-
-
Michel Garroté – Ce que vous ne trouverez pas dans les médias européens francophones,
c’est que l’Iran disposera de missiles capables d'atteindre les Etats-Unis
d'ici 2015. Autrement dit, d’ici trois ans. Et cela, nous le savons depuis 2009,
donc depuis trois ans. Ce que vous ne trouverez pas non plus dans les médias
européens francophones, c’est que l’Iran s’est équipé auprès de la Russie, de la
Chine et de la Corée du Nord. Ce que vous ne trouverez sans doute pas dans les
médias européens francophones, c’est que les missiles iraniens de longue portée
peuvent être équipés d’ogives nucléaires. Il y a trente ans, la Russie et la
gauche européenne contestaient le parapluie défensif antinucléaire américain. C’est
pourtant, entre autre, grâce à ce parapluie, que les pays libres ont mis fin à
l’URSS. Aujourd’hui, la Russie, l’Iran et la gauche européenne contestent le
bouclier défensif antimissile de l’Otan. C’est pourtant, entre autre, grâce à
ce bouclier, que les pays libres, un jour, mettrons fin à la théocratie
intégriste, génocidaire et nucléarisée iranienne.
-
A ce propos, LeParisien.fr et l’AFP écrivent dans une dépêche conjointe (extraits adaptés ; lien en bas de page) : « L'Otan a officialisé dimanche à Chicago la première phase du bouclier antimissile destiné à protéger l'Europe de tirs provenant du Moyen-Orient. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l'Alliance atlantique ont déclaré que la phase initiale du développement était achevée. Trois autres étapes sont prévues jusqu'en 2020. Pour l'Otan, la menace ne vient pas de Russie, mais de pays du Moyen-Orient ou d'ailleurs ayant acquis des missiles capables de frapper l'Europe. Une trentaine de Nations sont dans ce cas. L'une d'elles, l'Iran, a clairement été identifiée comme le danger potentiel, ayant mis au point des missiles balistiques d'une portée de 2’000 à 2’500 km (ndmg - ou même plus), capables d'atteindre le sud-est de l'Europe ».
A ce propos, LeParisien.fr et l’AFP écrivent dans une dépêche conjointe (extraits adaptés ; lien en bas de page) : « L'Otan a officialisé dimanche à Chicago la première phase du bouclier antimissile destiné à protéger l'Europe de tirs provenant du Moyen-Orient. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l'Alliance atlantique ont déclaré que la phase initiale du développement était achevée. Trois autres étapes sont prévues jusqu'en 2020. Pour l'Otan, la menace ne vient pas de Russie, mais de pays du Moyen-Orient ou d'ailleurs ayant acquis des missiles capables de frapper l'Europe. Une trentaine de Nations sont dans ce cas. L'une d'elles, l'Iran, a clairement été identifiée comme le danger potentiel, ayant mis au point des missiles balistiques d'une portée de 2’000 à 2’500 km (ndmg - ou même plus), capables d'atteindre le sud-est de l'Europe ».
-
LeParisien.fr
avec l’AFP : « Pour s'en prémunir, le bouclier sera composé d'un
radar ultra-puissant installé dans l'Anatolie turque, de missiles SM-3 déployés
sur des frégates Aegis postées en Méditerranée et d'intercepteurs implantés en
Pologne et en Roumanie. Cette structure sera contrôlée et commandée à partir de
la base de Ramstein, en Allemagne. Le projet se heurte à la vive opposition des
Russes. Moscou le considère comme une menace pour sa sécurité et exige d'être
associé au système ou, à défaut, de recevoir des garanties que celui-ci ne vise
pas sa capacité de dissuasion. Mais l'Alliance refuse catégoriquement,
soucieuse de garder sa marge de manœuvre stratégique » (ndmg - le bouclier
défensif des 28 pays membres de l’Otan ne menace pas la Russie puisqu’il est,
par nature, défensif ; en revanche, ce bouclier « contrarie » la
Russie du fait que, pour l’instant, elle reste une alliée de la théocratie
iranienne nucléarisée).
-
LeParisien.fr
avec l’AFP : « Le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a
averti début mai que les négociations entre les deux parties étaient ‘quasiment
dans l'impasse’, un fait illustré par l'absence de hauts responsables russes à
Chicago. ‘Nous allons continuer notre dialogue avec la Russie et j'espère que,
à un certain stade, la Russie réalisera qu'il est de notre intérêt commun de
coopérer sur la défense antimissile’, a déclaré dimanche le secrétaire général
de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. Ce projet est piloté par les Etats-Unis, qui
ont développé la technologie et financé l'essentiel de son architecture. Les
alliés européens sont appelés à payer pour la mise en commun des équipements et
des structures de contrôle » (fin des extraits adaptés de la dépêche
conjointe de LeParisien.fr et de l’AFP ;
ci-dessous, lien vers la source).
-
-
Concernant la
réelle menace - existentielle - que le nucléaire offensif iranien fait peser
sur l’Etat hébreu, Hans Rühle, qui a longtemps dirigé le département de la
planification au ministère allemand de la Défense, pense qu'Israël dispose des
moyens militaires aériens qui lui permettront de détruire les principales
installations iraniennes. Le cœur des différences entre spécialistes réside
dans le nombre d'appareils qui seront nécessaires pour une telle opération,
ainsi que la question du ravitaillement en vol des appareils, qui leur
permettra de parcourir le trajet aller- retour, plus de 3200 kms, pour revenir
jusqu'à leur base. Alors que certains experts pensent que ces problèmes sont
insurmontables pour Israël, Hans Ruhle, pense cette opération "largement
réalisable par Israël", estimant qu'elle pourrait ramener le programme
nucléaire iranien "dix ans en arrière". Pour Ruhle, environ 25 avions
de type F-15, armés chacun de deux de bombes anti- bunker GBU-28, accompagnés
d'un petit nombre de chasseurs F-16 (une quinzaine d'appareils, alors qu'Israël
en dispose d'une centaine environ), équipés de bombes plus petites pourraient
mener à bien ce type de mission. D'après lui, les sites sont parfaitement
identifiés : photographiés par satellites, repérés par des agents sur
place; il s'agirait de 25 à 30 localisations essentielles au programme
nucléaires, dont 5 à 6 cibles primordiales, ce qui réduit le champ de
l'intervention : le site d'enrichissement de Natanz - enterré -, celui
d'Ispahan, le réacteur à eau lourde d'Arak ainsi que la base militaire de
Parchin.
-
S'y ajouteraient
l'usine nucléaire de Bushehr et le site construit dans une montagne de Fordo. Pour
Ruhle, les bombes GBU-28 peuvent souffler le toit des installations, tandis
qu'un second lâcher complèterait la destruction. Toutes les installations iraniennes
ne disposent pas de la même protection: alors que les sites de Natanz ou Fordo
sont enterrés, celui d'Ispahan (pièce essentielle de la filière puisqu'il
transforme le "Yellow cake", un concentré grossier d'uranium en
combustible nucléaire) ne dispose d'aucune installation enterrée, et est donc
tout à fait vulnérable à un bombardement. D'autres sites, comme le réacteur
d'Arak, nécessiterait à lui seul la mobilisation d'une dizaine de F-16 et de
leurs bombes. Ruhle précise que le site le plus complexe à atteindre est celui
de Fordo, construit et enfoui dans une montagne; d'après lui, la seule solution
consiste à en détruire le tunnel d'accès. La seule inconnue de ce spécialiste
réside dans la question du ravitaillement en vol: il considère mais sans preuve
tangible qu'Israël dispose de plus d'avions ravitailleurs qu'on ne le pense, et
qu'il pourrait en acquérir d'autres avant une intervention – tout en
reconnaissant qu'il s'agit d'un obstacle sérieux. Selon Ruhle, l'opération est
parfaitement à la portée d'Israël, ce pays disposant d'une armée de l'air
"parmi les meilleures du monde, avec des pilote très bien entrainés, et
habitués à relever des défis impossibles lorsqu'il s'agit de la sécurité de
leur pays".
-
-
Toujours concernant
d'éventuelles frappes préventives israéliennes contre le nucléaire offensif
iranien, l’expert David Isenberg, dans Asia Times, écrivait en février dernier
(extraits adaptés) : Il y a près de 1'609 kilomètres à vol d'oiseau entre
Israël et le site de Natanz. Comme les deux pays n'ont pas de frontière
commune, les avions ou les missiles israéliens devraient survoler un espace
aérien étranger – et hostile – pour parvenir à leur objectif. La méthode la
moins risquée pour toucher Natanz, serait d'envoyer des missiles balistiques à
moyenne portée Jéricho I ou III. Cependant, pour aller aussi loin, les missiles
devront avoir une tête plus légère et on peut douter que celle-ci puisse
s'enfoncer suffisamment dans le sol pour obtenir le degré de destruction
souhaité. L'option la plus probable reste donc l'envoi de chasseurs bombardiers
fabriqués aux Etats-Unis. Les Israéliens possèdent vingt-cinq F-15l et une
centaine de F-16l. Le F-15l peut transporter quatre tonnes de carburant dans
ses réservoirs internes, ses réservoirs conformes et des réservoirs
détachables. Ce qui lui permet de parcourir environ 4'450 kilomètres.
-
David Isenberg
ajoutait qu’il pourrait encore étendre son rayon d'action en se ravitaillant en
vol. Le F-16l a un rayon d'action plus grand qui permettrait à l'aviation
israélienne d'attaquer des objectifs situés bien à l'intérieur du territoire
iranien sans devoir se ravitailler. Si on part du principe que l'attaque se
ferait par avion, reste à savoir par où les appareils passeraient pour toucher
des objectifs situés à 332 kilomètres à l'intérieur du territoire iranien. Ils
peuvent passer soit par l'Arabie Saoudite, soit par l'Irak, peut-être même par
la Jordanie. Chacune de ces routes représente un aller de 1'930 kilomètres.
Dans l'option Arabie Saoudite, les avions partiraient du sud d'Israël,
entreraient dans l'espace aérien saoudien par le golfe d'Aqaba, le
survoleraient sur 1'287 kilomètres pour arriver à hauteur du Golfe puis
feraient 483 kilomètres dans l'espace aérien iranien. Comme l'armée de l'air
israélienne ne possède pas d'avions furtifs, on peut raisonnablement s'attendre
à ce que les appareils soient détectés pendant qu'ils survolent l'Arabie
Saoudite. Nul ne sait si la défense saoudienne pourrait ou voudrait les
arrêter.
-
L'Arabie
Saoudite craignant le programme nucléaire iranien, peut-être détournerait-elle
les yeux et affirmerait n'avoir rien remarqué (Note de Michel Garroté :
l'Arabie saoudite a déjà fait savoir qu'elle n'est pas hostile à des frappes
israéliennes en Iran). Si elle choisit de passer par l'Irak, la force de frappe
part du sud d'Israël, fait 483 à 644 kilomètres dans l'espace aérien saoudien,
ou à la fois saoudien et jordanien, pénètre dans l'espace aérien irakien le
plus tôt possible, puis parcourt les 805 kilomètres de l'Irak au Golfe
persique. Passer par l'espace aérien irakien risque de poser des problèmes
politiques. Même si les troupes américaines ont quitté les lieux, une traversée
du pays ne pourra se faire sans que les Etats-Unis ne le sachent et même sans
leur autorisation. La question, c'est de savoir si les chasseurs bombardiers
israéliens peuvent mener cette mission sans se ravitailler.
-
Le rayon
d'action de combat – la distance qu'un appareil peut parcourir aller et retour
sans se ravitailler – est difficile à calculer et dépend de l'armement
embarqué, des réservoirs de carburant externes, du profil de la mission, etc.
Le rayon d'action de combat d'un F-15l ou d'un F-16l équipé de deux réservoirs
conformes, de deux réservoirs d'aile, d'un armement correct est selon les
meilleures estimations de près de 1'690 kilomètres. Chacune des deux routes
possibles fait 322 kilomètres de plus. L'appareil pourrait être équipé d'un
réservoir externe supplémentaire mais cela nécessiterait une réduction de
l'armement, ce qui ne serait peut-être pas un problème compte tenu de la
précision des armes dont dispose Israël. Reste la solution du ravitaillement en
vol, mais ce serait délicat car il devrait se faire en terrain hostile. Les
Israéliens peuvent réussir en théorie, mais le risque d'échec est élevé. S'ils
décident d'attaquer le site de Natanz, ils devront causer des dégâts
suffisamment importants dès la première attaque parce qu'ils ne pourront pas
procéder à des frappes sur les autres installations (Note de Michel Garroté :
ce dernier point est sujet à discussion).
-
-
Michel
Garroté
-
Reproduction
autorisée avec mention du blog
-
-
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
laissez un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.