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Michel Garroté
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Lundi 20 juillet 2009 - 28 Tammuz 5769
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C'est en Suisse que j'ai fait la connaissance d'un rescapé d'Auschwitz nommé Henri Kichka. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je vois Henri Kichka tous les jours. Dans un peu de temps, il va repartir chez lui, en Belgique. Mais revenons brièvement sur son passé. Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, la famille Kichka est internée dans les camps français. Puis, bref retour à Bruxelles. Car en effet, dès septembre 1942, toute la famille Kichka se retrouve dans le monde concentrationnaire. Henri Kichka, alors âgé de 16 ans quitte Malines (Belgique) avec ses parents et ses deux soeurs, Bertha et Nicha. Trois ans plus tard, après onze camps, autour d’Auschwitz, à Gross-Rosen et à Buchenwald, Henri Kichka est le seul survivant de la famille. Henri Kichka a témoigné et témoigne encore, depuis lors, à des milliers de reprises dans les écoles et en accompagnant des pèlerinages à Auschwitz. Son livre témoignage, intitulé "Henri Kichka, Une adolescence perdue dans la nuit des camps", est paru aux Éditions Luc Pire, en 2007 pour la 4e édition revue et corrigée. Henri Kichka a survécu pendant 1150 jours dans onze camps. La disparition tragique de tous les siens l'ont marqué à jamais. C'est sur conseil de l'une de ses filles qu'il a décidé d’écrire son voyage au bout de l'enfer. A l'heure où le monde islamique réédite et diffuse les "Protocoles des Sages de Sion" et "Mein Kampf", à l'heure où les thèses négationnistes concernant la Shoah et conspirationnistes à propos du 11 septembre circulent sur Internet, je ne peux que recommander vivement la lecture du livre d'Henri Kichka. On me dit parfois que la Shoah, ça date, et qu'il n'y a pas eu que cela au chapitre des horreurs. Sauf que personne, avant, pendant et après la Shoah, n'est parvenu à exterminer de façon systématique six millions de personnes en l'espace de cinq ans à peine. A cet égard, j'aimerais ajouter que le sens de l'humour et la soif de vivre d'Henri Kichka, aujourd'hui âgé de plus de 80 ans, constituent, eux aussi, un témoignage. Je n'oublierai jamais ce jeune homme octogénaire, tenace, vigilant et plaisantin à la fois. Et j'espère le revoir en Suisse l'été 2010.
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