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mardi 31 janvier 2012

Les soldats français n’ont pas le droit de mourir

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Michel Garroté – En France, un juge d'instruction va ouvrir une enquête pour homicide involontaire suite à l'embuscade d'Uzbeen en Afghanistan qui avait coûté la vie à dix militaires en 2008. Intéressante, la déclaration du député UMP Christophe Guilloteau : "J'ai fait partie des cinq députés qui sont partis pour l'Afghanistan, après Uzbeen. Nous avons rencontrés les frères d'armes des blessés et des morts, leurs chefs, et les explications nous ont paru plausibles. L'information me surprend beaucoup. L'engagement militaire ne peut pas se limiter au défilé du 14 juillet, et on sait que cet engagement expose à des risques. Mais ce qui me gêne est que l'enquête sera forcément difficile à mener : une reconstitution est impossible, on ne va pas demander aux insurgés de refaire les gestes de cette journée. Et une enquête de ce type ne peut être menée depuis un bureau, à Paris, à seulement entendre des communications radio de l'époque, ou quelques militaires, dont la plupart ont d'ailleurs quitté l'armée depuis. Le traitement de la justice ne sera donc pas équitable".

Intéressante, aussi, la déclaration, aux vœux du ministère français de la Défense, de l'amiral Edouard Guillaud qui avait appelé à la vigilance quant à la judiciarisation : "La judiciarisation, qu’elle soit nationale ou internationale. Quand elle est excessive ou mal comprise, elle met en péril notre efficacité opérationnelle. L’esprit de décision des chefs militaires ne doit pas être inhibé par la prise de risque inhérente au métier des armes. Un soldat qui meurt au combat n’est pas une victime : c’est d’abord un homme ou une femme qui va au bout de son engagement".

Intéressants, les propos du général Christian Baptiste, alors porte-parole du ministère de la Défense : "Il faut savoir que nos soldats, là-bas, ne font pas la guerre, mais ils rencontrent, de temps à autre, des épisodes de guerre extrêmement violents. Il n’y a jamais eu d’immunité judicaire pour le soldat au combat, mais se pose la question de savoir si le fait de soumettre à l’appréciation d’un juge les techniques et l’art militaire n’induit pas un risque très fort d’inhiber et de désincarner nos forces. Un risque de paralyser nos jeunes chefs au combat, ce qui rendrait le combat encore plus difficile. Parce que si à chaque fois que vous donnez un ordre, vous vous dites : ’Dans dix mois, douze mois, cela va passer au tamis d’un juge qui va essayer de juger mon appréciation de la situation’, cela amène de la paralysie et cela pourra, au final, rendre le combat plus dangereux".

Michel Garroté
  
  

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