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mardi 27 novembre 2007

LIBAN : le cas Aoun


LIBAN :
le cas psychiatrique Aoun

Miguel Garroté, journaliste
http://monde-info.blogspot.com

Le droit coutumier libanais, stipule, que le Président du pays est un maronite catholique. Que le Premier ministre est un sunnite. Et que le président du Parlement est un chiite. Dans ce contexte, il est question, justement, d’élire un président du Liban. Ce d’autant que le dernier Président en fonction, a vu son mandat, s‘achever, il y a quelques jours. Et qu’à plusieurs reprises, les députés supposés élire un nouveau Président étaient, certes, présents dans les couloirs du Parlement, mais pas dans l’hémicycle où doit se tenir cette élection présidentielle. Le problème majeur, dans cette élection devenue farce monstrueuse, porte un nom : Aoun.

Jusqu’à il y a peu de temps, le général chrétien libanais Michel Aoun, candidat aux élections présidentielles du Liban, faisait l’effet d’un traître et d’un imbécile. Depuis le dimanche 25 novembre, Aoun s’avère être, en réalité, un cas psychiatrique. En effet, après avoir orchestré, avec le Hezbollah pro-syrien et pro-iranien, un vide présidentiel et constitutionnel au Liban ; et en s’imposant comme, soi-disant, unique candidat, à l’élection présidentielle, Aoun utilise maintenant ce même vide, dont il est responsable, pour se livrer à des propos qui relèvent de la psychiatrie.

Aoun va jusqu’à prendre la place, à travers ses paroles et à travers ses actes, du Patriarche maronite catholique libanais, Mgr Nasrallah Sfeïr. En effet, dans une émission ubuesque sur New TV, diffusée le dimanche 25 novembre, Aoun a déclaré qu’il est la seule référence politique. Exit le Patriarche et exit tous les autres candidats chrétiens à l’élection présidentielle. Aoun a ajouté : « il faut que toutes les parties politiques comprennent que la décision politique se prend ici, chez moi. Et c’est définitif ».

En proie au délire mystique, Aoun a invité les hommes politiques chrétiens à se concerter, chez lui, les 26, 27 et 28 novembre. Alors que les concertations, se sont tenues, jusqu’à présent, et doivent encore se tenir, à l’avenir, autour du Patriarche Nasrallah Sfeïr. Concrètement, le général Aoun opère un putsch dans l’Eglise maronite catholique libanaise. Aoun renverse et remplace, un Patriarche maronite, dans le rôle de médiateur entre chrétiens, rôle qui incombe à ce Patriarche et non pas à Aoun.

Le comportement aounique ne relève plus de la sordide politique. Sordide politique qui a fait basculer Aoun du camp anti-syrien au camp pro-hezbollah, pro-syrien et pro-iranien. C’est-à-dire sordide politique qui faisait passer Aoun, jusqu’à dimanche 25 novembre, pour un traître et un imbécile. Non, le comportement aounique ne relève plus de tout cela. Le comportement aounique relève désormais de la pathologie au stade clinique. Ce n’est du reste pas la première fois. En 1989, le général Aoun – aujourd’hui pro-hezbollah, pro-syrien et pro-iranien par calcul politique et maladie mentale – avait pris la décision imbécile, de combattre, à la fois, l’armée d’occupation syrienne et les Forces Libanaises, pourtant à l’époque seule force armée de résistance à l’occupant syrien. Aoun perdit, évidemment, son double combat, donquichotesque et grotesque. Il se retrouva en exil doré. En France. Sur la Côte d’Azur. Ce fut-là sa première crise pathologique. Depuis, on le croyait guéri. Hélas, il n’en est rien. La pathologie est de retour. Et sa manifestation est plus aiguë que jamais.

Il est temps, pour les chrétiens du Liban, de refuser, au général Aoun, son pseudo-droit d’être leur seule référence politique. Il est temps, pour les chrétiens du Liban, de mobiliser les députés, pour que ceux-ci se rendent au Parlement. Et pour que ceux-ci élisent un président parmi les divers candidats présentés. Le Parlement est actuellement considéré en session ouverte. Il n’y a donc aucune raison, de ne pas s’y rendre, et de ne pas voter. Si l’élection ne se déroule pas selon la voie de la majorité des deux tiers, parce que certains boycottent cette élection, et bien l’élection devra se dérouler d’une autre façon, même à la majorité simple si nécessaire.

Quant à la prétendue allégeance, envers les USA, de la part des chrétiens (Gemayel, Geagea) et des sunnites (Siniora, Hariri) du Liban, on ferait mieux de dénoncer la seule véritable allégeance, celle des chiites et des « chrétiens » aounistes : leur allégeance au Hezbollah, à la Syrie et à l’Iran. Le Liban, avec 10’452 kilomètres carrés, est quatre fois plus petit que la Suisse, c’est-à-dire très petit. Il a donc besoin d’alliances et non d’allégeances.

Entre l’Iran et les USA, le choix des alliances est vite fait. Si un porte-avions américain se trouvait actuellement en Méditerranée orientale. Si l’ambassadeur des USA au Liban se montrait un peu plus actif sur place. Peut-être que le Hezbollah terroriste, la Syrie terroriste et l’Iran terroriste cesseraient de ficher le bazar au Liban et d’acheter, à coups de menaces et de pétrodollars iraniens, des allumés incurables du style Aoun. Et l’on pourrait, au Liban, élire et voter librement pour son Président.

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