre de Corée. L'armée nord-coréenne a aussi prévenu qu'elle attaquerait si le Sud inspectait des bateaux du Nord. Les médias nord-coréens sont encore montés d'un cran dans la rhétorique belliciste en assurant qu'un "choc accidentel mineur pourrait conduire à une guerre nucléaire". "Comme le montrent les circonstances, les provocations guerrières de la part des Etats-Unis et de la Corée du Sud sont allées bien au-delà du niveau de risque. Le déclenchement du détonateur de la guerre n'est qu'une question de temps", dit un éditorial repris par l'agence officielle KCNA (Fin de la dépêche Reuters).
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Copyright Sources citées & Michel Garroté 2009
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