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mercredi 12 novembre 2008

Israël : l'imposture Mohammed Al Dura

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Miguel Garroté - Vous aimez le système judiciaire français ? Vous aimez l’actuel gouvernement israélien ? Alors lisez ceci. Mon ami Marcoroz (1) nous livre ci-dessous une version française - effectuée par lui-même - de l’interview de Philippe Karsenty réalisée par Brooke Goldstein pour le numéro d’automne 2008 de la revue The Middle East Quarterly (traduction © 2008 Marcoroz ; version abrégée de l’introduction © 2008 Miguel Garroté). Rappelons que Philippe Karsenty, que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Paris le 21 avril dernier avec notamment François Célier et Lucien Oulahbib, affirmait, en 2004, que France 2, notamment Arlette Chabot et Charles Enderlin, avaient enfreint les règles du journalisme, en diffusant une séquence qui présentait, comme un fait réel, la prétendue mort de Mohammed Al Dura, un garçon palestinien âgé de douze ans, sous les balles des forces de défense israéliennes (Tsahal). En première instance, le tribunal, contre l’avis du ministère public qui s’était prononcé en faveur de M. Karsenty en invoquant sa liberté d’expression, avait rendu un jugement en faveur d’Arlette Chabot et de Charles Enderlin. En septembre 2007, la onzième chambre de la Cour d’appel de Paris a entendu l’affaire Karsenty en appel. Le juge a ordonné à France 2 de produire vingt-sept minutes de rushes. À la fin de la séquence montrée au tribunal, il est visible que Mohammed Al Dura est toujours en vie. Le 21 mai 2008, Philippe Karsenty gagnait en appel. Mais la séquence de France 2 sur Mohammed Al Dura, reprise sur d’autres chaînes de télévision, cette séquence a fait le tour du monde, cette séquence a énormément - et injustement - discrédité Israël. Je publie l’interview de Philippe Karsenty sur leblogdrzz, sur monde-info et elle sera reprise sur juif.org.
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(Début de l’interview de Philippe Karsenty par Brooke Goldstein pour The Middle East Quarterly, traduction © 2008 Marcoroz) :
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Middle East Quarterly : Pour quelles raisons précises la chaîne France 2 vous a-t-elle poursuivi en diffamation ?
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Philippe Karsenty : Il était considéré comme diffamatoire de dire que la vidéo de Mohammed Al Dura était un faux, une imposture, que Charles Enderlin s’était trompé, qu’il trompait le public, et qu’il devait être démis de ses fonctions.
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MEQ : En quoi consiste la diffamation dans le droit français ?
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P.K. : Dans le droit français, il y a diffamation en cas d’incapacité de prouver la vérité d’une allégation au moment où cette allégation a été faite. Cela signifie que même si France 2 présentait maintenant des excuses et reconnaissait sa faute, je pourrais encore ne pas avoir gain de cause, car le tribunal pourrait décider qu’au moment où j’ai publié mes allégations, je n’avais pas assez de preuves pour pouvoir établir que ce que je disais était vrai. C’est un système légal absurde.
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MEQ : La vérité n’est donc pas une défense en matière de diffamation ?
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P.K. : Si, la vérité est une défense en matière de diffamation, mais il faut que ce soit une vérité connue et prouvée au moment où l’allégation a été faite. La charge de la preuve incombe au défendeur. Si le gouvernement israélien avait poursuivi France 2 en diffamation, par exemple, la situation aurait été inversée : France 2 aurait été obligée de défendre sa calomnie au lieu de m’accuser de diffamation.
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MEQ : Pourquoi ne poursuivez-vous pas France 2 pour diffamation ou pour tromperie ? Pourquoi êtes-vous sur la défensive ?
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P.K. : Ce procès aurait dû être engagé par l’État israélien, qui n’a pas saisi cette opportunité. Shurat Hadin, un cabinet juridique israélien d’intérêt public, a tenté de faire retirer les accréditations de presse de France 2, mais le gouvernement israélien a refusé, et la Cour Suprême israélienne n’a pas encore rendu son verdict dans cette affaire.
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MEQ : Comment se fait-il ?
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P.K. : Apparemment, le gouvernement israélien préfère apaiser ses ennemis plutôt que de contre-attaquer.
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MEQ : Ne pourriez-vous pas faire un procès à France 2 pour diffamation à votre encontre et à l’encontre de l’État d’Israël ?
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P.K. : Selon le droit français, je n’aurais pas qualité à agir, puisque ce n’est pas moi qui ai été diffamé.
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(fin de l’interview de Philippe Karsenty par Brooke Goldstein pour The Middle East Quarterly, traduction © 2008 Marcoroz).
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(1) Les liens vers marcoroz :
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vers l'introduction :
http://marcoroz.over-blog.com/article-24373865.html
vers l'interview: http://marcoroz.over-blog.com/article-24372938.html
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