Le vendredi 11 janvier dernier dans un article intitulé Nos médias vénèrent les Farc (1) - article repris par une douzaine de sites et de blogues - j’ai fichu la bazar dans le landernau politico-médiatique gauchisant. Depuis cette date je n’ai que très peu traité des Frac si ce n’est pour faire du président cryptocommuniste vénézuélien Hugo Chavez (2) une description un peu moins surréaliste que celle mes confrères notamment ceux de l’ineffable AFP.
Or il se trouve que j’ai vécu quelques années en Amérique du Sud. Il se trouve aussi que j’ai été rédacteur responsable pour l’Amérique latine dans une agence de presse internationale. Enfin, il se trouve qu’il m’est arrivé d’être en contact avec certains services de renseignement latino-américains dans un contexte que je ne développerai pas ici et maintenant.
J’écris tout cela aujourd’hui car j’ai l’intention de faire ci-dessous quelques réflexions sur la France, sur les Farc et sur Madame Betancourt qui vont profondément irriter certains de mes confrères et qui vont profondément irriter certains sites et blogues altermondialistes et conspirasionnistes qui dénigrent et calomnient systématiquement des organes de libre expression tels que leblogdrzz, rebelles.info et monde-info.
1. Sarkozy et Kouchner essayent dans la saga Betancourt de mener beaucoup d’actions en vue de libérer Madame Betancourt. Bien. Mais Sarkozy et Kouchner se sont mis dans la tête que la France a un rôle de premier plan à jouer dans les tractations avec les Farc. Et que celles-ci doivent impérativement impliquer le président cryptocommuniste vénézuélien Hugo Chavez pourtant ennemi juré du président chrétien conservateur colombien Alvaro Uribe.
2. La Colombie subit depuis plus de quarante ans la terreur des Farc. Officiellement marxistes, les Farc sont avant tout une milice surarmée de plus de 15.000 mercenaires contrôlant un tiers de la Colombie et dont les dirigeants vivent dans le grand luxe non pas terrés dans la jungle mais tantôt aux sommets des collines tantôt aux abords de fleuves grâce aux millions de dollars générés par des centaines de centres de fabrication de cocaïne et par des centaines d’enlèvements de personnalités politiques. La légende cependant veut que ces terroristes narcotrafiquants soient de braves guérilléros obligés de survivre dans la forêt amazonienne pour mener leur noble combat révolutionnaire.
3. La France s’investit dans une bonne cause mais à des conditions hautement immorales. Les Farc, Chavez et la France comptent sur une démilitarisation d’une partie de la Colombie et sur la libération de 500 narcoterroristes des FARC détenus en Colombie pour obtenir la libération d’une personne et apparemment une seule : Madame Betancourt. Pourquoi ? Parce qu’elle a un profil politiquement correct. Elle a fait Sciences Po à Paris. Elle a vécu ses amours d’étudiante au Quartier Latin puis elle a eu plusieurs maris consécutifs. Elle est de gauche et même de la gauche écologiste puisqu’elle était à la tête d’un parti écologiste colombien avant de se rendre dans une zone contrôlée par les Farc et y finir captive. Elle est donc naturellement devenue une icône béatifiée par les médias français : « Ingrid ».
4. Non seulement la France s’arroge un rôle de premier plan sur un continent dont elle ne partage même pas la langue. Mais en outre la France laisse de côté la seule institution susceptible de négocier efficacement avec les Farc : l’Eglise catholique. Le président colombien Uribe - un catholique - a toujours plaidé pour une tractation discrète du Saint-Siège. Mais la France ne supporte pas cette idée au nom de la sainte laïcité. C’est méconnaître l’Amérique latine.
5. C’est méconnaître que depuis de nombreuses décennies l’Eglise catholique sert de médiatrice sur un Continent à 99% catholique, indépendamment de la pratique ou de la non pratique. Et indépendamment du courant conservateur ou du courant progressiste, théologie de la libération et christo-marxisme inclus. Le fait est qu’en Amérique latine un évêque ou même un prêtre forcent le respect. Ce qui n’est pas forcément le cas d’un diplomate, fut-il français.
6. Ayant du coeur – eh oui ! - je souhaite bien sûr la libération de Madame Betancourt. Mais je souhaite aussi que l’on traite cette affaire avec le gouvernement colombien et avec l’Eglise catholique. Sans quoi la Colombie se verra dans la même situation que le Liban et Israël : face à des diplomates qui veulent - nous dit-on - le bien mais dans et sur le dos des premiers concernés.
Miguel Garroté
(1) http://monde-info.blogspot.com/2008/01/nos-medias-venerent-les-farcs.html
(2) http://monde-info.blogspot.com/2008/01/jusquo-ira-chavez.html
Or il se trouve que j’ai vécu quelques années en Amérique du Sud. Il se trouve aussi que j’ai été rédacteur responsable pour l’Amérique latine dans une agence de presse internationale. Enfin, il se trouve qu’il m’est arrivé d’être en contact avec certains services de renseignement latino-américains dans un contexte que je ne développerai pas ici et maintenant.
J’écris tout cela aujourd’hui car j’ai l’intention de faire ci-dessous quelques réflexions sur la France, sur les Farc et sur Madame Betancourt qui vont profondément irriter certains de mes confrères et qui vont profondément irriter certains sites et blogues altermondialistes et conspirasionnistes qui dénigrent et calomnient systématiquement des organes de libre expression tels que leblogdrzz, rebelles.info et monde-info.
1. Sarkozy et Kouchner essayent dans la saga Betancourt de mener beaucoup d’actions en vue de libérer Madame Betancourt. Bien. Mais Sarkozy et Kouchner se sont mis dans la tête que la France a un rôle de premier plan à jouer dans les tractations avec les Farc. Et que celles-ci doivent impérativement impliquer le président cryptocommuniste vénézuélien Hugo Chavez pourtant ennemi juré du président chrétien conservateur colombien Alvaro Uribe.
2. La Colombie subit depuis plus de quarante ans la terreur des Farc. Officiellement marxistes, les Farc sont avant tout une milice surarmée de plus de 15.000 mercenaires contrôlant un tiers de la Colombie et dont les dirigeants vivent dans le grand luxe non pas terrés dans la jungle mais tantôt aux sommets des collines tantôt aux abords de fleuves grâce aux millions de dollars générés par des centaines de centres de fabrication de cocaïne et par des centaines d’enlèvements de personnalités politiques. La légende cependant veut que ces terroristes narcotrafiquants soient de braves guérilléros obligés de survivre dans la forêt amazonienne pour mener leur noble combat révolutionnaire.
3. La France s’investit dans une bonne cause mais à des conditions hautement immorales. Les Farc, Chavez et la France comptent sur une démilitarisation d’une partie de la Colombie et sur la libération de 500 narcoterroristes des FARC détenus en Colombie pour obtenir la libération d’une personne et apparemment une seule : Madame Betancourt. Pourquoi ? Parce qu’elle a un profil politiquement correct. Elle a fait Sciences Po à Paris. Elle a vécu ses amours d’étudiante au Quartier Latin puis elle a eu plusieurs maris consécutifs. Elle est de gauche et même de la gauche écologiste puisqu’elle était à la tête d’un parti écologiste colombien avant de se rendre dans une zone contrôlée par les Farc et y finir captive. Elle est donc naturellement devenue une icône béatifiée par les médias français : « Ingrid ».
4. Non seulement la France s’arroge un rôle de premier plan sur un continent dont elle ne partage même pas la langue. Mais en outre la France laisse de côté la seule institution susceptible de négocier efficacement avec les Farc : l’Eglise catholique. Le président colombien Uribe - un catholique - a toujours plaidé pour une tractation discrète du Saint-Siège. Mais la France ne supporte pas cette idée au nom de la sainte laïcité. C’est méconnaître l’Amérique latine.
5. C’est méconnaître que depuis de nombreuses décennies l’Eglise catholique sert de médiatrice sur un Continent à 99% catholique, indépendamment de la pratique ou de la non pratique. Et indépendamment du courant conservateur ou du courant progressiste, théologie de la libération et christo-marxisme inclus. Le fait est qu’en Amérique latine un évêque ou même un prêtre forcent le respect. Ce qui n’est pas forcément le cas d’un diplomate, fut-il français.
6. Ayant du coeur – eh oui ! - je souhaite bien sûr la libération de Madame Betancourt. Mais je souhaite aussi que l’on traite cette affaire avec le gouvernement colombien et avec l’Eglise catholique. Sans quoi la Colombie se verra dans la même situation que le Liban et Israël : face à des diplomates qui veulent - nous dit-on - le bien mais dans et sur le dos des premiers concernés.
Miguel Garroté
(1) http://monde-info.blogspot.com/2008/01/nos-medias-venerent-les-farcs.html
(2) http://monde-info.blogspot.com/2008/01/jusquo-ira-chavez.html
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