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mardi 20 mars 2012

La tuerie de Toulouse selon SOS Racisme et Catherine Ashton

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Et si cette fois ce n'était pas l'extrême-droite ?
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Michel GarrotéHier soir, au Grand Journal, sur Canal+, un leader de SOS Racisme a sous-entendu que la tuerie de Toulouse serait, selon lui, en quelque sorte le résultat du discours tenu depuis des années par le Front National. Le tueur de masse serait, en plus, un néonazi. Voilà pour l’ambiance.
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Cet incroyable négationnisme de SOS Racisme est vertement critiqué par Ivan Rioufol : « Dans un communiqué, SOS Racisme suggère de "s'interroger sur l'affaissement dans notre pays de la parole politique, intellectuelle et médiatique envers les discours racistes et en faveur des discours de vivre ensemble". Cette organisation, mise au service de la défense des minorités ethniques, pourrait aussi bien s'interroger sur sa propre responsabilité dans la mise en scène des concurrences victimaires et sur son aveuglement face aux dérives communautaristes encouragées par l'idéologie différentialiste. En 2000, les antiracistes professionnels n'avaient rien voulu voir de la montée du sentiment anti-juif dans les cités. Se précipiter ainsi pour faire la leçon relève de l'indécence », conclut Ivan Rioufol.
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Car, effet, le sang juif qui a coulé depuis la Deuxième guerre mondiale ne l’a pas été des mains de l’extrême-droite. L'avocat Gilles-William Goldnadel déclare ainsi à Atlantico, à propos de la tuerie à Toulouse : « A ce stade, il est urgent d’attendre avant que de commencer à conjecturer. J’ai, malheureusement, une trop longue expérience des attentats antisémites de ces trente dernières années pour savoir que les premières pistes ont rarement été les bonnes et pour me méfier des déclarations à l’emporte-pièce du personnel politique - ou plus encore des associations antiracistes. Mais je ne sais si le drame est en lien avec ce que s'est déjà passé. Une chose est certaine : de la Rue Copernic, en passant par la fusillade de la rue des Rosiers, jusqu’à la triste affaire Halimi, il est clair que le sang juif qui a coulé depuis la Deuxième guerre mondiale ne l’a pas été des mains de l’extrême-droite mais davantage de l’antisémitisme new-age lié soit à l’islamisme soit au conflit moyen-oriental. C’est une certitude absolue. Le fond historique est indéniable ».
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Atlantico : Vous semblez oublier Carpentras et ses tombes juives profanées ?
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Gilles-William Goldnadel : « Carpentras, c’est encore autre chose. On a plutôt agité dans les premiers jours la piste d’émules de Le Pen. Finalement, on a débouché sur des voyous à demi-demeurés aux rites sataniques. Mais à chaque fois on a envoyé dans le mur la communauté juive et la communauté nationale à des fins idéologiques. L’affaire Ilan Halimi est très claire sur ce plan. On a tenté de gommer la dimension antisémite précisément parce que Fofana cadrait pas avec le portrait-robot de l'antisémite détestable idéologiquement. Mais il n'est que de regarder les récentes vidéos postées pour constater que Youssouf Fofana se réclame de l’islamisme. Il n’est malheureusement pas douteux qu’Halimi ait été enlevé parce que juif et qu’il a aussi été torturé en tant que juif. Je le dis pour le passé. Mais ce n’est pas pour autant que j’en fais une règle sur l’avenir. La règle que je m’impose et que j’invite aussi les observateurs à épouser est - au-delà de la triste expérience historique que nous avons -, de ne pas instrumentaliser ce drame à des fins idéologiques », conclut Gilles-William Goldnadel.
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De son côté, le site Internet JSS informe : « Démente ! ». C’est par ces mots que bien des Israéliens ont décrit les déclarations de la Chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. « On la savait anti-israélienne, la voilà officiellement déclarée », ajoutent-ils. « Peut-être devrait-elle prendre sa carte de membre au Hamas ! », concluent-ils. La chef de la diplomatie de l’UE a dressé un parallèle honteux entre l’assassinat de trois enfants et de leur professeur dans une école juive de Toulouse et les jeunes de Gaza. « Quand nous pensons à ce qui s’est passé aujourd’hui à Toulouse, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et dans différentes parties du monde, nous pensons aux jeunes et aux enfants qui perdent leur vie », a dit Catherine Ashton en marge d’une réunion sur la jeunesse palestinienne à Bruxelles. Voilà donc la phrase lâchée. On se demandait qui déraperait en premier.
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JSS : La réponse était évidente : soit Mahmoud Ahmadinejad, soit Catherine Ashton ! Quoi qu’il en soit, le monde entier (ou presque visiblement) a condamné la tuerie de Toulouse. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié ce massacre « d’assassinat méprisable ». Des enfants âgés de trois, six et dix ans, et un enseignant de 30 ans ont été abattus alors qu’ils arrivaient à l’école Ozar Hatorah. « Seule une personne possédant le mal démoniaque pourrait procéder à un tel assassinat de petits enfants dans une école », a dit le Président de la Knesset, Reuven Rivlin. Avant d’ajouter que l’attaque était dirigée contre les Juifs et Israël. Aux États-Unis, la Maison Blanche a condamné le « scandaleux » massacre. « Nous avons été profondément attristés d’apprendre l’horrible attentat de ce matin », a déclaré le porte-parole du National Security Council, Tommy Vietor.
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JSS : A la Commission européenne, José Manuel Barroso a déclaré : « Je condamne fermement ce crime odieux et exprime mon dégoût pour l’horreur que cette violence aveugle inspire. Rien n’est plus insupportable que l’assassinat d’enfants innocents ». L’indignation du Vatican a également été exprimée, le porte-parole Federico Lombardi du Saint Siège, condamnant « l’acte horrible et odieux », notant qu’il est un nouvel épisode de « violence insensée » en France. Le Premier ministre italien Mario Monti a également exprimé « l’indignation et le cri d’alarme » et a souligné que « l’antisémitisme, la xénophobie et l’intolérance sont tout à fait contraires aux valeurs de l’humanité ». Le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy a dénoncé un « crime odieux », le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a déclaré qu’il était «choqué par la cruauté» de l’acte et son homologue belge a exprimé son « horreur et indignation ».
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JSS : Le ministre allemand des Affaires Étrangères, Guido Westerwelle, a déclaré qu’il était « profondément choqué », ajoutant : « j’espère que les coupables seront trouvés rapidement et appelés à rendre compte. L’antisémitisme et la violence contre des institutions juives ou des personnes de confession juive n’ont pas leur place en Europe et doit être rigoureusement punis ». Le Ministère des Affaires Étrangères polonais a déclaré que « de tels actes de terreur ne peuvent avoir aucune justification et doivent être condamnés sans réserve par le monde civilisé ». La Belgique et les Pays-Bas ont renforcé la sécurité autour des écoles juives et d’autres bâtiments, tandis que les groupes européens juifs ont appelé la France à arrêter l’assassin. « Alors que de nombreux détails sont encore à l’étude, il semble qu’il s’agissait d’une attaque préméditée avec l’intention d’assassiner des enfants juifs », a déclaré Moshe Kantor, président du Congrès Juif Européen, conclut le site Internet JSS.
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Pour ce qui me concerne, et c’est ma conclusion, je note plusieurs points : le monde entier, sans du tout accuser tel ou tel individu ou telle ou telle entité, est simplement bouleversé par ce massacre d’enfants juifs. Le monde entier sauf SOS Racisme qui pointe du doigt « l’extrême-droite » et la Chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui se livre à un parallèle avec la bande de Gaza, bande qui - faut-il le rappeler - est sous le contrôle du Hamas et bande qui est, malgré cela, fournie en eau, en fuel et en nourriture par Israël. De cet épisode tragique à Toulouse, l’histoire retiendra donc que les seuls, dans les pays libres et démocratiques, à l’avoir utilisé de façon ignominieuse à des fins idéologiques, sont une citoyenne britannique (Catherine Ashton) et quelques citoyens français (membres de SOS Racisme). Dans les jours à venir, nous devrons nous attendre au pire : car je ne serais pas surpris d’entendre certains alléguer que si des enfants juifs se font massacrer en France, ce serait soi-disant « à cause de la politique menée par l’Etat d’Israël »…
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