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Michel Garroté – Vendredi 27 février 2009
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http://monde-info.blogspot.com
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On me dit que Mgr Williamson aurait paraît-il « demandé pardon » pour ses propos négationnistes tenus à la télévision suédoise en novembre 2008. Les lectrices et les lecteurs trouveront le texte de cette « demande de pardon » ci-dessous (sous forme de lettre). Ainsi qu’un certain nombre de réactions à cette soi-disant « demande de pardon ».
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Mais pour commencer, je signale que le porte-parole officiel de la Salle de Presse du Vatican, le père Federico Lombardi informe – vendredi 27 février 2009 en milieu d’après-midi – que la lettre de regrets de Mgr Williamson « ne semble pas respecter les conditions » formulées le 4 février par le Vatican, conditions selon lesquelles l'évêque « devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah ». La lettre regrets, diffusée jeudi par l'agence de presse catholique Zenit, « n'est pas adressée au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei » chargée par le Vatican de négocier avec les traditionalistes, précise le père Lombardi. L'agence Zenit, présumée proche du mouvement catholique des Légionnaires du Christ, avait affirmé jeudi 26 février avoir paraît-il reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.
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Ainsi, depuis Rome, le jeudi 26 février 2009, l’agence catholique ZENIT.org, informe, à propos de la déclaration faite le même jour à Londres par Mgr Williamson : « Dans cette déclaration, Mgr Richard Williamson, membre de la Société Saint-Pie X, ordonné évêque par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 demande pardon pour le mal qu'ont fait ses propos - négationnistes - à la télévision suédoise ». La formulation mal à propos de Zenit me laisse perplexe, mais il ne s’agit pas de la Salle de Presse du Vatican ; il s’agit de Zenit, et par conséquent, je ne vais pas m’énerver, puisque cette formulation de Zenit, et non pas de la Salle de Presse du Vatican, n’engage pas le Saint-Siège… Si vous avez de la peine à suivre, lisez mon article sur ce thème, article paru tout récemment sur ce blog.
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Je reproduis donc ci-dessous - pour commencer - le texte intégral de la déclaration de Mgr Williamson, déclaration qu’il a faite en anglais le jeudi 26 février 2009 depuis Londres et qui a été traduite en français par Zenit. Plus concrètement, Mgr Williamson a formulé sa déclaration par écrit dans une lettre adressée à on ne sait qui, mais pas à la Commission Ecclesia Dei, Commission présidée par le cardinal Dario Castrillon Hoyos, et Commission chargée par le Vatican des négociations avec les divers mouvements catholiques traditionalistes.
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C’est cette Commission qui avait soi-disant transmis la déclaration de Mgr Williamson à Zenit (selon cette dernière), ce que dément le père Lombardi, tout ceci témoignant d’un léger chaos à Rome comme à chaque fois que Mgr Williamson prend une « initiative » et comme à chaque fois que Zenit et Consorts « se manifestent » avant que la Salle de Presse du Vatican ait eu le temps de prendre position…
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(Début de la déclaration de Mgr Williamson) : « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Bernard Fellay, m'ont demandé de reconsidérer les remarques que j'ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, en raison de leurs si lourdes conséquences. En examinant ces conséquences, je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir fait ces remarques, et que si j'avais su à l'avance tout le mal et les blessures qu'elles allaient susciter, spécialement pour l'Eglise, mais aussi pour les survivants et les familles des victimes de l'injustice sous le Troisième Reich, je ne les aurais pas faites ».
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« A la télévision suédoise - poursuit Mgr Williamson - j'ai seulement exprimé une opinion (... « je crois »... « je crois »...) de quelqu'un qui n'est pas un historien, (opinion) formée il y a 20 ans, sur la base des évidences alors disponibles, et rarement exprimées depuis lors en public. Cependant, les événements de ces dernières semaines et les conseils de membres plus anciens de la Société Saint-Pie X, m'ont persuadé de ma responsabilité pour la grande détresse causée. A tous ceux qui ont été honnêtement scandalisés par ce que j'ai dit, devant Dieu, je demande pardon. Comme l'a dit le Saint-Père, chaque acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité. + Richard Williamson, Londres, 26 février 2009 » (fin de la déclaration de Mgr Williamson).
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Les réactions à la déclaration de Mgr Williamson fusent déjà. Divers hauts dignitaires juifs et catholiques allemands estiment dès le vendredi 27 février que les regrets de l'évêque traditionaliste Richard Williamson ne changent rien à ses idées négationnistes. « Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables », souligne Dieter Graumann, Vice-président du Conseil Central des Juifs d'Allemagne, dans une déclaration reprise sur le site Internet du journal allemand Handelsblatt. Dieter Graumann ajoute : « L'évêque, qui a nié l'existence des chambres à gaz et déclaré que pas un seul juif n'y a péri, explique maintenant s'être basé sur des preuves datant d'il y a 20 ans (...) comme si on avait mis en doute l'existence de l'Holocauste il y a 20 ans ! ». « Non, ces explications complètement tordues de Williamson ne retirent rien » à ses propos antérieurs, estime Dieter Graumann.
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De son côté, Hans Joachim Meyer, Président du Comité Central des Catholiques Allemands, estime que les excuses de Williamson ne sont « en aucun cas satisfaisantes. Une telle personne n'a pas le droit d'assumer des responsabilités » au sein de l'Eglise. Pour Hans Joachim Meyer, même si Mgr Williamson, par hypothèse, reniait de manière claire ses propos négationnistes, il faut de toute façon se demander comment une personne adulte peut s'exprimer autant à la légère sur une question aussi fondamentale que l'existence des chambres à gaz à Auschwitz.
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Pour mémoire, les incroyables déclarations négationnistes de Mgr Williamson, qui ont déclenché l’indignation générale, ont été recueillies, en novembre 2008, en Allemagne, par une chaîne de télévision suédoise. Ces déclarations ont en suite été diffusées, en janvier 2009, un jour après la signature, par le cardinal ad hoc, de la levée d’excommunication de quatre évêques, dont Mgr Williamson ; et trois jours avant la publication de cette même levée d'excommunication. Il est fort probable que le petit groupe de cardinaux gauchisants - qui font tout pour déstabiliser Benoît XVI depuis son élection - aient informé la chaîne de télévision suédoise que la levée d’excommunication venait d’être signée à l’instant par le cardinal ad hoc et que cette levée allait être publiée incessamment, quelques jours plus tard.
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La rapidité avec laquelle le Site du Nouvel Observateur a fait circuler la fameuse phrase erronée - « un évêque négationniste réhabilité » - cette rapidité demeure encore aujourd’hui pour le moins suspecte. Ce d’autant que depuis lors, l’AFP et Le Monde continuent de parler de « l’évêque négationniste réhabilité », malgré tous les articles ayant démontré l’anachronisme de cette formule (voir mes précédents articles sur le même thème ainsi que les références correspondantes).
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Un fait cependant demeure important : Mgr Williamson a tenu ses propos négationnistes à une chaîne de télévision certes suédoise ; mais l’interview a eu lieu en novembre 2008 en Allemagne, concrètement à Ratisbonne. Or, cela signifie que Mgr Williamson est passible de poursuites judiciaires, car l’Allemagne fait partie des Etats qui poursuivent pénalement les négationnistes. Et comme Mgr Williamson réside actuellement, non pas en Argentine qu’il vient de quitter, mais dans son pays d’origine, le Royaume Uni, il peut donc faire l’objet d’une extradition vers l’Allemagne, puisque les deux pays sont membres de l’Union européenne.
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Ce d’autant que Mgr Williamson a confirmé récemment ses propos négationnistes à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Entre la première salve de Mgr Williamson à Ratisbonne (où Benoît XVI fit sur un autre sujet une déclaration non pas négationniste mais réaliste) et la deuxième salve de Mgr Williamson dans Der Spiegel, l’évêque négationniste a volontairement choisi la provocation. Car en effet, à deux reprises, Mgr Williamson s’est exprimé dans le pays d’où est partie la mise en route minutieuse de la Shoah. A défaut d’un diocèse, d’une prélature ou d’une cellule monastique, Mgr Williamson finira-t-il, comme jadis certains nationaux-socialistes, retiré dans une cellule carcérale en Allemagne, par exemple à la prison de Spandau, à la place de feu Rudolf Hess ? D’une certaine façon, ce ne serait qu’un juste retour des choses.
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© 2009 Michel Garroté http://monde-info.blogspot.com
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Michel Garroté – Vendredi 27 février 2009
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On me dit que Mgr Williamson aurait paraît-il « demandé pardon » pour ses propos négationnistes tenus à la télévision suédoise en novembre 2008. Les lectrices et les lecteurs trouveront le texte de cette « demande de pardon » ci-dessous (sous forme de lettre). Ainsi qu’un certain nombre de réactions à cette soi-disant « demande de pardon ».
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Mais pour commencer, je signale que le porte-parole officiel de la Salle de Presse du Vatican, le père Federico Lombardi informe – vendredi 27 février 2009 en milieu d’après-midi – que la lettre de regrets de Mgr Williamson « ne semble pas respecter les conditions » formulées le 4 février par le Vatican, conditions selon lesquelles l'évêque « devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah ». La lettre regrets, diffusée jeudi par l'agence de presse catholique Zenit, « n'est pas adressée au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei » chargée par le Vatican de négocier avec les traditionalistes, précise le père Lombardi. L'agence Zenit, présumée proche du mouvement catholique des Légionnaires du Christ, avait affirmé jeudi 26 février avoir paraît-il reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.
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Ainsi, depuis Rome, le jeudi 26 février 2009, l’agence catholique ZENIT.org, informe, à propos de la déclaration faite le même jour à Londres par Mgr Williamson : « Dans cette déclaration, Mgr Richard Williamson, membre de la Société Saint-Pie X, ordonné évêque par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 demande pardon pour le mal qu'ont fait ses propos - négationnistes - à la télévision suédoise ». La formulation mal à propos de Zenit me laisse perplexe, mais il ne s’agit pas de la Salle de Presse du Vatican ; il s’agit de Zenit, et par conséquent, je ne vais pas m’énerver, puisque cette formulation de Zenit, et non pas de la Salle de Presse du Vatican, n’engage pas le Saint-Siège… Si vous avez de la peine à suivre, lisez mon article sur ce thème, article paru tout récemment sur ce blog.
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Je reproduis donc ci-dessous - pour commencer - le texte intégral de la déclaration de Mgr Williamson, déclaration qu’il a faite en anglais le jeudi 26 février 2009 depuis Londres et qui a été traduite en français par Zenit. Plus concrètement, Mgr Williamson a formulé sa déclaration par écrit dans une lettre adressée à on ne sait qui, mais pas à la Commission Ecclesia Dei, Commission présidée par le cardinal Dario Castrillon Hoyos, et Commission chargée par le Vatican des négociations avec les divers mouvements catholiques traditionalistes.
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C’est cette Commission qui avait soi-disant transmis la déclaration de Mgr Williamson à Zenit (selon cette dernière), ce que dément le père Lombardi, tout ceci témoignant d’un léger chaos à Rome comme à chaque fois que Mgr Williamson prend une « initiative » et comme à chaque fois que Zenit et Consorts « se manifestent » avant que la Salle de Presse du Vatican ait eu le temps de prendre position…
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(Début de la déclaration de Mgr Williamson) : « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Bernard Fellay, m'ont demandé de reconsidérer les remarques que j'ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, en raison de leurs si lourdes conséquences. En examinant ces conséquences, je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir fait ces remarques, et que si j'avais su à l'avance tout le mal et les blessures qu'elles allaient susciter, spécialement pour l'Eglise, mais aussi pour les survivants et les familles des victimes de l'injustice sous le Troisième Reich, je ne les aurais pas faites ».
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« A la télévision suédoise - poursuit Mgr Williamson - j'ai seulement exprimé une opinion (... « je crois »... « je crois »...) de quelqu'un qui n'est pas un historien, (opinion) formée il y a 20 ans, sur la base des évidences alors disponibles, et rarement exprimées depuis lors en public. Cependant, les événements de ces dernières semaines et les conseils de membres plus anciens de la Société Saint-Pie X, m'ont persuadé de ma responsabilité pour la grande détresse causée. A tous ceux qui ont été honnêtement scandalisés par ce que j'ai dit, devant Dieu, je demande pardon. Comme l'a dit le Saint-Père, chaque acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité. + Richard Williamson, Londres, 26 février 2009 » (fin de la déclaration de Mgr Williamson).
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Les réactions à la déclaration de Mgr Williamson fusent déjà. Divers hauts dignitaires juifs et catholiques allemands estiment dès le vendredi 27 février que les regrets de l'évêque traditionaliste Richard Williamson ne changent rien à ses idées négationnistes. « Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables », souligne Dieter Graumann, Vice-président du Conseil Central des Juifs d'Allemagne, dans une déclaration reprise sur le site Internet du journal allemand Handelsblatt. Dieter Graumann ajoute : « L'évêque, qui a nié l'existence des chambres à gaz et déclaré que pas un seul juif n'y a péri, explique maintenant s'être basé sur des preuves datant d'il y a 20 ans (...) comme si on avait mis en doute l'existence de l'Holocauste il y a 20 ans ! ». « Non, ces explications complètement tordues de Williamson ne retirent rien » à ses propos antérieurs, estime Dieter Graumann.
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De son côté, Hans Joachim Meyer, Président du Comité Central des Catholiques Allemands, estime que les excuses de Williamson ne sont « en aucun cas satisfaisantes. Une telle personne n'a pas le droit d'assumer des responsabilités » au sein de l'Eglise. Pour Hans Joachim Meyer, même si Mgr Williamson, par hypothèse, reniait de manière claire ses propos négationnistes, il faut de toute façon se demander comment une personne adulte peut s'exprimer autant à la légère sur une question aussi fondamentale que l'existence des chambres à gaz à Auschwitz.
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Pour mémoire, les incroyables déclarations négationnistes de Mgr Williamson, qui ont déclenché l’indignation générale, ont été recueillies, en novembre 2008, en Allemagne, par une chaîne de télévision suédoise. Ces déclarations ont en suite été diffusées, en janvier 2009, un jour après la signature, par le cardinal ad hoc, de la levée d’excommunication de quatre évêques, dont Mgr Williamson ; et trois jours avant la publication de cette même levée d'excommunication. Il est fort probable que le petit groupe de cardinaux gauchisants - qui font tout pour déstabiliser Benoît XVI depuis son élection - aient informé la chaîne de télévision suédoise que la levée d’excommunication venait d’être signée à l’instant par le cardinal ad hoc et que cette levée allait être publiée incessamment, quelques jours plus tard.
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La rapidité avec laquelle le Site du Nouvel Observateur a fait circuler la fameuse phrase erronée - « un évêque négationniste réhabilité » - cette rapidité demeure encore aujourd’hui pour le moins suspecte. Ce d’autant que depuis lors, l’AFP et Le Monde continuent de parler de « l’évêque négationniste réhabilité », malgré tous les articles ayant démontré l’anachronisme de cette formule (voir mes précédents articles sur le même thème ainsi que les références correspondantes).
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Un fait cependant demeure important : Mgr Williamson a tenu ses propos négationnistes à une chaîne de télévision certes suédoise ; mais l’interview a eu lieu en novembre 2008 en Allemagne, concrètement à Ratisbonne. Or, cela signifie que Mgr Williamson est passible de poursuites judiciaires, car l’Allemagne fait partie des Etats qui poursuivent pénalement les négationnistes. Et comme Mgr Williamson réside actuellement, non pas en Argentine qu’il vient de quitter, mais dans son pays d’origine, le Royaume Uni, il peut donc faire l’objet d’une extradition vers l’Allemagne, puisque les deux pays sont membres de l’Union européenne.
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Ce d’autant que Mgr Williamson a confirmé récemment ses propos négationnistes à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Entre la première salve de Mgr Williamson à Ratisbonne (où Benoît XVI fit sur un autre sujet une déclaration non pas négationniste mais réaliste) et la deuxième salve de Mgr Williamson dans Der Spiegel, l’évêque négationniste a volontairement choisi la provocation. Car en effet, à deux reprises, Mgr Williamson s’est exprimé dans le pays d’où est partie la mise en route minutieuse de la Shoah. A défaut d’un diocèse, d’une prélature ou d’une cellule monastique, Mgr Williamson finira-t-il, comme jadis certains nationaux-socialistes, retiré dans une cellule carcérale en Allemagne, par exemple à la prison de Spandau, à la place de feu Rudolf Hess ? D’une certaine façon, ce ne serait qu’un juste retour des choses.
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