Figurez-vous qu’il y a plus de 2,5 millions de chrétiens dans la péninsule arabique. Nous devrions donc créer une enclave 100% chrétienne en Arabie saoudite, na !
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En effet, le Vicaire de la péninsule arabique, Mgr Paul Hinder dirige le plus grand diocèse du Moyen-Orient. Quel est le diocèse catholique du Moyen-Orient qui a le plus grand nombre de fidèles ? Ce n’est pas le Caire où les chrétiens sont plus d'un million, en grande majorité coptes, c'est-à-dire fidèles du pape Chenouda III (ndmg sans compter que le Caire et donc l’Egypte ne font pas partie du Moyen Orient…). Alors Beyrouth, siège du patriarcat maronite et d'autres Eglises orientales en communion avec Rome ? Non. Bagdad ? Avant la guerre de 2003, 400.000 catholiques chaldéens et d'autres catholiques latins et syro-catholiques y vivaient, mais ils sont maintenant réduits à moins de la moitié (ndmg parce que l’Etat irakien ne les protège pas). Croyez-le ou pas, la circonscription ecclésiale du Moyen-Orient qui abrite le plus grand nombre de catholiques est le Vicariat d'Arabie. Oui, de l'Arabie (la péninsule arabique), avec 3'100’000 kilomètres carrés constitués en fait de six Etats : l'Arabie saoudite (où toutes les religions autres que l'islam sont interdites), les Émirats arabes unis, Oman, le Yémen, le Qatar et Bahreïn. Mais en raison du boom pétrolier et de la mondialisation de l'économie qui ont attiré dans la région des millions d'immigrants, surtout des Asiatiques, 2,5 millions de catholiques vivent maintenant dans la péninsule arabique.
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Ils sont de rite catholique latin à quatre-vingt pour cent (les autres vingt pour cent sont affiliés aux Églises orientales). Les villes où vit la grande majorité d'entre eux montrent un panorama impressionnant et se nomment Dubaï, Abu Dhabi, Doha et Riyad. Ils appartiennent à plus de cent nationalités différentes, mais la plupart d’entre eux sont Philippins et les Libanais. Pour s'occuper d'eux en qualité d'évêque et de vicaire apostolique, il y a un capucin suisse d'origine modeste avec un grand sens de l'humour, Mgr Paul Hinder. Il raconte : « Lorsque j'ai été nommé évêque, un de mes confrères évêques en Europe, m'écrivit : ‘Félicitations, mais je ne comprends pas ce que tu vas faire là-bas’. Je lui ai répondu du tac au tac : ‘Merci pour les félicitations, mais n'oublie que mon diocèse compte plus de fidèles que le tien’. Mais il n'y a pas toujours de quoi rire dans les territoires sous la juridiction de Mgr Hinder.
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A Riyad la semaine dernière, un prêtre français et douze fidèles philippins ont été arrêtés et détenus après qu'ils aient été découverts en train de célébrer la messe en privé, parce qu'en l'Arabie saoudite toutes les formes de religion autres que l'islam sont interdites, même dans la sphère privée et que la police religieuse a le droit d'inspecter toute ‘infraction’. Même dans les autres Etats de la péninsule arabique, où les immigrants se voient accorder la liberté de culte dans les murs des quelques églises existantes, la possibilité d’être intégré et d'obtenir la citoyenneté est pratiquement nulle (ndmg d’où l’urgence d’exiger la réciprocité…). Mgr Paul Hinder : « Nous représentons un enrichissement (…) pour l'Eglise universelle, nous sommes un laboratoire de l'avenir de l'Eglise, qui de plus en plus devra faire face à de grandes communautés de travailleurs catholiques en déplacement pour des raisons professionnelles et souvent basés dans des régions où les catholiques sont une minorité » (ndmg d’où l’urgence d’exiger la réciprocité, j’insiste…). L'Eglise de la péninsule arabique confiée à l'évêque capucin, montre une physionomie unique en termes de quantité et de qualité. Environ la moitié des fidèles réside dans les prairies arides de l'Arabie saoudite, où les groupes de prière opèrent dans la clandestinité jusqu'à ce que des incidents se produisent, comme il y a deux semaines (ndmg d’où l’urgence…).
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L'autre moitié, pour satisfaire ses besoins pastoraux ne dispose que de dix-huit paroisses, sept dans les Émirats arabes unis, quatre à Oman, quatre au Yémen, une au Qatar et deux à Bahreïn (ndmg soit cent fois moins de lieux de culte chrétien dans toute la péninsule arabique que de lieux de culte musulman en France ; d’où l’urgence…). Cela signifie que les jours de fête, des milliers de personnes s'entassent dans les églises et les salles paroissiales (ndmg mais pas en Arabie saoudite), créant une foule qui n'a pas d'équivalent dans le reste du monde. Dix mille personnes à chaque messe : « Imaginez une église où le vendredi (jour férié local) ou aux messes dominicales, dix messes se succèdent en dix langues différentes, chacune en présence de cinq mille à dix mille personnes. Nous devons planifier les durées avec une précision d'horloger, réguler les flux à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment, la procession des fidèles s'approchant de l'Eucharistie et retournant à leur banc, éviter les embouteillages dans les rues entourant l'église, et les allées et venues de stationnement » (ndmg tout ceci dans les pays de la péninsule arabique autres que l’Arabie saoudite, qui elle, n’accorde rien, excepté des coups de fouet).
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Source :
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Version française littérale de Béatrice Bohly
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Adaptation littéraire libre de Michel Garroté
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