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vendredi 20 janvier 2012

La mouche tsé-tsé de l’Elysée

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Michel Garroté – Dans ‘The Independent’, Andreas Whittam Smith écrit (extraits) « Sarkozy ajoutera-t-il son nom à la liste des pertes causées par la crise de la zone euro, et finira-t-il chassé de son poste comme Silvio Berlusconi et Georges Papandréou avant lui ? C'est un formidable athlète politique, et il y a quelque chose en lui du boxeur Mohamed Ali, avec sa capacité à "voler comme le papillon, piquer comme l'abeille". Dans la préparation au premier tour de la présidentielle, qui aura lieu dans moins de cent jours, il a accouché d'une foison d'initiatives et de plans, tournoyant autour de son principal adversaire, François Hollande, le candidat socialiste, le harcelant de toutes parts. Mais cette habileté sur le ring pourrait ne pas suffire à le sauver. Car la perte du triple A de la France a eu un impact sérieux. Elle n'affecte pas que le pays, elle affecte aussi son président. La dégradation de la note est généralement considérée comme un jugement négatif du bilan de Sarkozy. En prenant ses fonctions, il avait promis qu'il provoquerait une rupture avec le passé et développerait une attitude de volontarisme vigoureux » (Note de Michel Garroté – Si j’ai bien lu, le petit Nicolas serait à la fois formidable athlète politique malgré sa petite taille, boxeur en cage, papillon de nuit et abeille sans miel : tout ça pour ça ? Je suppose que c’est de l’humour anglais. Il manque juste les quolibets de mouche tsé-tsé, de bourdon myope et de lièvre névrotique).
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Andreas Whittam Smith : « Il voulait électriser la France et l'entraîner ainsi vers un avenir plus entreprenant. Mais aujourd'hui, l'électorat voit bien qu'il n'a pas réussi. Plus grave encore, la dégradation, alors que l'Allemagne, elle, conserve son triple A, signifie que le président français ne peut plus se présenter comme le principal partenaire et l'égal de l'Allemagne et de sa chancelière Angela Merkel. Comme le commentait un quotidien français : "Le positionnement de M. Sarkozy, qui présente la France comme l'alter ego de l'Allemagne, s'effondre". Ce qui veut dire que la chancelière allemande est désormais seule à la barre d'un navire qui frôle les récifs. A première vue, on pourrait croire que la nouvelle ne peut que profiter au candidat socialiste. Il a été prompt à déclarer que ce n'était pas la France qui avait été dégradée, mais son président. Or, plus la situation économique s'aggrave, plus l'expérience compte. Le problème de Hollande, c'est que, bien qu'étant une personnalité séduisante, intelligente, il n'a jamais exercé de mandat. Au lieu de cela, il a été pendant des années le secrétaire général de son parti. Il en était l'incarnation même » (Note de Michel Garroté – Il n’y a jamais eu de couple franco-allemand ; la France n’a jamais été l’égal de l’Allemagne ; c’est, ou plutôt, c’était, une invention franco-française à vocation purement électoraliste et elle était totalement ridicule et décalée. L’on ferait mieux de parler de couple franco-grec).
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Andreas Whittam Smith : « La perte du triple A rend davantage service à Marine Le Pen. Elle a d'ores et déjà proposé que la France s'extirpe de l'euro, et même de l'Union européenne. Elle imposerait des droits de douane à toutes les importations et réduirait l'immigration légale de 200’000 à 10’000 personnes par an. La dégradation de la note renforce ses arguments : elle a maintenant toute latitude pour affirmer que l'appartenance à l'Europe n'a pas suffi à protéger la France de la férocité du capitalisme international. L'hostilité aux institutions européennes grandit, et à chaque fois que cela se produit, la structure de la zone euro en sort fragilisée. François Bayrou peut lui aussi tirer parti de la dégradation pour raffermir sa position de candidat "antisystème". Depuis 2007, il ne cesse de mettre en garde contre l'état des finances publiques, de rappeler que les racines de la crise remontent au début des années 90, et que la faute en incombe aux deux grandes formations politiques. Où en sommes-nous aujourd'hui ? » (Note de Michel Garroté – Personne ne sait où en est la France aujourd’hui, Monsieur Andreas Whittam Smith, personne ne sait où en est la France aujourd’hui).
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Andreas Whittam Smith : « D'après les sondages, en l'état actuel des choses, Hollande et Sarkozy franchiraient l'un et l'autre le premier tour, puis le socialiste l'emporterait haut la main. L'ennui, c'est que sa réflexion sur la crise économique est à peu près aussi irréaliste que celle de Gordon Brown durant ses derniers mois en tant que Premier ministre. A en juger par les derniers frémissements de l'opinion publique, Le Pen pourrait rattraper Sarkozy au premier tour, et se retrouverait ainsi face à Hollande. Dans ce cas, tout le monde pense qu'elle serait battue à plate couture, comme son père l'avait été face à Jacques Chirac en 2002, non sans avoir coiffé au poteau le candidat socialiste Lionel Jospin. Pour tous les camps concernés, la principale incertitude tient à François Bayrou. Il pourrait séduire certains partisans de Sarkozy, qui le soutiendraient en estimant qu'il serait plus à même de battre Hollande. Ensuite, il y aurait une faible chance qu'il gagne au second tour. Ce ne serait pas un technocrate comme le nouveau Premier ministre italien, mais il aurait peut-être un point de vue rafraîchissant sur les moyens de résoudre la grande crise, au point d'avoir une influence sensible sur son résultat », conclut Andreas Whittam Smith (Note de Michel Garroté – Andreas, mon pote, ne te casse pas la nénette. Ni toi, ni moi, ne savons ce qui pourrait se passer en France d’ici avril prochain, ni même d’ici demain).
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Michel Garroté
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