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mardi 17 janvier 2012

Quand la France officielle censure sa propre histoire

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Michel Garroté – La revue de presse LSB signale que, l’universitaire Guy Pervillé, contacté en novembre 2010 par le directeur chargé des Archives de France, afin de rédiger un article, le plus objectif possible, sur la fin de la guerre d’Algérie dans la publication annuelle du Ministère de la culture et de la communication, publication intitulée ‘Commémorations nationales 2012’, l'universitaire  Guy Pervillé  accuse le ministère de l'avoir censuré  en amputant son texte des quatre cinquièmes sans avoir été consulté. C'est, pour l'universitaire, le premier acte de censure  subi en plus de quarante ans de carrière.
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On peut lire  ici le texte publié  et ci-dessous des extraits des passages censurés : « Cependant le FLN profita des accords d’Evian pour reconstituer ses forces armées et pour étendre leur autorité sur une grande partie du pays et de sa population. L’armée française s’y opposa jusqu’au 8 mai, puis dut y renoncer. A partir du 17 avril 1962, le FLN déclencha une vague d’enlèvements contre la population française, supposée complice de l’OAS. Le 14 mai la Zone autonome d’Alger, dirigée par Si Azzedine, rompit ouvertement le cessez-le-feu en déclenchant une série d’attentats. D’autre part, des enlèvements et des massacres avaient été commis après le 18 mars contre d’anciens harkis, en violation flagrante des clauses d’amnistie des accords d’Evian ; des tracts de l’ALN saisis par l’armée française faisaient craindre qu’une épuration systématique soit déclenchée après le référendum ».
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Guy Pervillé : « Le respect de ces accords par le FLN semblait de moins en moins assuré. Le 3 juillet, la France reconnut l’indépendance de l’Algérie sous l’autorité de l’Exécutif provisoire, qui devait organiser au plus vite l’élection dune assemblée constituante souveraine. En même temps une lutte pour le pouvoir, jusqu’au bord de la guerre civile, se déclencha entre deux coalitions issues du FLN. Les accords d’Evian, voulus par le gouvernement français comme la ‘solution du bon sens’, se révélèrent donc une utopie, qui échoua à ramener une vraie paix en Algérie. Le ‘rapatriement’ des Français d’Algérie, et celui de ‘Français musulmans’ (que le général de Gaulle ne considérait pas comme de vrais Français) s’imposèrent comme des nécessités », peut-on lire dans les passages censurés de l’article de l’universitaire Guy Pervillé.
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