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mardi 28 octobre 2008

Crise financière : le vrai coupable, c'est l'Etat.

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Crise financière : le vrai coupable, c’est l’Etat.
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Miguel Garroté
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Je reprends ci-dessous un certain nombre d’analyses qui me semblent contribuer au travail des idées concernant la crise financière. Ce travail des idées ne fait que commencer. Et je souhaite que notre famille de pensée, qui défend la société libre de culture judéochrétienne, y participe. Le Professeur Guy Millière, a écrit récemment, à propos de la crise financière et des présidentielles américaines : « Aux Etats-Unis même, la crise en question a fait basculer le cours de l’élection présidentielle, et a eu pour résultat que, sauf événement improbable, Barack Obama sera élu Président le 4 novembre prochain. Le parti Démocrate est à l’origine des lois qui ont créé la situation financière actuelle, puisqu’elles ont été votées à l’instigation de Carter en 1977 et de Clinton en 1995. Le parti Démocrate a fait obstruction à toute enquête sur les pratiques douteuses de Fannie Mae et de Freddie Mac, les deux institutions paraétatiques qui ont servi à conforter et recycler les prêts douteux ». Cette mise à nu de la réalité, mise à nu effectuée par Guy Millière, résume très bien le paradoxe de l’actuelle crise financière : au lieu de dégraisser l’Etat, on se prépare à voter à gauche. Et les gouvernements de droite, eux, se lancent dans une logique étatiste - et donc socialiste - ce qui leur évite d’affronter le vrai problème, à savoir, précisément, dégraisser l’Etat.
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A cet égard, Sarkozy préfère soi-disant réformer la finance à l’échelle planétaire, ce qui le rend populaire et flatte son orgueil ; plutôt que de réformer la fonction publique à l’échelle française, ce qui le rendrait impopulaire. Entre tenir ses promesses électorales et devenir une star mondiale, Sarkozy a choisi la deuxième solution. Je n’ai plus aucune considération et plus aucun respect pour Sarkozy, qui se situe désormais à gauche du Premier ministre britannique travailliste - et donc socialiste - Gordon Brown. Il ne reste plus qu’à élire Sarkozy à la tête de l’Internationale Socialiste, à le nommer docteur honoris causa de l’Université de Caracas et à le laisser conclure une sainte alliance avec Obambi et la trahison grotesque et bouffonne sera parfaite. Pour ce qui me concerne, je ne peux plus supporter le timbre de la voix et la tête de Sarkozy à la télévision. Le dernier président français à avoir réussi une telle contre-performance fut Valéry Giscard d’Estaing. Autrement dit, la dernière imposture d’une telle nature remonte à 1974. C’était il y a 34 ans. Nous voilà donc bien avancés.
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Le Conservateur réagit, lui aussi, à la fièvre antilibérale qui s’empare actuellement des acteurs politiques et médiatiques : « Ce sont les marchés financiers qui financent l'Etat Providence, les allocs, le droit d'asile, le SMIC, le RMI, les hôpitaux employant quatre personnes au fond de la Bretagne profonde, les bureaux de poste dans le Larzac, l'armée mexicaine de l'éducation nationale, le logement social, les retraites anticipées, les revendications syndicales, etc. Sans les marchés financiers, il aurait été impossible de financer tout cela par une incroyable dette publique. Sans les marchés financiers, l'Etat aurait fait banqueroute dès le début des années 80. Nous vivons tous à crédit grâce à Wall Street et à la City, en particulier et en premier lieu le modèle social français ».
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Hervé Mariton, député UMP, lui également, a mis en garde le gouvernement, sur la crise financière et la tentation étatiste : « La crise ne durera pas éternellement et le sujet aujourd'hui c'est de limiter les dégâts immédiatement mais aussi de faire en sorte que demain, pour une fois, la France ne loupe pas le coche de la reprise (...) attention au retour du dirigisme. S'agissant du degré d'intervention de l'Etat, il faudrait faire attention que la situation actuelle ne légitime pas les vieilles lunes (...) augmenter les emplois aidés n'est pas une bonne solution de moyen et long terme ».
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Et voici le propos
De Jacques Garello, un libéral : « Tout d’abord, je ne vois pas en quoi l’idéologie de la dictature des marchés serait aujourd’hui dominante. Bien entendu, la crise a permis aux vrais coupables de mettre en accusation, pêle-mêle, Reagan, Thatcher, Friedman, Hayek, les économistes de Chicago, les financiers de Wall Street. (...) Il est établi que la crise n’a pas pour origine le marché mais bien la politique monétaire de la FED, et surtout les manœuvres politiques du parti démocrate qui a inventé les crédits hypothécaires à discrimination positive : priorité aux minorités insolvables grâce à l’intervention de Fannie et Freddy, ces braves agences garanties par l’État fédéral (et créées dans la ligne du New Deal, réanimées pour raison électorale par Bill Clinton). Elles ont bien renvoyé l’ascenseur en devenant les fidèles soutiens des démocrates, arrosant copieusement les gens du Congrès (Obama en tête). Voilà sans doute où étaient l’avidité et la voracité. (...) On ne sait pas non plus que tous les déséquilibres imputés au marché sont les sous-produits des interventions étatiques. Il n’y aurait pas à subir les crises pétrolières s’il n’y avait pas l’OPEP. Il n’y aurait pas de paradis fiscaux s’il n’y avait pas d’enfers fiscaux. Il n’y aurait pas de panne du crédit si l’épargne n’était pas matraquée. Il y aurait création d’emplois si la liberté du contrat de travail n’était pas entravée. Il y aurait des retraites confortables si l’on acceptait la capitalisation. Il n’y aurait pas de violences ni de carences scolaires si on en finissait avec le monopole de l’Education Nationale et des syndicats d’enseignants. Peut-on l’ignorer ? Quel est le terrorisme intellectuel qui s’est installé chez nous depuis un demi-siècle au moins ? De quoi nous parle-t-on chaque jour, sinon de Grenelle, de développement durable, de droit au logement, de fonds souverains, de dumping social ? L’idéologie dominante est-elle celle de Friedman, ou celle de Keynes, du New Deal, d’Al Gore et de Marx relooké ? ».
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Dans
Monde & Vie, Christian Gomez, banquier et docteur en sciences économiques déclare (début de citation de Christian Gomez) : « Toutes les propositions qui sont faites actuellement restent dans le moule des réglementations antérieures issues des traités de Bâle de 1986 : augmenter le capital, accroître la réglementation, etc. Toutes mesures qui se sont révélées inefficaces car incapables de juguler le risque systémique. En fait, dans la ligne d’Allais, deux axes de réformes doivent être développés. Sur le plan interne, il faut restructurer radicalement le système bancaire en dissociant la monnaie du crédit. Aujourd’hui, en prêtant ou en ne prêtant pas, les banques maîtrisent la quantité de monnaie en circulation et donc l’économie. Il faut ré-instituer le pouvoir régalien de l’Etat. Pour ce faire, Allais propose de distinguer principalement deux types de banques : les banques de dépôts, dont le rôle serait de gérer les dépôts à vue des agents économiques sans pouvoir faire des prêts et en les couvrant à 100 % par de la monnaie de base (émise par la Banque centrale) ; les banques de prêts qui re-prêteraient les dépôts à terme des clients sans pouvoir faire de la transformation. Un tel système, qui financerait plus efficacement l’économie, éliminerait totalement les effets systémiques que nous connaissons et assurerait une croissance régulière de l’économie. Au plan international, la première des choses à faire est de fondre l’OMC et le FMI et d’appeler à un nouveau Bretton-Woods afin de définir un nouvel étalon-monétaire à la place du dollar et établir un nouveau régime de changes fixes mais ajustables. Le système de régulation interne a-t-il déjà existé ? Non, en dépit des économistes prestigieux qui ont soutenu des approches similaires dans le passé (Irving Fisher et Milton Friedman entre autres). Contre elle, il y a le poids des idées reçues et le choc des intérêts. Rendre la rente de la création monétaire aux citoyens, sous forme d’une ressource budgétaire, cela ne plait forcément pas à tout le monde, et particulièrement aux banquiers » (fin e citation de Christian Gomez). Je ne partage pas toute l’analyse de Christian Gomez, notamment sa théorie sur un nouvel étalon-monétaire. Cependant, il m’a paru équitable de citer son analyse dans le cadre du présent article.
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Directeur de l’hebdomadaire
Les 4 vérités depuis mars 2008, Guillaume de Thieulloy s’exprime dans Monde & Vie à propos de la doctrine sociale de l'Eglise. (début des extraits) : « La doctrine sociale est le discours que tient l’Eglise sur la société et sur la place de l’homme dans la société. A côté de la morale familiale, de la morale personnelle, il existe donc une ‘morale sociale’, qu’on appelle la doctrine sociale de l’Eglise. Cette doctrine repose sur une vision de l’homme comme créature pécheresse et rachetée, comme ‘animal social’. Nous pourrions résumer cette vision sociale en deux principes : premièrement, le bien commun de la société est supérieur au bien de chacun de ses membres. En conséquence, la société peut nous demander l’impôt de l’or ou du sang. Deuxièmement, l’homme, ayant une destinée surnaturelle, n’est pas soumis à l’Etat en tout et, en matière spirituelle, c’est donc la société temporelle qui est faite pour l’homme, et non l’homme pour la société. (...) Confronté à la crise actuelle, Nicolas Sarkozy a récemment insisté sur la légitimité de l’intervention de l’Etat. Il semble que nous évoluions en permanence entre les logiques libérale et socialiste. Le catholicisme social peut-il représenter une troisième voie ? Que peut-il apporter aujourd’hui ? Et s’y intéresse-t-on encore ? Je suis assez mal à l’aise avec l’idée du catholicisme social comme troisième voie entre le libéralisme et le socialisme, comme s’il faisait nombre avec eux. Cependant, il est certain qu’une pensée politique ni libérale, ni socialiste a un grand avenir devant elle : l’échec du communisme, les crises du libéralisme me semblent le montrer. Le problème est que les catholiques ne semblent pas très soucieux d’approfondir les trésors de doctrine de leur Eglise – sans compter qu’il n’est pas évident que les ‘élites’ politico-médiatiques françaises attendent avec une impatience fébrile le retour des catholiques sociaux sur le devant de la scène ! » (fin des extraits). Là non plus, je ne partage pas toute l’analyse de Guillaume de Thieulloy. Mais il m’a paru équitable de citer son analyse. Personnellement je me méfie des « catholiques sociaux », souvent très antiaméricains et pas très au fait des réalités économiques. Je ne suis pas non plus très enthousiaste avec « une pensée politique ni libérale, ni socialiste », car en général, lorsque les chrétiens se disent ni libéraux, ni socialistes, ils sont dans le concret plutôt socialistes.
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Cela dit, il est vrai que dans
Centisimus annus, l’Eglise catholique, concrètement Jean-Paul II, a abordé ces questions de façon très claire (début de citation de Jean-Paul II) : « il existe une sphère légitime d'autonomie pour les activités économiques, dans laquelle l'Etat ne doit pas entrer. Cependant, il a le devoir de déterminer le cadre juridique à l'intérieur duquel se déploient les rapports économiques et de sauvegarder ainsi les conditions premières d'une économie libre, qui présuppose une certaine égalité entre les parties, d'une manière telle que l'une d'elles ne soit pas par rapport à l'autre puissante au point de la réduire pratiquement en esclavage (…) L'activité économique, en particulier celle de l'économie de marché, ne peut se dérouler dans un vide institutionnel, juridique et politique. Elle suppose, au contraire, que soient assurées les garanties des libertés individuelles et de la propriété, sans compter une monnaie stable et des services publics efficaces. Le devoir essentiel de l'Etat est cependant d'assurer ces garanties, afin que ceux qui travaillent et qui produisent puissent jouir du fruit de leur travail et donc se sentir stimulés à l'accomplir avec efficacité et honnêteté. (...) dans le secteur économique (…) la première responsabilité ne revient pas à l'Etat mais aux individus et aux différents groupes ou associations qui composent la société. L'Etat ne pourrait pas assurer directement l'exercice du droit au travail de tous les citoyens sans contrôler toute la vie économique et entraver la liberté des initiatives individuelles. (...) L'Etat a aussi le droit d'intervenir (…) Ces interventions (…) doivent être limitées dans le temps, autant que possible, pour ne pas enlever de manière stable à ces groupes ou à ces entreprises les compétences qui leur appartiennent et pour ne pas étendre à l'excès le cadre de l'action de l'Etat, en portant atteinte à la liberté économique ou civile » (fin de citation de Jean-Paul II).
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Si je reprends maintenant cette thématique de la crise financière actuelle à la lumière du document
Centisimus annus de Jean-Paul II, j’ai la très nette impression que d’un point de vue aussi bien judéochrétien que spécifiquement catholique, il n’est pas question, il n’a jamais été question, de confier encore plus de pouvoir réglementaire à l’Etat, lorsque le système financier, pâtit des effets secondaires à moyen et long terme, de cette même réglementation d’Etat, qui ne date pas d’hier, mais du président américain Carter. C’était en 1977. Avec Giscard Sarkozy & Carter Obambi, c’est un éventuel pas en arrière de trente ans qui se prépare. Nous serons fixé dans huit jours, le 4 novembre prochain. Et quoi qu’il advienne, notre travail des idées continuera.
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© Miguel Garroté 2008
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