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Michel Garroté
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Mardi 21 juillet 2009 - 29 Tammuz 5769
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Ce mardi, diverses informations, en apparence distinctes les unes des autres, permettent, en réalité, de brosser un tableau éclairant de ce qui se trame déjà, et de ce qui est susceptible de se tramer encore. Ainsi, Guysen International News (G.I.N.) informe mardi 21 juillet que "le président français Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien, Hosni Moubarak se rencontreront mardi à Paris pour discuter de la situation au Liban, du processus de paix au Moyen-Orient et des nouveaux développements au Soudan". Ils se rencontrent pour discuter. Bien. Sans vouloir me montrer trop narquois, l'ordre du jour qu'il est prévu de discuter lors de cette rencontre me fait tout de même un peu sourire. Car la situation au Liban ne dépend ni de Sarkozy, ni de Moubarak. La situation dépend du Hezbollah, et donc de l'Iran. Or, ni Sarkozy, ni Moubarak n'ont le désir et les moyens de mettre fin au règne maffieux de la milice terroriste Hezbollah téléguidée par les mollahs intégristes iraniens. Le "procesus de paix au Moyen-Orient" (formule diplomatique pour dire "enquiquinner les Israéliens", le reste de la région n'ayant nul besoin de paix, n'est-ce pas), c'est là le second point de l'ordre du jour, ce processus prête lui aussi à sourire. Car non seulement le Fatah est en guerre avec le Hamas. Mais le Fatah est en guerre contre lui-même. Avec Abbas et Bargouti sur le point de s'étriper. Sarkozy et Moubarak sont donc en train de discuter d'un processus dépourvu de réel interlocuteur palestinien, processus dont la seule vocation consiste à se prendre la tête à chaque fois qu'un Israélien éternue. Le troisième et dernier point à l'ordre du jour de cette rencontre entre deux hommes qui discutent, ce point est : les nouveaux développements au Soudan. Et là, ça devient un brin pathétique. Car entre le sud du Soudan et le Darfour soudanais, le régime militaro-intégriste au pouvoir au Soudan a perpétré deux génocides dans l'indifférence générale. La France n'a jamais proposé au Conseil de Sécurité de l'ONU une force multinationale d'interposition. Et l'Egypte se contrefiche des réfugiés soudanais qui, très mal reçu chez Moubarak, tentent de (et parviennent parfois à) trouver refuge...en Israël !
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D'autre part, G.I.N. informe que "plus de 2000 étudiants français, accompagnés de 18 évêques et de plusieurs dizaines de responsables d'aumôneries étudiantes se rendent en Israël pour un pèlerinage de 10 jours en 'Terre sainte', qui les conduira 'sur les pas du Christ' du Néguev à Jérusalem, en passant par Bethléhem, le lac de Tibériade et la Galilée". Je ne peux que me réjouir que 2000 jeunes français se rendent en Israël plutôt qu'à Agadir ou Charm-el-Cheick. En revanche, un doute me tarode sur la nature de ce pèlerinage. Les 2000 pèlerins seront-ils pris en charge par une agence de voyage palestinienne et par des chauffeurs d'autocars palestiniens ? Car si tel est le cas, je les plains. En effet, dès leur arivée à l'aéroport Ben Gourion, le militant de service va leur demander si les formalités douanières ne furent pas trop pénibles. Je connais la musique. J'ai été trois fois en Israël, en 1983, 1989 et 1998. L'une d'elle, en 1989, fut un pèlerinage que je croyais chrétien et qui fut palestinien.
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En outre, G.I.N. informe à propos de la Jordanie que "les autorités ont annulé la citoyenneté jordanienne de milliers de Palestiniens qui vivent dans ce pays pour éviter que leur statut ne soit considéré comme une solution permanente, ont révélé lundi des officiels jordaniens et palestiniens. Les Palestiniens comptent 70 % de la population totale du pays". Comme c'est amusant. La Palestine historique inclut la "Jordanie". Cette Palestinne "jordanienne" compte déjà - et depuis longtemps - 70% de Palestiniens. La Judée-Samarie dite "Cisjordanie" est peuplée de Juifs et de Palestiniens. Ces Palestiniens sont - de facto - sous la coupe des diverses factions du Fatah qui, soit dit en passant, ne reconnaît pas l'Etat d'Israël. Tout en exigeant, de la part de ce même Israël, qu'il reconnaisse le futur Etat palestinien supposé se constituer sur la dérisoire superficie de la Judée-Samarie, dite Cisjordanie. Et à condition que cette superficie soit Judenrein.
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20minutes.fr informe mardi qu'en France près de 20% des condamnations à de la prison ferme, soit 82.000 cas, restent en attente d'exécution selon les conclusions d'un rapport de l'Inspection générale des services judiciaires. Je propose aux députés UMP de ne pas laisser l'extrême-droite exploiter cette affaire. Et à cette fin, je propose aux députés UMP de soumettre au vote une loi selon laquelle tout délinquant, devenu citoyen français il y a moins de dix ans, soit déchu de sa nationalité et définitivement expulsé vers son pays d'origine. Cela nous fera des vacances.
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Le Parisien informe mardi à propos de casseurs de Firminy : " 'C'est une manière pédagogique de leur dire que même si l'on souffre on ne casse pas tout', a déclaré Mohamed Abdi, conseiller de Fadela Amara. Cette dernière a reçu lundi à Paris une délégation d'élus et de commerçants de Firminy". Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment désagréable que le payement des dégâts à charge des casseurs, ce sera comme les 82.000 cas de prison ferme en attente.
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Dans un article intitulé "Le régime iranien en proie aux luttes de pouvoir", Delphine Minoui, depuis Beyrouth, pour le Figaro de mardi, écrit notamment : "Le guide de la révolution, l'ayatollah Khamenei, a adressé lundi une mise en garde à l'ex-président Rafsandjani, qui avait parlé de 'crise' dans le pays. (...) Plus qu'un avertissement, c'est le signe d'une guerre déclarée entre deux hommes, entre deux clans. (...) Sous forme de rappel à l'ordre, le message vise explicitement l'ex-président Rafsandjani. (...) Si sa prise de position embarrasse aujourd'hui le guide suprême, c'est parce qu'elle révèle la faille qui ne cesse de se creuser au sommet d'un système dont ils sont, tous deux, les principaux artisans. Acteurs importants de la révolution de 1979, ennemis jurés de l'ex-chah d'Iran, Khamenei et Rafsandjani sont de vrais piliers du régime iranien. Les deux hommes se connaissent depuis bien longtemps. À la mort de l'imam Khomeyni, en 1989, Rafsandjani a d'ailleurs joué un rôle actif dans le choix de Khamenei à la succession du père fondateur de la République islamique". Intéressant. Il y a donc un combat des chefs entre les intégristes et les traditionnalistes (il n'y a pas de réformateurs en Iran; les réformateurs, ils sont tous morts en prison depuis longtemps). Je suppose que Sarkozy et Moubarak discutent aussi (en secret) de la meilleure façon de déstabiliser l'Iran et de l'opportunité qui se présente, avec les actuels dysfonctionnements internes iraniens, pour inviter Israël à réduire en miettes - mais avec propreté - les sites nucléaires offensifs iraniens.
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Dans une dépêche datée de mardi 21 juillet l'AFP informe notamment que "les Etats arabes doivent prendre des mesures pour combattre une liste croissante de problèmes liés à 'l'insécurité humaine', dont la violence contre les femmes, la gestion des réfugiés et le trafic d'êtres humains, indique un rapport de l'ONU rendu public mardi. Selon ce rapport de 288 pages, la pauvreté, les guerres civiles, les confits sectaires (ndmg : interconfessionnels) et ethniques ainsi que la répression sont également des défis auxquels la région doit faire face. (...) Le rapport cite les crimes dits 'd'honneur' comme la plus célèbre forme de violences contre les femmes dans plusieurs pays, tels la Jordanie et l'Irak. (...) Les réfugiés et les personnes déplacées demeurent également un problème ignoré dans le monde arabe, comme les Palestiniens, les Irakiens ou les Soudanais qui 'au pire perdent leur vie' ou se retrouvent souvent sans maison, au chômage et avec aucune perspective sur le plan économique. 'La fameuse richesse pétrolière des pays arabes présente un tableau trompeur de leur situation économique', indique le texte". Je suis relativement satisfait par ce rapport de l'ONU. Encore que je vois déjà venir ceux d'en face. Ils vont raconter que c'est la faute à Israël et aux USA. Que les "réfugiés" palestiniens dans les pays arabes ("réfugiés" auquels les pays arabes refusent la nationalité depuis 60 ans) doivent rentrer en Israël. Que les réfugiés irakiens doivent être indemnisés par Obama (alors que c'est Al-Qaïda qui en a fait des réfugiés). Et que les réfugiés soudanais n'ont qu'à se faire cuire en oeuf.
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