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mercredi 11 juin 2008

FRANCE : la gauche soutient une criminelle.


FRANCE : la gauche soutient une criminelle.

La première partie de cet article reprend les informations parues hier mardi 10 juin à propos de la terroriste italienne Marina Petrella. La deuxième partie de cet article tire quelques conclusions sur la façon curieuse dont cette affaire est traitée.

PREMIÈRE PARTIE

Hier après-midi mardi 10 juin à 16:57 l’AFP a écrit : « Paris a autorisé l'extradition vers l'Italie de l'ex-membre des Brigades rouges Marina Petrella. (...) Les proches de l'ex-brigadiste ont immédiatement dénoncé une décision en ‘violation’ d'un engagement de M. Mitterrand pris en 1985 de ne pas extrader les anciens activistes d'extrême gauche italiens. (...) Cet usage non écrit a été appliqué jusqu'au 25 août 2002. (...) Un décret d'extradition signé du Premier ministre français François Fillon a été signifié lundi à Marina Petrella, 54 ans, dont l'avocate a immédiatement déposé un recours devant le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative. (...) Marina Petrella a été condamnée, en son absence, en Italie en 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, à Rome en 1981, ainsi que pour séquestration d'un magistrat, vol avec arme et attentats », poursuit l’AFP.

« Son avocate, Me Irène Terrel, a insisté lundi sur ‘l'état psychique profondément dégradé’ de sa cliente, qui a passé ‘50 jours à l'hôpital psychiatrique’ et au sujet de laquelle les médecins diagnostiquent ‘un épisode suicidaire majeur’. Son ami Oreste Scalzone a décrit mardi une femme ‘en grève de la vie’, qui ‘n'arrive pas à accepter que quelqu'un ait décidé que sa vie devait s'arrêter là’. Me Terrel, rejointe par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), a demandé de surseoir à cette extradition ‘inhumaine’ en application d'une ‘clause humanitaire’ », ajoute l’AFP.

« Sur un plan politique, les soutiens de Marina Petrella ont dénoncé une ‘violation’ de l'engagement français pris en 1985. Cette ‘doctrine’ excluait toutefois les auteurs de crimes de sang. (...) Le MRAP a dénoncé ‘un grave et inquiétant déni d'asile’ à l'encontre de Marina Petrella et la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) ‘un mépris de la parole donnée’. Les Verts ont fustigé ‘un bafouement de la parole de l'Etat’ et Oreste Scalzone, lui-même ancien activiste revenu en Italie en 2007 au bénéfice de la prescription, un ‘populisme pénal’ instituant une ‘punition infinie’ sans aucun ‘droit à l'oubli’ », conclut l’AFP.

A noter que la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) elle aussi soutient la criminelle italienne. La LCR a en effet condamné (1) la décision du gouvernement français de signer le décret d'extradition de Marina Petrella vers l'Italie. C’est normal. Car nous savons – notamment depuis les révélations de Markus Wolf (2) – que le communisme soviétique et les services est-allemands finançaient et orchestraient le terrorisme gauchiste des années 1970-1980 y compris celui de Marina Petrella. La LCR ne peut donc se désolidariser. Même 25 ans après.

DEUXIÈME PARTIE

Reprenons et concluons. La décision d’extrader Marina Petrella vers son pays d’origine - l’Italie - n’est pas une « violation » de l’engagement pris par Mitterrand de ne pas extrader des criminels du terrorisme. Car cet engagement personnel était un usage non écrit aujourd’hui vieux de 23 ans et qui d’ailleurs excluait les auteurs de crimes de sang. Marina Petrella a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur ainsi que pour séquestration d'un magistrat, vol avec arme et attentats. Il s’agit donc d’une criminelle du terrorisme ayant assassiné plusieurs personnes.

L’avocate de Marina Petrella - Me Irène Terrel - raconte que « l'état psychique » de Marina Petrella s’est « profondément dégradé ». Que Marina Petrella a passé « 50 jours à l'hôpital psychiatrique ». Et que les médecins diagnostiquent « un épisode suicidaire majeur ». Le compagnon de Marina Petrella raconte que la terroriste italienne est « en grève de la vie ». Me Terrel avec la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) demande l’annulation de cette extradition « inhumaine » au nom d’une « clause humanitaire ».

Je note en passant que personne ne se soucie de savoir si dans les familles des personnes assassinées par la terroriste Marina Petrella certains ou certaines ont souffert ou souffrent encore d’un « état psychique profondément dégradé » avec « 50 jours à l'hôpital psychiatrique » et « un épisode suicidaire majeur ».

Dans la foulée, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) dénonce « un grave et inquiétant déni d'asile ». La Ligue des droits de l'Homme (LDH) dénonce « un mépris de la parole donnée ». Les Verts dénoncent « un bafouement de la parole de l'Etat ». Le terroriste italien Oreste Scalzone - au bénéfice d’une prescription - dénonce un « populisme pénal » instituant une « punition infinie » sans aucun « droit à l'oubli ».

Un terroriste italien - au bénéfice d’une prescription – se croit autorisé à inventer de nouveaux concepts juridiques tels que le « populisme pénal », la « punition infinie » et le « droit à l'oubli ». Le « populisme » en langage politiquement correct, c’est un synonyme de « comportement d’extrême droite ». La « punition infinie » en langage politiquement correct, c’est une façon d’exiger l’abolition des condamnations à perpétuité. Le « droit à l’oubli » en langage politiquement correct, cela veut dire que les familles des victimes du terrorisme doivent oublier ce que le terrorisme leur a fait.

Les familles des victimes du terrorisme doivent oublier cela par compassion envers les terroristes. Terroristes qui soit dit en passant sont eux sans compassion pour les familles des victimes de leurs actes de terreur. En général les terroristes se considèrent même comme des combattants idéologiques et non pas comme des assassins. Ils ont le droit de tuer en vertu de leur idéologie. C’est le terroriste italien Oreste Scalzone qui le dit. Ce sont le MRAP et la LDH qui en écho entonnent ce couplet (« déni », « mépris » et « bafouement », rien que ça). C’est l’AFP qui relaye le tout sans un mot sur les familles des victimes de la terreur gauchiste. Et c’est ainsi qu’en France la gauche soutient une criminelle. Moi j’appelle ça la charité inversée.

(1)
http://www.la-croix.com/afp.static/pages/080610110302.pj60e0nt.htm
(2) Documentaire en trois parties de Jean-Michel Meurice, Taxi Production, réalisé en 1994 sous le titre « La guerre des loups : Markus Wolf » (1re partie : « Face à face dans les ruines 1945-1956 ». 2e partie : « Doubles Jeux 1956-1975 ». 3e partie : « Échec et Mat 1975-1989 »). Formé par le KGB à Moscou pendant la 2e GM, Général des services secrets en Allemagne de l'Est, Chef du Service d'Espionnage est-allemand depuis l'âge de 28 ans, Markus Wolf a vécu tous les épisodes de la guerre froide. Markus Wolf a connu Staline, Khrouchtchev, Brejnev, Andropov et Gorbatchev. Personnage légendaire, à l'Ouest on n'avait aucune photo de lui et on ne connaissait que son nom.


Miguel Garroté
monde.info@yahoo.com


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