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Michel Garroté
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Hollande déclare, ce vendredi 25 mai 2012, lors d'une
visite en Afghanistan, sa volonté de retirer d'ici fin 2012 « les troupes combattantes françaises »
stationnées dans le pays. Le retrait des quelques 3’000 soldats français en
Afghanistan « sera ordonné et
coordonné en bonne intelligence avec nos alliés », précise aujourd’hui
Hollande, à Nijrab où il s'adresse à des soldats français. Hollande rend aussi hommage
aux « 83 soldats français tombés en faisant leur devoir, en combattant le
terrorisme et en servant la paix ».
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J’aimerais revenir
ici sur cette volonté de retirer, d'ici fin 2012, les troupes combattantes
françaises stationnées en Afghanistan ; volonté de les retirer de façon
ordonnée et coordonnée en bonne intelligence avec les alliés de l’Otan dans ce
pays d’Asie centrale.
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Il y a en Afghanistan
des troupes de l’Otan. Parmi ces troupes, il y a, ente autre, 100'000 soldats
américains et 3'000 soldats français. Le contingent français représente donc 3%
du contingent américain. Depuis l’été 2011, les soldats français n’interviennent
plus sur le terrain et sont cantonnés dans leurs casernes. Cette décision a été
prise par Sarkozy en vue des présidentielles de 2012.
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En effet, la mort de
83 soldats français ayant soulevé l’émoi en France, l’ex-président avait jugé
préférable de faire en sorte que plus aucun soldat français ne soit exposé au
moindre risque
(ce qui n'a pas empêché les talibans de tuer des soldats
français). Vu sous cet angle, le retrait des troupes combattantes
françaises d’ici 2012 ne change rien, puisque ces troupes combattantes
françaises d’Afghanistan sont recluses dans leurs casernes depuis l’été 2011 ;
et puisque de toute façon, elles ne représentent que 3% des effectifs si l’on
comptabilise les soldats américains.
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En réalité, ce n’est
pas le retrait des troupes combattantes françaises en lui-même qui pose
problème, mais le rythme auquel ces troupes seront rapatriées. A cet égard, il faut
bien comprendre un certain nombre de conditions. Pour un soldat français
combattant, il y a trois soldats français chargés de la couverture et de la
logistique. En clair, sur 3'000 soldats français en Afghanistan, 750 soldats sont
des troupes combattantes et 2'250 soldats sont des éléments chargés de la
couverture et de la logistique. Autrement dit, jusqu’à l’été 2011, 750 soldats
français, et non pas 3'000, ont combattus. Et sur ces 750 combattants français,
83 ont été tués.
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Ce ratio (11%) est
déplorable : 83 combattants tués pour 750 combattants au total, cela
signifie que les 2'250 autres soldats français, chargés de la couverture et de
la logistique, n’étaient pas assez nombreux et pas assez équipés. A titre de
comparaison, dans l’armée américaine basée en Afghanistan, pour un combattant,
il y a dix soldats, et non pas trois, chargés de la couverture et de la
logistique. Et de ce fait, le ratio des soldats américains tués (3%) est
nettement moins élevé que dans le cas de figure français (11%).
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A ce propos, je me
permets de rappeler que sur ce blog, nous avons régulièrement rendu hommage aux
combattants français de la liberté tués au champ d’honneur ; alors que les
médias français, eux, préféraient dénoncer la mort de ces combattants et
réclamer le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
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Pour conclure sur la
question du retrait d’ici fin 2012 des troupes combattantes françaises
stationnées en Afghanistan, j’aimerais faire quelques précisions. Hollande ne
dit plus que 3'000 soldats français vont quitter l’Afghanistan d’ici la fin de
l’année 2012. Hollande dit désormais que les troupes combattantes françaises,
soit 750 soldats combattants, vont quitter l’Afghanistan et que sa volonté est
qu’ils puissent le faire d’ici fin 2012. Hollande ajoute que ce retrait doit se
faire de façon ordonnée et coordonnée en bonne intelligence avec les alliés de
l’Otan. Concrètement, cela signifie qu’aucun soldat français ne devra être tué,
pendant la très délicate opération, que constitue ce retrait.
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En effet, le retrait
de 750 soldats combattants, de 2'250 soldats de couverture et logistique, ainsi
que de tout le matériel, est une affaire longue, risquée et complexe. Hollande
ne veut en aucun cas prendre le risque de voir des soldats fran4ais se faire
tuer par les talibans lors de ce retrait qui est d’abord un repli. Lorsque
Hollande précise que ce retrait doit se faire de façon ordonnée et coordonnée
en bonne intelligence avec les alliés de l’Otan, cela signifie, très
concrètement, que pour des raisons de sécurité et de logistique, le retrait des
troupes françaises ne peut qu’être progressif, soit échelonné sur 2012, 2013 et
2014.
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Enfin, j’aimerais
revenir sur le fait que la France est - à nouveau - membre de l’Otan, et ce,
depuis 2009, à l’initiative de Sarkozy. Pour mémoire, le « Pacte Atlantique »
a été fondé en 1945 et la France en faisait partie. Mais en 1966, De Gaulle a fait
sortir la France de ce qui aujourd’hui s’appelle « l’Otan ». En cette
année 1966, De Gaulle justifie sa décision en déclarant que l’Europe n’est pas
un « protectorat américain ».
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Je m’abstiens de
commenter ici en détail le jargon du général, mais je note qu’en sortant du
Pacte Atlantique, la France, avec l’intense lobbying du Parti Communiste
Français aligné sur Moscou, s’est notablement rapprochée de l’URSS, ce qui
relativise considérablement la notion gaullienne d’indépendance. Sans parler de
la « politique arabe de la France » dont chacun peut aujourd’hui
évaluer les effets catastrophiques.
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La France,
écrivais-je, est - à nouveau - membre de l’Otan, et ce, depuis 2009, à l’initiative
de Sarkozy. La réintégration de la France au sein de l’Otan - cela n’étonnera
personne - me semble une excellente initiative. En revanche, je regrette que
Sarkozy ait aussitôt tiré profit de cette réintégration pour parvenir à lancer
une guerre en Libye sous couvert de l’Otan fraîchement réintégrée.
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Car en effet, depuis
cette guerre, la Libye est un pays divisé, au bord de la partition, en partie
islamisé, et, ce qui s’avère aujourd’hui extrêmement grave, truffé d’armes en
tout genre hors contrôle, et, dont nombre ont été acheminée, via le Liban, aux
islamistes syriens. L’histoire jugera - en temps voulu - les retombées
négatives de la politique versatile et irréfléchie de Sarkozy en Afrique du
Nord et au Proche Orient. L’histoire jugera également les retombées, positives ou
négatives, de la politique étrangère de la France sous la présidence de
Hollande.
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A cet égard, je note
avec inquiétude que Hollande et Fabius opèrent en ce moment un rapprochement avec
l’Iran sur le dossier nucléaire. La France de François Hollande sera-t-elle
encore pire que celle de Nicolas Sarkozy pour les Chrétiens d’Orient et pour
Israël ? Je crois qu’il est permis de se poser la question.
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Michel Garroté
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