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jeudi 13 septembre 2007

L'impossible unité face à l'islam radical

L’impossible unité face à l’islam radical

Les droites nationales de Belgique, d’Italie et de France ont-elles récupéré un événement, d’origine danoise et allemande, initialement apolitique ? La manifestation de « Stop the islamisation of Europe » prévue à Bruxelles, capitale de l’Union Européenne, le 11 septembre dernier, a été interdite, par le maire de cette ville. La manifestation européenne a été interdite par un maire à cause de la peur de ce maire face à l’islam radical en Europe.

Or, la peur de l’islam radical en Europe, c’était justement la raison d’être de cette manifestation. Des manifestants étaient présents à Bruxelles, malgré l’interdiction, le 11 septembre dernier. Ces manifestants ont été tantôt dispersés, tantôt arrêtés, tel Frank Vanhecke, président du Vlaams Belang flamand et député européen ; tel le député européen italien de la Ligue du Nord Mario Borghezio ; et tel le député européen français du Front National Carl Lang.

Le ministre italien des Affaires étrangères Massimo d’Alema a demandé à l’ambassadeur italien à Bruxelles de présenter une protestation aux autorités belges déplorant la violation de l’immunité parlementaire de l’eurodéputé Mario Borghezio.

La question posée au début de cet article était : les droites nationales de Belgique, d’Italie et de France ont-elles récupéré un événement, d’origine danoise et allemande, initialement apolitique ? Plus précisément, puisque nous naviguons en blogosphère francophone, le Front National de Jean-Marie Le Pen a-t-il récupéré un événement initialement apolitique ?

L’initiative de cette manifestation était, à l’origine, partie du Danemark et d’Allemagne. Rien à voir, donc, avec le Front National. En revanche, l’aboutissement de cette manifestation s’est limité, essentiellement, à des caméras de télévision filmant des leaders de la droite nationale, y compris du Front National. Le thème n’était donc plus l’islam radical, mais le Vlaams Belang, la Ligue du Nord et le Front National. Est-ce la droite nationale, le Front National, qui a récupéré la manifestation ? Ou cela sont-ils l’interdiction injuste du maire de Bruxelles et les médias présents sur les lieux, le 11 septembre, qui ont transformé, une simple manifestation contre l’islam radical, en un happening ultra-droitiste ?

Le problème majeur qui ressort de cette affaire, c’est l’impossible unité face à l’islam radical. Car, en Europe, les partis de la droite nationale ont un discours tantôt antisémite, tantôt ambigu, sur le judaïsme. Ainsi, Les propos stupides de Le Pen sur le point de détail de l’histoire que sont, selon lui, les chambres à gaz, ces propos ont disqualifié à jamais le Front National qui, d’ailleurs, sur la scène politique française, n’a jamais représenté les défenseurs d’une société à la fois libre et de culture judéo-chrétienne. Pourtant, entre les chrétiens sémitophiles qui votent pour la droite nationale par dépit et les conservateurs de l’aile droite de l’UMP, il y aurait en France de la place pour un large parti de droite, qui jetterait aux oubliettes les athées néo-staliniens du Front National et les mollassons du Centre-droit. Hélas, l’incurable gauloiserie des vieux caciques politiques, toujours en place, rend impossible ce large parti de droite. La Sarkozie n’a pas encore éradiqué les reliques de la Chiraquie et même de la Giscardie.

La France en particulier et l’Europe en général sont privées d’un mouvement néo-conservateur, chrétien et sémitophile (« sioniste » diront les antisémites). Il se trouve qu’un tel mouvement existe aux USA, notamment au travers du parti Républicain. Mais ce qui est « de droite » aux USA est considéré « d’extrême droite » en Europe. En France, si vous vous situez dans l’aile « droite » de l’UMP, donc à « gauche » du Front National, vous êtes, quand même, un type « d’extrême droite ». Cette imposture, fabriquée par la gauche et les médias, est à la fois une affolante idiotie et une sordide manipulation. A cet égard, les Danois et les Allemands qui souhaitaient manifester contre l’islam radical à Bruxelles n’auraient pas essuyé un tel refus aux USA.

Il serait peut-être temps de dire que les jeunes générations de droite, en Europe, se fichent de l’extrême droite. Elles se fichent des vieux débats lepénistes sur la « réhabilitation » du Maréchal Pétain et sur « l’erreur » de la décolonisation de l’Algérie. Les jeunes générations de droite, en Europe, veulent un mouvement néo-conservateur, chrétien et sémitophile qui garantisse les libertés et qui reconnaisse l’héritage judéo-chrétien du Vieux Continent. En quelque sorte, ni Giscard-Chirak ni Le Pen, ni la droite aux testicules mous ni la droite aux dérapages verbaux extrêmes. Les jeunes générations de droite, en Europe, veulent un mouvement qui crée une plateforme commune sur l’essentiel. Le simple fait que cela existe aux USA constitue un prétexte débile pour ne surtout pas l’envisager en Europe. Dans ce climat pourri, notre vocation n’est plus de rester des Européens libres et judéo-chrétiens. Notre vocation est de ressembler à tout et n’importe quoi pourvu que cela ne ressemble pas aux USA, pays pourtant d’origine largement européenne. D’où l’impossible unité face à l’islam radical, l’impossible mouvement néo-conservateur et l’impossible plateforme commune sur l’essentiel. Et de ce fait, à Bruxelles et ailleurs, les islamistes ont la frite et se frottent les mains pour la suite.

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